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alors dès qu'elle eut été en âge de dessiner, jeanne dessina. elle dessina à n'en plus finir, des kilomètres de papier gribouillés, des kilomètres de papier parsemés de ses empreintes dispersées. sa famille la regardait évoluer dans ce monde qui n'était pas le leur. le dessin leur était inconnu. jeanne s'était dirigée si naturellement vers son destin qu'il ne purent protester devant son talent. sa destinée commençait elle aussi à se dessiner dans la brume épaisse de l'enfance. 

et dès qu'elle eut été en âge d'enseigner le dessin, jeanne enseigna. d'abord dans une petite école, des enfants gentils, innocents et insouciants. des enfants qui venaient ici pour s'occuper, et qui finnisèrent par s'attacher si fortement à jeanne que les années passèrent et que les enfants restèrent. jeanne les aimaient comme l'enfant qu'elle désirait si secrètement, l'enfant qu'elle ne pouvait pas avoir. 

jeanne emmenait ses élèves voir des expositions. elle menait des projets pour monter des expositions, mais cette fois avec les œuvres de ses élèves. elle était émerveillée de ce qu'il faisait, de voir leurs progrès, leurs ambitions, leur motivation. alors elle les encouragea à aller toujours plus haut, à faire ce qu'ils aimaient faire, toujours plus. 

c'est comme ça qu'un de ses anciens élèves atterrit aux beaux-arts. et qu'il parla de jeanne. la fabuleuse, la courageuse, la talentueuse jeanne. la si pédagogue, encourageante et compréhensive jeanne. 

elle était une peintureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant