La discussion fut agréable avec la femme, Baptiste étant mis au courant de la journée de son enfant. Il était heureux d'avoir choisi quelqu'un comme elle pour la garder.
Une fois l'échange terminé, le duo parent-enfant prit le chemin du retour. Il écoutait la petite boule d'énergie parler, habitué à cela. Ça faisait plaisir de la voir comme ça.
En ce moment, il était fatigué. Pas en raison de son métier, mais cette course qu'il a fait pendant environ quatre mois avait des conséquences. Il attendait la réponse du spécialiste, un peu anxieux.
Lui aussi avait passé les mêmes tests que sa fille et l'attente était insupportable. Il lui fit un signe de la main, lui faisant comprendre qu'il la voyait lui faire coucou depuis devant, avant de reprendre son train de pensées.
En raison de son comportement, il avait dû consulter un spécialiste en trouble dys et en TDA. Baptiste s'en fichait si sa petite fille avait un de ces troubles, il la soutiendrait et continuerait de s'occuper d'elle avec amour.
Ce qui le rendait anxieux par contre, c'était vis-à-vis des autres. Il ne voulait pas qu'elle soit stigmatisée plus qu'elle ne l'était déjà, de par ses yeux. Il arrivait à la gérer, mais ce serait plus facile si elle était reconnues atteinte d'un trouble qu'elle possédait plutôt que rien.
Parfois, il souhaitait que son compagnon soit là, qu'il ait quelqu'un avec qui élever sa fille. Mais le père de cette dernière ne le désirait pas. Chaque mois il envoyait une pension qui couvrait largement les besoins de l'enfant. Mais il préférait mettre cet argent sur un compte, de côté. Il vaut mieux qu'elle ait un fond pour son avenir plutôt que tout dépenser maintenant. Surtout qu'il réussissait à couvrir les dépenses avec son salaire.
Baptiste voulait qu'elle ait une vie comme n'importe quel enfant, avec ses deux parents. Mais il vallait mieux qu'il soit seul plutôt que de l'élever dans une famille où l'un des parents ne voulait pas d'elle.
Ce n'était pas bon pour l'équilibre d'un enfant. Il aurait pu avorter, mais il voulait garder ce petit mélange de lui et de son compagnon, de l'aimer. Sa décision était et reste égoïste. Parfois il s'en voulait, se disant qu'il aurait peut-être dû avorter. Mais en voyant son trésor sourire, pleine de joie et de bonheur, il n'y pensait plus.
Il était aux petits soins avec elle et elle le lui montrait. Malgré la vue d'autres enfants avec leurs deux parents, elle ne demandait jamais "papa". Elle ne voulait que son attention. Quant à savoir si c'était une réponse à l'absence d'un autre parent, ou juste son caractère, il ne savait pas.
Ils avaient toujours été que deux, un petit duo familial donc les rires et les discussions remplissaient la maison. Elle ne connaissait que ses grands-parents maternels à lui ainsi que sa tante et cousine du même côté. Elle adorait aller aux Philippines les voir, discutant avec les alphas de la famille.
En même temps, depuis sa grossesse, il les avait rejoint, étant dans un état de détresse et isolé. Ils l'avaient accueilli avec soin et amour, l'aidant à traverser cette épreuve. La terreur l'avait rempli lorsque la naissance était arrivée bien plus tôt.
Il s'en rappellera toujours. Un jour de tempête en ce jour de fête traditionnelle. Le temps était si mauvais que les routes étaient bloquées, les habitants coincés chez eux. Le vent arrachait tout sur son passage, la pluie le suivant pour emporter les dégâts et en propager.
Vingt heures.
C'était la durée de l'accouchement.
Vingt longues heures durant lesquelles la terreur était là, peur de ne pas pouvoir avoir son enfant. Et il avait failli la perdre.
Ses grands-parents, sa tante et sa cousine étaient là, se relayant pour éponger son visage, le nourrir un peu et le soutenir. Vu l'âge avancé de ses aînés, il s'en voulait de les avoir fait autant travailler.Ce jour était doux-amer, laissant un arrière goût aigre dans sa bouche. Il voyait bien que sa petite cherchait quelque chose. Une chose précieuse qu'il a perdu ce jour là et qu'il ne récupérera jamais.
Et pour cela, il la couvrait d'amour et d'attention, voulant lui faire comprendre qu'il l'aimait, qu'elle était son monde et qu'il sera toujours là.
Baptiste arrêta son cheminement de pensées quand ils arrivèrent à la maison, ouvrant la porte et voyant la petite courir dans la maison.
- Althea ! Come here ! Take off your shoes !
- But mommy ! I want to play !
- Wait a minute and take off your shoes.
Baptiste la vit revenir en courant et jeter ses chaussures avant de repartir jouer en courant. Amusé, il les rangea et partit prépare le dîner. Une purée de carotte et dés de jambon suffira largement pour elle. Tandis qu'il préparait les légumes pour le plat, il tendit l'oreille pour surveiller son petit ouragan.
Cette dernière ne tarda pas à venir dans la cuisine et le coller, voulant savoir ce qu'il faisait. A sa réponse, elle demanda des morceaux de carottes, voulant grignoter. Le parent donna quelques petits bâtonnets de carottes pour la faire patienter et reprit la préparation.
Lorsque le repas fut prêt, le duo mangea dans la bonne humeur, l'enfant racontant ce qu'elle a fait de sa journée et d'autres choses aléatoires qui n'avaient rien à voir. Mais cela dérangeait pas le parent qui aimait la voir épanouie. Elle eut le droit à son île flottante en dessert avant le bain qui fut un peu éprouvant de par son énergie.
Mais aucun cri ne vint de la part de Baptiste qui la laissait jouer pendant qu'il se préparait également pour le coucher. Il avait pris sa soirée pour se reposer, sentant qu'il en avait besoin.
Au moment de la border, il caressa ses cheveux, admirant ses yeux qui se cachaient doucement derrière ses paupières. Il attendit un moment avant de repartir.
Ce soir encore, il lui a fallu une heure pour l'endormir, ce qui était une amélioration. Néanmoins, il se doutait bien qu'elle viendra pendant la nuit dans sa chambre. C'était anormal ces problèmes de sommeil aussi jeune, il espérait avoir rapidement une réponse.
Ainsi, quand ce fut son tour de s'endormir, il ne se doutait pas de la nouvelle qui l'attendait demain.
VOUS LISEZ
Sweetheart
FanfictionUne dure décision peut changer tout une vie. Baptiste l'a fait et il ne le regrettera jamais. Comme toujours, il va surmonter cette difficulté. Il était prêt à braver le monde pour cette décision.