Chapitre 1

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Avertissements:
- attention, contenu mature.
- cette histoire fait dialoguer des personnages de langues différentes. L'essentiel du texte est en français, quelques passages seront en langue étrangère, pas forcément traduit. Le but est de mettre à la place de l'héroïne, qui ne comprend pas forcément tout ce qui se passe autour d'elle. Les passages non-traduits ne sont pas essentiels au suivi de l'histoire, néanmoins, si vous êtes curieux vous pouvez traduire les passages avec Reverso.
Bonne lecture :)

Eva se terrait depuis plusieurs jours dans la minuscule grotte voisine de l'oasis. Le jour, elle se cachait dans l'espace réduit pour s'abriter du soleil de plomb qui rasait le désert en le chauffant à blanc. Elle ne pouvait pas cacher tout son corps et elle avait repéré dès le premier jour, des brûlures sur son corps. Depuis ce premier après-midi, elle s'arrangeait pour cacher ses jambes, son dos ou ses bras avec le minuscule morceau de tissus qui restait de son chemisier. Elle ne sortait que pour aller prendre un peu d'eau à l'oasis et retournait se cacher. Ses yeux souffraient de la lumière franche du désert et l'acuité forcée de son regard qui cherchait n'importe quel signe de présence humaine dans le lointain. Parfois son ouïe ou ses yeux lui jouaient des tours et il lui semblait entendre le bruit un galop, tantôt proche, tantôt lointain ou le ronflement d'un moteur. Parfois un nuage de poussière semblait s'approcher follement d'elle, annonçant l'arrivée d'un groupe de cavaliers qui chercherait à mettre la main sur elle. Alors elle se collait autant que possible à la parois rocheuse. Elle avait bien pensé disposer quelques feuilles de palmiers de l'oasis devant l'entrée de sa grotte, mais les quelques feuilles au milieu du désert, a plusieurs mètres du point d'eau aurait inévitablement attiré davantage l'attention plutôt que de la cacher. Le pire à supporter était la nuit. La chaleur écrasante du jour laissait place à un froid mordant. Et eva ne disposait de rien qui puisse lui permettre de se réchauffer. Elle creusait donc un peu le sable pour s'en recouvrir, à l'exception de son visage. Aux premières lueurs du jour, son calvaire nocturne prenait fin et laissait la place à ses inquiétudes quotidiennes. Il n'y avait pas la moindre nourriture dans l'oasis et la faim lui tordait le ventre. La peur de quitter l'oasis pour affronter le désert sans vivre et sans rien pour se proteger la clouait sur place. Elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouvait ni de où elle pourrait aller. Le désespoir l'assaillait à chaque instant et Eva s'attendait à la survenue de sa fin. Qu'il revienne la chercher où que le soleil la consume, que la soif ou que la faim l'emporte, elle savait qu'elle n'en avait plus pour longtemps. En fin d'après-midi, épuisée et brûlante, elle se baigna dans l'oasis, goûtant le plaisir de l'eau tiède sur la peau incandescente. Elle creusa le sable comme on creuse sa tombe, à mains nues et se glissa dans son refuge. Le soleil n'était pas encore couché que les tremblements de froid la saisissaient deja. Le lendemain matin, quand le soleil se leva, tout son corps était engourdi et endolori. Elle fit incapable de sortir de son trou. Elle bougea vaguement les bras pour repousser le sable sans y parvenir vraiment. Ses forces l'abandonnant, Eva se laissa aller à sa langueur, comprenant que la mort la cueillerait sous peu. En fin d'après-midi, un sifflement aigu la tira de sa torpeur et après avoir eu du mal à faire la mise au point, elle vit un oiseau de proie au plumage noir comme le charbon tournant lentement dans l'azur pur du ciel. Ses longues ailes déployées, offrant toute son envergure au soleil, il semblait tourner inlassablement, décrivant un cercle lent entre elle et le soleil aveuglant. Eva tenta de bouger à nouveau sans y parvenir. Elle sentait ses lèvres sèches craquelées incapables de se desceller, tandis qu'elle appelait la mort de tous ses voeux. L'oiseau entama une lente descente, comme si il avait compris son souhait silencieux. Eva se laissa aller, aspirée par sa fièvre dévorante et elle partit à l'instant où une ombre noire menaçante se dressa face à elle, levant une lame argentée pour la faucher. Elle sombra.

Série: L'otage. Tome 3. un cheikh impitoyableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant