21

154 29 1
                                    

   Bonjour Kei,

   Comment te portes-tu ? Je me demande comment tu peux bien te sentir en lisant toutes ces lettres. Sûrement horriblement mal.  
   Parfois je m'en veux de ne pas réussir à te parler lorsque ça ne va pas, ni à avoir le courage de te donner maintenant ces lettres. Tu es mon petit ami, je sais que tu me connais par cœur et que tu dois bien le remarquer lorsque je ne me sens pas bien. Je peux te confier n'importe quoi, je te fais confiance et j'aimerais tellement pourvoir te parler, que tu puisses me rassurer, me prendre dans tes bras et me dire toute ce dont j'ai besoin.
   Mais la vérité, c'est que je n'arrive pas a dire quoi que ce soit devant toi. J'ai déjà essayé de te dire que je voulais partir, tout arrêter et juste disparaître parfois. Mais c'est comme si les mots restaient bloqués dans ma gorge, qu'ils s'accumulaient et s'entassaient sans pouvoir sortir. Ils forment comme un barrage dans ma gorge, et je n'arrive plus à rien dire. J'ouvre la bouche et rien ne sort, juste mon souffle précipité et je finis par être au bord des larmes.
   Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à te parler. Peut-être parce que j'ai trop peur que tu t'en veuilles et que tu ailles mal à ton tour ? Ou alors que tu sois déçu de moi parce que tu me croyais plus fort. Je suis désolé de ne pas être à la hauteur Kei, et je suis désolé de ne jamais avoir réussi à te demander de l'aide...
   Pourtant j'y arrive avec Kazutora. À lui j'arrive à tout dire mais... c'est peut-être parce que notre relation est différente. Et puis, il est psychologue, il sait comment s'y prendre.
   J'espère que tu ne m'en veux pas, jusque là tu as toujours compris mais ça changera peut-être alors... Je suis désolé.
   Je devrais peut-être arrêter de t'écrire des lettres. Si je meurs et que tu retrouves tout ça, tu vas avoir vraiment mal, et tu t'en voudras de ne pas avoir pu me sauver te connaissant.
   Je ne sais pas ce que je vais faire...

   S'il te plaît Keisuke, dis moi que tu me pardonnes pour mon silence et ces lettres...

Derrière mon masqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant