Chapitre 6

9.1K 288 63
                                    


PDV IGNACIO

Ça faisait plus d'une heure que j'étais dans cette boîte de nuit, et l'envie de rentrer venait de me prendre. À la base, j'avais fui mon père, qui commençait vraiment à me les casser avec son envie pressante d'avoir un héritier, et plus encore un petit-fils qu'il pourrait trimballer partout. Eh bien voilà, il sera content maintenant, je viens de trouver la femme qui portera mon enfant et mon nom.

Lauriana.

En parlant d'elle, je ne l'ai pas vue revenir depuis qu'elle était sortie de la boîte de nuit. Ce n'est pas grave, je prendrai son numéro chez Julio pour l'appeler. En fait, non, j'ai une meilleure idée.

- On rentre, dis-je aux gars, mais ces deux bouffons n'étaient plus là à côté de moi.

Où sont-ils passés ? C'est con, je sens que je vais m'énerver et buter tout le monde d'ici une seconde si je ne les vois pas arriver.

Je prends mon téléphone et tape le numéro de Julio, mon bras droit. Au bout de la deuxième sonnerie, ce cabrón répond.

- J'en ai rien à foutre de savoir ce que tu fais ou même avec quelle puta tu es en train de te vider les couilles, mais t'as une minute pour me trouver Sandro et de me ramener votre cul ici. Si tu veux encore faire jouir des nanas avec ta bite, dépêche-toi ! crachai-je avant de raccrocher d'un coup.

Mes yeux se baladent dans la boîte comme s'ils voulaient voir quelqu'un en particulier. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Ce soir, l'envie de me bourrer la gueule et de baiser des putes n'était pas la bienvenue dans mon esprit.

- C'est bon, on est là, dit Sandro.

Alors que Julio, lui, me fusillait du regard et boudait dans son coin comme un gosse.

- Tu fais chier, Ignacio. J'étais à deux doigts d'atteindre le septième ciel quand tu m'as appelé. Ça ne pouvait pas attendre ? T'as quoi de si important à la casa pour que tu veuilles rentrer maintenant, hein ? me dit-il en croisant les bras sous sa poitrine, attendant une réponse.

- Mon lit. Donc maintenant, ta gueule et avance, grognai-je.

- Le culot en personne ! TU NE DORS JAMAIS. JE T'AI JAMAIS VU DORMIR-

Ma main vient de lui donner une gifle derrière le crâne, et putain, je serais à deux doigts de jouir tellement le silence me fait du bien, si on oublie la musique derrière.

- Putain de merde, c'est quoi votre putain de problème à vous de taper mon crâne ? Je vais finir par avoir une commotion cérébrale si ça continue comme ça, grogne-t-il en se massant la nuque.

Votre ? Vous ?

Sandro, mort de rire, essaie de le cacher pour ne pas finir comme son collègue. Nous marchons par la porte de derrière, vu que la voiture est garée là-bas.

J'ouvre la porte en fer, et le vent qui m'accueille me fait un bien fou. Je suis distrait par une silhouette allongée par terre. Sans vie ? Non, son corps bougeait, elle tremblait, ses pleurs faisaient trembler son corps.

Et plus j'avance, plus ce corps de femme sculpté à la perfection me disais quelque chose.

C'est elle...

Ses cheveux noirs corbeau lisses sont étalés au sol, et son regard miel est voilé d'une lueur que je n'arrivais pas à déchiffrer.

Sa robe est remontée jusqu'à sa taille, dévoilant la nudité de son corps tremblant.

- Ignacio ? me dit Julio.

Il n'avait pas besoin d'en dire plus, j'avais déjà compris.

- Je sais, Julio. Sandro, passe-moi ta veste, dis-je avant de m'approcher de son corps qui n'avait pas bougé d'un poil.

Je tends la main et récupère la veste que Sandro venait de me donner, puis je la pose sur son corps allongé au sol dans ce froid. Je tends mes bras pour la porter, et elle ne se défend même pas une seule fois, comme si toute vie l'avait quittée, comme si elle était morte de l'intérieur, comme si on venait de lui arracher tout ce qu'elle possédait.

Je m'avançais vers la Range Rover noire en face de moi. Julio prit le volant et Sandro s'assit côté passager. Je prenais place derrière avec la nana sur les genoux. Elle n'avait pas bougé d'un pouce, elle était tétanisée.

Je la fixais pendant le trajet. Le contour de ses yeux était devenu noir, le rouge sur ses lèvres s'était étalé partout sur sa bouche, ses yeux étaient humides et gonflés, et même comme ça, elle dégageait quelque chose.

Elle s'était fait violer, c'était une certitude, mais par qui ?

Je suis peut-être un chien, un fils de pute, un assassin. Mais être un putain de violeur ? Non, ce n'était pas moi, et la rage qui montait en moi me consumait peu à peu.

I WANT YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant