De rouille et de porcelaine

Chapitre 6

Me levant précipitamment, je sortis en trombe de l'appartement. Je dévalai les marches et déboulai dans la rue, avant de me rendre compte que j'étais en pyjama ! Je remontai en vitesse, tentant de calmer les battements de mon coeur. M'immobilisant sur le palier, j'hésitai à entrer. Mais je n'allais pas me laisser chasser de mon appartement par une poupée, aussi effrayante soit-elle. J'entrouvris la porte et me glissai dans le studio. L'antique jouet ne se trouvait plus sur le lit. Je fis un tour dans toutes les pièces et finis par la salle de bain. Je la vis là, allongée dans la baignoire, une énorme flaque de sang autour d'elle et un poignard planté au niveau du coeur. Dans ma tête, les pensées se bousculaient, la panique enfla en moi, comme un raz-de-marée impossible à endiguer. Les images de la poupée au sommet de l'armoire, sur le canapé et dans mon lit défilaient devant mes yeux. Quoique je fasse, elle continuerait à me hanter : il fallait que je parte. Que je m'en aille loin d'ici, que je retourne chez mes parents. Je rassemblai mes affaires et en sortant, ramassai ma veste, qui était à nouveau tombée, et je vis que tous les doigts de la main étaient désormais par-terre. Mon angoisse s'accentua et je partis précipitamment en direction de la gare. En attendant mon train, j'envoyai un message à Cazym et Zoé pour leur expliquer que je partais, que je rentrais chez moi. Ma gorge se noua, en pensant à cela, je devrais tous recommencer et me faire de nouveau amis. Je passai un coup de téléphone à mes parents, très surpris, sans pour autant leur expliquer vraiment la situation.

Au bout de plusieurs semaines, je pris mon courage à deux mains et contactai une agence immobilière. Puisque je n'y retournerais plus, je décidai de vendre l'appartement. L'affaire fut vite réglée, et, de ce j'en savais, le nouveau propriétaire ne s'était pas plaint de phénomènes paranormaux. Au fait, pour la petite histoire, celui qui avait acheté l'appartement se nommait Hector Mc Donald's.