Qui m'a tué ?

1 0 0
                                    

°°

"Qui m'a tué ?"

°°

A peine sorti du sommeil, l'écrivain à succès Min YoonGi bondit hors de ses draps. Il a enfin trouvé, dans son rêve, la première phrase de son prochain roman. Une question simple, qui donnera au lecteur l'envie d'en connaître la réponse, et qui ouvrira donc, de ce fait, son appétit pour la suite du livre.

"Qui m'a tué ?"

Cette ouverture de roman semble lui ouvrir une multitude de portes et de possibilités quant à la suite à donner à son intrigue, mais également, toute une foule d'idées et de questions auxquelles il devra progressivement répondre au fil des lignes. Comment le personnage principal peut-il faire preuve de volonté et d'expression tout en ayant un pied dans l'au-delà ? Comment, à priori, peut-il enquêter sur son propre trépât ?

Enflammé par ces dizaines d'idées qui défilent en chaîne dans son esprit en plein ébullition, Min YoonGi ne prend pas le temps d'avaler quelque chose en guide de petit-déjeuner. De toute façon, il n'a pas faim. Il sort de son immeuble et marche d'un pas rapide, sans doute un peu trop, en direction de son cyber-café quotidien, le Coutume, qui porte bien son nom dans son cas.

Il y a laissé son ordinateur portable, sachant qu'il se trouvait entre de bonnes mains, et comme chaque matins, il sait qu'il va le retrouver à sa place attitrée, et qu'il l'attendra pour commencer ses séances de rédaction quotidiennes.

Son pas se fait d'avantage précipité tandis qu'il songe déjà à la phrase de clôture de son roman, et ce, avant même de l'avoir commencé. Selon lui, un roman n'est pas bon si la phrase d'ouverture ne donne pas suite à une phrase de clôture, ou, un incipit donnant suite à un excipit logique.

Ne reste plus qu'à trouver l'intrigue, le fondement même du roman, celle qui va donner l'envie au lecteur de se plonger corps et âme dans les lignes, jusqu'à négliger sa propre existence, ne vivre qu'à partir de celle du héros. C'est cela, un bon roman. Celui qui captive, celui qui fait vivre l'histoire, pas seulement aux protagonistes, mais également à leurs lecteurs.

Puis, vient le moment de faire un choix, et YoonGi n'aime pas faire des choix. Faire un choix, c'est prendre un risque, prendre le risque d'être déçu, de décevoir, d'avoir des regrets et d'en causer, alors tout un tas d'axes narratifs se bousculent en chaîne dans son esprit torturé..

Une histoire d'amour tragique ?

Un secret révélé à la toute fin ?

Une quête impossible ?

Une vengeance ?

Puis, le doute s'installe de manière presque vicieuse dans ses songes. Il se met à douter de sa phrase d'accroche...

"Qui m'a tué" ou "Pourquoi suis-je mort ?"

Finalement, en dépit de ses doutes, il campe sur sa première option. La première impression n'est-elle pas souvent la meilleure option en général ?

Désormais, il faut songer à la suite à donner à tout ça, la fin. Une ex-femme pourrait-elle être l'assassin ? Non, trop classique. Et si le héros n'était-il finalement pas mort ? Non, trop exploité, trop facile, trop simple.. Tout cela est beaucoup trop vague pour que YoonGi ne parvienne à se concentrer véritablement sur le sujet, alors il passe du coq à l'âne et l'image, encore floue de son héros prend progressivement forme dans son esprit.

Murdered Last Winter [YMIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant