- Ce que je trouve génial dans cette entreprise, c'est la diversité. Il y a de tout ici, des gens des quatre coins du monde. J'ai rarement vu de racisme, il est quasi inexistant, assura Arya.
- Comment ça se fait ? Demanda Sarah.
- Les règles de recrutement stipulent qu'aucune discrimination raciale n'est permise, et ce depuis la création de l'entreprise. Du coup, il y a toujours eu une grande diversité parmi les employés.
- Ça me paraît logique.
- Tu auras remarqué que dans les bureaux il y a de toutes les origines.Sarah balaya la pièce du regard et remarqua, effectivement, que ses collègues semblaient venir de tous horizons.
- Lui, par exemple, dit Arya en désignant un homme aux cheveux blond et à la peau blanche comme neige, c'est David Kalovski. Il vient de Pologne et est arrivé ici il y a quatre ans. Il est assez réservé donc n'attend pas de grandes démonstrations amicales de sa part.
David ayant remarqué le regard de Sarah sur lui, esquissa un petit sourire gêné. Sa peau d'une blancheur éclatante vira peu à peu au rouge. Il était de ce genre de personnes qui détestaient que l'attention soit portée sur eux.
- Celle qui est assise là-bas, c'est Danna Mattson. Elle est née dans le Tennessee. Elle travaillait dans la partie New Yorkaise de la société.
- Il paraît que c'est super là-bas ! Dit Sarah. Apparemment les gens sont plus motivés et investis dans leur travail qu'ici.
- C'est plus ou moins vrai. Les américains sont d'un naturel enjoués, voire excessifs, mais tu trouveras aussi des gens motivés ici. Il suffit juste de savoir choisir ses fréquentations.Les fréquentations. Encore une chose qui préoccupa une bonne partie de l'esprit de Sarah. Elle qui avait toujours été méfiante vis-à-vis des autres, il lui paraissait inconsevable de se confier au premier venu. Il lui fallait du temps pour examiner, observer et évaluer une personne pour, enfin, décréter si elle était digne de confiance. Elle avait développé ce mécanisme dans son adolescence. Elle avait, malheureusement, appris à ses dépends à ne pas trop en dévoiler aux nouvelles connaissances.
Durant leur pause, Arya emmena Sarah faire une petite viste de l'entreprise. L'indienne guida la nouvelle venue à travers les étages lui décrivant chaque service, lui montrant chaque coin et recoin, lui racontant des anecdotes au passage et lui parlant de quelques personnes. C'est ainsi que Sarah assimila les noms et les visages de Tom Ellams, Ariane Bouloin, Salim Abdelmalik, Cécilia Martinez, Marco Lamberto ou encore Alexander Scott.
Le moment venu de retourner au 34ème étage, Arya et Sarah croisèrent le chemin de deux femmes riant d'une manière si exagérée que leurs rires ressemblaient plus à des cris d'oiseaux qu'à une quelconque démonstration de joie. Sarah frisonna en les voyant. Elle eu un mauvais présentiment.
L'une des deux femmes était blonde, l'autre était d'une rousseur artificielle. Elles semblaient toutes deux avoir abusé du fond de teint. Rien qu'à les voir, Sarah les trouvait hautaines. Lorsque les deux binômes furent assez éloignés, Sarah interrogea sa collègue.
- Et elles, qui c'étaient ?
Arya poussa un long soupir et leva les yeux au ciel.
- Alors elles, je les haie ! D'ailleurs, peu de personnes peuvent les supporter.
- Pourquoi ?
- La blonde s'appelle Karolina, c'est la secrétaire du patron. La rousse s'appelle Kimberly et elle est l'assistante du patron. Autant dire qu'elles ne se privent pas de se faire remarquer et de rappeler à tout le monde le poste qu'elles occupent. Elles ont pour passions le commerage et le lancement de rumeur. Elles adorent faire du mal aux gens et en rire. Elles aiment par dessus tout prendre les gens de haut et leur faire comprendre à quel point ils sont petits.
- En soi, leur comportement prouve l'inverse.
- Pour nous qui avons un minimum de logique et de connaissances en psychologie, oui. Mais elles se fichent bien de l'ethique, tu sais.
- Et le patron dans tout ça ? Il n'intervient pas ? Demanda Sarah, intriguée.
- Oh, si tu savais ! Dit Arya d'un air exaspéré. Elles cachent bien leur jeu en sa présence. Et puis même si elles ne se cachaient pas de lui, cela m'étonnerait qu'il s'en mèle.Indignée, Sarah se demanda alors pourquoi celui qui était pourtant à la tête de cette entreprise n'était pas fichu de se préoccuper un minimum de la tyrannie qu'exerçaient deux malheurueses Barbies sur des centaines de personnes.
- Je sais à quoi tu penses, dit Arya en sortant Sarah de ses pensées. Je me suis aussi demandé pourquoi il n'intervenait pas.
- Et tu as trouvé une réponse à cette question ?
- J'en ai, en fait, trouvé deux. La première que j'ai acquise avec le temps et qu'il n'est pas dans le tempérament du patron de se méler des affaires des autres. Il fait ce qu'il a à faire, il s'en tire un salaire, ses employés sont payés et tout le monde est content.
- Tout le monde n'est pas content justement...
- Ce qui m'amène à ma deuxième réponse, la coupa l'indienne, les problèmes relationnels et les conflits c'est nous qui devont les gérer, on est payés pour ça. Alors si cela t'indigne tant de voir cette injustice, fais ce qu'il faut pour y remédier.Sarah se calma et ressenti une étrange paix intérieur. Arya avait touché là où il fallait. Sarah s'autodéfini cette tâche et se jura de la mener à bien. Elle avait horreur de l'injustice et comptait bien remettre de l'ordre dans cette boîte et rappeler à ces deux femmes qui elles étaient réellement : une secrétaire et une assistante pas plus importantes que les autres.
Une fois de retour dans leurs bureaux, Iris se joigna aux deux femmes avec le même entrain que lors de l'arrivée de Sarah.
- Les filles, on a du pain sur la planche ! Dit la blonde
- Que se passe-t-il ?
- On a observé une forte augementation d'absentéisme dans le secteur des finances, que ce soit chez les comptables ou les analystes financiers. Il faut trouver un moyen d'arranger ça. Il faudrait que l'une d'entre nous se charge de mener l'enquète sur place pour connaître les causes du problème, tandis que les autres se chargent de consulter les dossiers et de contacter les absents en question.
- Je veux bien aller sur place, suggéra Sarah.
- Ça ne te dérange pas, Arya ? Demanda Iris.
- Au contraire, je préfère rester ici.
- Et bien, c'est parfait !Une heure plus tard, Sarah était au 25ème étage qui n'avait rien en commun avec le sien. Il était beaucoup plus sombre et manquait cruellement d'énergie. Comme décrit par Iris, une quantité importante de bureaux était vides. Elle déambulait doucement à travers l'étage, essayant de croiser le regard de la moindre personne qui lèverait les yeux de son ordinateur.
Son regard s'attarda sur un homme. Voûté sur sa chaise de bureau, il dégageait une aura quelque peu déroutante. Il paraissait vide et son regard aussi livide que son teint en disait long sur son moral. Elle jeta un coup d'œil à son écran. Des statistiques, des tableaux, des nombres à rallonge, il avait tout, selon Sarah, pour déprimer.
- Sarah ?
Elle se détourna de l'homme et aperçu son cousin vingt mètres plus loin. Elle s'empressa de le rejoindre sans pour autant lui accorder le moindre sourire.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Et pourquoi tu fais cette tête ?
- Iris m'a chargé de mener une sorte d'enquête pour essayer de trouver pourquoi il y a tant d'absentéisme chez vous.
- Oh ! C'est la question qu'on se pose tous. Les collègues partent comme des petits pains, les uns après les autres.
- Tu pourrais me faire visiter votre secteur ? Si tu as le temps, bien sûr.
- Aucun problème, je suis en pause. Allons-y !Tandis qu'Enzo la guidait, Sarah inspectait chaque recoin pour essayer de trouver la cause de ce... En fait, Sarah ne savait pas comment le nommer. Il y avait autant de couleurs et de lumière que dans une grotte et autant de joie de vivre qu'à un enterrement. Sombre, lugubre, déprimant, presque vide, le peu de personnes présentes semblait avoir perdu leur âme, cet endroit ressemblait définitivement à un cimetière. Stupéfaite d'un si brusque décalage entre cet étage et le sien, la jeune femme avait du mal à croire qu'ils faisaient tous deux partie du même batiment.
- Dis moi, interrogea Sarah, personne n'a jamais pensé à réaménager cet endroit ?
- Si, certains y ont pensé, mais cela n'a jamais été fait.
- Je suis prête à parier que si on redonne à ces lieux une nouvelle ambiance, les employés iront mieux.
- Sûrement, oui.Requinquée, Sarah salua Enzo et s'empressa de remonter au 34ème étage pour livrer son idée à ses collègues. Elle était déterminée à redonner vie à ces lieux pour, l'espèrait-elle, rendre le sourire à ces pauvres employés au bord de la dépression.
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The Boss Man
Genel KurguTout le monde le sait, qui se ressemble s'assemble. Mais ne dit-on pas également que les opposés s'attirent ? Lequel de ces deux adages est vrai ? C'est ce mystère que vont percer ces individus qu'au départ tout semblait séparer. Lorsque l'amour s...