J'ai souvent rêvé.

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A vrai dire, je rêve toujours.
Même éveillée, même en accomplissant différentes tâches, même lorsque je lis et que je devrais pourtant être concentrée sur des mots qui ne sont pas les miens, je rêve.
Je rêve d'une vie qui n'est pas la mienne et qui ne le sera jamais. Je rêve d'une époque que je ne pourrais jamais connaître. Je rêve même d'un homme qui n'a jamais existé.
Pour vivre tous mes rêves, il me faudrait peut-être une centaine de vies.

Je rêve. C'est un don et une malédiction. C'est un don car je peux m'enfuir de cette réalité qui me retient prisonnière et une malédiction car je ne peux matérialiser l'univers qui m'appelle sans cesse, qui se renouvelle sans cesse.
J'aurais tellement aimé caresser cette peau, effleurer ces lèvres d'un baiser et sentir ce parfum.

J'ai rêvé d'être une priorité, celle vers qui on se tourne, celle pour qui on pourrait sacrifier bien des choses. Et dans cette valse de pensées, j'ai eu bien des partenaires de danse. Feignant d'être prêts à entrer dans mon monde. Pourtant, ça n'est jamais arrivé. Je n'ai jamais ressenti cela.
Est ce par manque de confiance ? En eux ? En moi ?
Suis-je là uniquement pour combler le vide de leurs vies ? Qu'en est-il du vide de mon coeur ? Celui qui me dévore et me fait disparaître.

Je brûle pour des illusions. Je me consume pour cette vie qui ne m'appartient pas. Je me noie dans les sentiments que je ne peux partager.
Car je sais. Je sais que lorsque j'aimerai, pour de vrai, je me donnerai d'une manière qu'il n'y aura aucun doute sur mon coeur.

En attendant, je me retiens. J'attends. Et je sens que petit à petit, la déception, la résignation et la tristesse prend place à côté de moi durant mes nuits.
Je souhaite m'endormir et vivre mille vies et ne jamais me réveiller.
Je ne souhaite pas mourir, je désire seulement continuer de rêver.

Et si nous étions tous perdus ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant