Question 28 :
28. Suite à un accident, une femme au début de sa grossesse, a eu une importante hémorragie qui lui a fait faire une fausse couche. Peut-elle suspendre le jeûne ou doit-elle le poursuivre ? Et si elle l'arrête, aura-t-elle commis un péché ?
- Nous disons que la femme enceinte ne règle pas comme l'a dit l'Imam Ahmad Ibn Hanbal. Au contraire, les femmes réalisent, qu'elles sont enceintes grâce à l'interruption du cycle menstruel. Allah a créé les règles pour un but et une sagesse ; comme le disent les scientifiques, il s'agit d'un processus de nutrition de l'embryon dans le ventre de sa mère. Ainsi, en cas de grossesse, les règles s'arrêtent. Cependant pour certaines femmes, la menstruation peut se poursuivre normalement comme cela se passait avant la grossesse. Dans un tel cas, la femme est considérée comme effectivement ayant ses menstrues, car ses menstrues se sont poursuivies et n'ont pas été affectées par la grossesse. De telles menstrues priveront cette femme de tout ce dont les menstrues d'une femme non enceinte privent. Elles l'astreindront à toutes les obligations d'une femme qui a ses menstrues et la dispenseront de tout ce dont les menstrues normales dispensent. En résumé, les saignements d'une femme enceinte sont de deux types :
1 - Un premier type jugé comme menstrues ; c'est le saignement qui s'est poursuivi pendant la grossesse de la même façon et au même rythme qu'auparavant. Cela veut dire que la grossesse n'a pas affecté le cycle menstruel et il s'agit donc bien des menstrues.
2 - Un deuxième type de saignement qui arrive à l'improviste suite à un accident, au port d'une charge lourde ou à une chute.
Dans ce cas, les saignements ne sont pas considérés comme des menstrues mais du sang des veines. Par conséquent ils n'empêchent pas la femme de prier, ni de jeûner. Elle est considérée comme une femme purifiée. Mais si avec cet accident, il y a un embryon qui tombe de l'utérus, il faut se fier à la nature du corps ainsi expulsé comme le disent les savants. S'il s'agit d'un embryon dont les formes humaines sont bien différenciées, les saignements produits seront considérés comme du sang de lochies ; la femme doit alors suspendre le jeûne, la prière et les rapports sexuels avec son époux. En revanche, si l'embryon n'a pas encore les formes humaines caractérisées, les écoulements qui résultent de la fausse couche ne sont pas considérés comme du sang de lochies, mais seulement comme du sang anormal qui n'entraîne pas d'interdiction de prière, de jeûne ou d'autres choses. D'après les savants, la durée minimale pour que les formes humaines soient nettement constituées et identifiées est de 81 jours et ce, conformément au Hadith du Prophète (paix et bénédictions d'Allah soient sur lui) rapporté par Abdullah ibn Mas'oud (qu'Allah soit satisfait de lui), : « Chacun d'entre vous demeure d'abord quarante jours à s'agglomérer dans le ventre de sa mère. Puis pendant un temps d'égale durée, il est adhérence. Puis, pendant quarante autres jours, il devient un embryon. Ensuite un Ange lui est envoyé avec l'ordre d'écrire quatre mots relatifs à la part de biens de l'homme, au terme de sa vie, à sa conduite et ses actes et à sa destinée malheureuse ou heureuse ». [Rapporté par Al Boukhari et Mouslim.] Il n'est donc pas possible que la forme humaine se constitue avant ce temps là. En général, la forme humaine ne peut apparaître nettement que 90 jours après la conception comme l'ont affirmé certains savants.
- Cheikh Outheymine -