justesse

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regardless, I miss you

J'ai écrit ça après une semaine de vacances sans te voir. C'était sincère et vrai, ça l'est toujours. Je l'ai écrit car je n'osais pas te le dire, je n'osais rien te dire du bordel d'émotions qui s'entremêlaient dans ma poitrine. Aujourd'hui elles sont nouées, très serré et parfois ça fait mal jusque dans le fond du ventre parce que ce nœud les mêle à moi et que je n'ai aucun moyen de les dénouer. Je n'osais rien dire car j'avais peur, toi aussi je pense et on avançait doucement en trébuchant l'une sur l'autre et en titubant. On s'était vues plusieurs fois avant cette semaine de distance. Une fois chez toi, tu m'avais raconté des histoires d'enfance et montré de vieux souvenirs, et une fois chez moi, on avait maté une série sympa et rigolé nerveusement. C'était étrange et maladroit mais je crois que c'était les meilleurs moments. On a été l'une pour l'autre des refuges, des endroits sécurisants et amusant, intiguants aussi et nouveaux mais familiers. Tu me manquais quand tu n'étais pas là et je te parlais tous les jours. C'était un besoin autant qu'un réflexe, une envie constante et soudaine, un désir de proximité. On parlait beaucoup, peut être pas assez pourtant. On ne se disait pas l'essentiel. Cette soirée là, où tu étais venue chez moi, celle où j'avais tendu un drap au dessus de mon lit pour nous créer une sorte de cabane-refuge, on avait parlé. On avait osé se dire l'important, le concret et on avait regardé nos espoirs d'amour heureux s'envoler au dessus de nos têtes et le mur de la frustration s'imposer entre nous, comme si une frontière d'intimité physique n'étais pas déjà présente. Je t'ai écouté parler avec ton coeur et briser l'image que j'avais de nous. Cette jolie image que je m'étais créé et qui explosa en milliers de regrets. Tu as peut-être vu dans mes yeux s'éteindre l'espoir de sa réalisation. Je suis désolée de ne pas avoir pu te suivre dans une réalité qui était tienne mais mon rêve était bien trop beau pour que j'arrête de grandir et que je reste à tes côtés dans une sombre naïveté. S'il-te-plaît ne m'en veux pas, j'ai fait tout ce que j'ai pu, même si j'aurais voulu faire plus. S'il-te-plaît ne m'oublie pas, moi et mes efforts pour te rendre heureuse. S'il-te-plaît continue d'être aussi créative, belle, drôle, fragile, douce, brut et sincère que dans ces moments, telle que je t'ai connue. S'il-te-plaît ne laisse pas des vautours dévorer ce qui reste de tes ailes et te forcer à t'écraser au sol, là où tu crois avoir ta place mais où tu ne pourra jamais être plus éloignée de la vérité. S'il-te-plaît ne les laisse pas te voler cette lueur d'amour qui te rend si unique. S'il-te-plaît, enfin, laisse-moi partir, cesse de retenir des bouts de mon âme près de toi, sache que je t'ai aimée et que je prendrais soin du souvenir de cet amour et laisse moi m'envoler car tu ne peux me suivre et qu'à chaque fois que mes yeux croisent les tiens je m'évanouis un instant avant de me souvenir que la vie m'attend et que je dois filer.

Forgive me, I loved you

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