Chapitre 11 ➳

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[Narrateur : Seth]

C'était le premier conseil depuis le retour de Zoey. J'avais été le seul à voir qu'elle avait dissimulé un écouteur sous sa grosse écharpe. Elle n'a jamais été trop intéressée par les conseils. Elle racontait toutes sortes d'excuses à son père pour les manquer. Et comme il l'a surprotège, elle n'en assiste à presque aucun.

Tout d'un coup elle se lève, chuchote quelques mots à l'oreille de son père et part sans se retourner. C'est normal pour elle. Le grand-père de Quil fait comme si d rien n'était mais on se doute bien que cela l'énerve. Elle casse nos traditions. Elle ne comprends pas qu'on aurait plus l'accepter même si elle est adoptée. Elle ne veut pas être aux conseils, elle ne veut pas se balader en forêt, elle n'aime pas la nature. Elle est contre toutes nos valeurs. Elle n'a pas accepté le fait que Juliet soit là à son arrivée, elle la déteste. Et quand Zoey déteste quelque chose, c'est pour toujours.


[Narrateur : Zoey]

Ce conseil, ou plutôt demi, m'a achevée. Mais j'ai pas envie de rentrer. Je vais me balader dans la forêt. Vous me verriez, on dirait un clip. Je caresse les arbres, j'ai mes cheveux blonds qui tapissent mon visage. C'est comme une mélodie qui est jouée dans ma tête à longueur de journée. Je marche, ou plutôt j'avance, pas à pas.

J'ai toujours été pensive, toujours à m'imaginer ma vie. Une vie meilleure, parfois pire pour relativiser. J'avais imaginé une famille quand j'étais à l'orphelinat. Là-haut, je ne parlais pas. Muette, les joues creusées par les assiettes renversées par terre que je ne voulais pas manger. J'étais dans mon coin. C'est dans une petite ville de Suède, que je voulais quitter par tout les moyens; que j'ai grandi pour les premières années de ma vie. Blondinette aux yeux clairs depuis le début, ce qui n'était pas rare avant, l'est devenu en venant aux États-Unis. Je ne passais pas inaperçue parmi tout ses amérindiens bronzés aux cheveux noirs. Je me souviens qu'une fois, j'avais dissimulé mes cheveux sous un voile. Tout le monde s'était moqué de moi et m'ont appelé"blondie" pendant plus de trois semaines.

De plus, j'étais trop timide pour être sociable. Tout le monde se souvient du passé ici. Le problème avec ses être pleins de mémoire est qu'ils aiment aussi beaucoup la taquinerie. Ce qui maintenant me fait rire, à l'intérieur car ne montre jamais mes émotions, me bouffait à l'époque. Je me suis sentie rejetée.

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