Chapitre 20

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Je parcours les ruelles de Paris. Au plus je m'aventure vers ma destination, moins de monde semble y en avoir. Je suis de plus en plus seule. Je protagonise la scène d'un film. Un film dont le directeur a écrit le script dans l'ombre et dont je semble être l'actrice et aussi l'audience.

Après ce qui me semble être une éternité, je regarde l'heure sur mon téléphone. Il est vingt-trois heures quarante-cinq. Plus que quinze minutes avant l'heure accordée. Ma respiration s'accélère. La nervosité revient. Le stress s'accentue.

En marchant, des milliers de questions assaillent mon esprit : Qu'est-ce qui m'attend ? Comment vais-je réagir ? Que va-t-il se passer ce soir ?

Je ne sais pas si je suis prête à le voir finalement, mais en même temps, je ne raterais cette occasion pour rien au monde. Une boule de stress m'empêche de réfléchir avec clarté, et à mi-chemin, je suis obligée de m'arrêter pour reprendre mes esprits.

Je dois avancer, après tout ce temps, toute cette attente, je me dois au moins ça. Il faut que je découvre la véritable identité de cette personne. Je me le suis promis.

Perdue dans mes pensées, j'ai fini par errer sans réellement savoir où je me dirigeais. Je regarde autour de moi, je ne sais pas où je suis. Je sors mon téléphone pour tenter de m'orienter. Mon sang se glace en voyant mon écran demeurer noir même après plusieurs tentatives de l'allumer. Rien y fait. Il est éteint. J'ai sûrement oublié de le charger aujourd'hui. Je me maudis intérieurement et regarde autour de moi cherchant n'importe quel signe ou panneau pouvant m'indiquer ma position, en vain.

Je semble être au milieu de nulle part. En avançant, la rue semble s'assombrir. Je marche seule sur un trottoir en mauvais état. Une rangée de maisons s'étend jusqu'au bout de la rue, mais personne n'y circule. Les éclairages sont de plus en plus faibles. J'essaie de retrouver n'importe quel magasin où je puisse me renseigner, mais il n'y a rien autour. Les bâtiments m'observent et je me sens minuscule. 

Petit à petit, la peur commence à me gagner. Je me retourne doucement, par où suis-je venue ? Était-ce cette allée ? Ou bien cette autre ?

Putain, tout se ressemble !

Je dois me calmer, il doit bien y avoir une manière de s'y retrouver, je n'ai pas tant marché que ça, mais autour de moi les rues se confondent. Je ne sais pas l'heure qu'il est, ni où je suis. Je suis désorientée, perdue et... extrêmement anxieuse.

Au-delà du fait de me sentir complètement bête, ce qui me frustre le plus est la possibilité de passer à côté de l'opportunité de le voir. Est-il en train de m'attendre ? Combien de temps cela fait-il ? Sera-t-il en colère ? Déçu ? Triste ?

L'angoisse croît au fur et à mesure que le temps passe. Arrivée devant un banc solitaire situé sur une petite pelouse mal éclairée, je m'assieds et me tiens la tête entre les mains. Que puis-je faire ?

J'essaie de trouver une personne à qui demander, mais cela fait tellement longtemps que je n'ai plus croisé qui que ce soit que cette idée s'avère inutile.

Je désespère. Comment peut-on être si malchanceux ?

La peur et l'angoisse se mêlent à la consternation que me procure cette situation. Les larmes me montent aux yeux et je n'ai plus d'autre choix que de tenter de rebrousser chemin et de rentrer chez moi.

Après quelques minutes, je me lève et je fais demi-tour, à bout de forces, lorsque je vois une forte lumière blanche au loin. Elle vient de la direction opposée et m'aveugle. Durant un court instant, je ne vois plus rien. Les phares de ce que semble être une voiture approchante m'empêchent de garder les yeux ouverts.

Un pas plus près...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant