Silence || ᶜʰᵃⁿˡⁱˣ

11.

Ça faisait déjà deux mois depuis que Felix et ses parents avaient déménagé. Cela faisait aussi Felix s'était assez bien intégré avec Jisung et ses amis et avait du plaisir avec eux trouvant leurs énergies à chacun agréable à côtoyer. Mais ça resta deux longs mois à dormir peu et à avoir peur d'aller à l'école à cause de son "ami". Évidemment, c'était totalement un mensonge. D'où les guillemets. Malgré que le jeune garçon à la teinte anciennement rose, restait proche de ses nouveaux vrais amis, l'autre harceleur arrivait toujours à le coincer dans un endroit où il n'y avait personne. Il arrivait toujours au mauvais moment. Comment était-il capable d'avoir un si mauvais timing? Était-ce humainement possible? Ces questions allaient certainement être sans réponse pour encore un bon moment. Ou bien peut-être pour toujours. Mais pour l'instant, Felix ne pensait pas à ça. Il réfléchissait plutôt à ce qu'il allait mettre en ce bel après-midi. Et oui, après autant de temps, le jeune noiraud avait finalement accepté l'invitation de Chan. Cela faisait presqu'un semaine qu'il lui avait promis que les deux garçons allaient enfin avoir une sortie en tête à tête et aujourd'hui était le grand jour.

Felix se sentait bien. Pas mal ni joyeux. Juste bien. Bien dans le sens qu'il n'a pas eu de crise d'anxiété ni une soudaine envie de pleurer ou bien une envie de se droguer avec ses médicaments afin de calmer ses douleurs intérieures. Enfin, c'était une belle journée autant ensoleillée dehors qu'en dedans du cœur du fuligineux.

Finalement, Felix avait choisi des vêtements plutôt simples. Un hoodie bleu ciel et un pantalon noir. Il n'oublia pas de mettre une veste par-dessus tout ça. Malgré la belle journée qui s'annonçait, l'hiver était proche et cela signifiait aussi que le temps allait se rafraîchir dans les prochains jours.

Une fois finalement prêt, le jeune garçon attendit devant son miroir. Il se sentait un peu mal, à se regarder dans la glace de cette façon. Il y voyait tous ses défauts malgré les vêtements qu'il portait. Il avait l'impression que tous ses mauvais côtés se montraient à tous peu importe ce qu'il disait ou faisait.

Enfin, ses pensées furent coupées court lorsqu'il entendit sa mère l'appeler depuis le rez-de-chaussée. Il n'avait même pas entendu la sonnette tellement il était concentré.

Après s'être assuré une dernière fois que ses vêtements allaient, il prit son sac à dos et sortit de sa chambre fermant derrière lui, par habitude.

« Salut Felix! T'es prêt? La voix chaleureuse et enjouée de Chan résonna dans ses oreilles au moment où il arriva au bout des escaliers».

D'un simple hochement de la tête, il s'avança vers lui, mit ses chaussures puis leva les yeux vers sa hauteur.

« C'est bon, on peut y aller.

– Nice, let's go then! ».

En réalité, malgré ses réflexions de tout à l'heure, il se sentait bien en compagnie du plus vieux. C'est vrai qu'il n'avait pas toujours cette impression d'être un poil sur un cheveu à ses côtés. Et il devait se l'avouer que c'était plutôt agréable.

Au début, c'était un peu gênant. Felix laissait Chan parler seul sans vraiment donner de réponse concrète. En voyant cela, le plus vieux s'était arrangé pour faire parler le jeune garçon. Ainsi, il commença par lui poser des questions par oui ou par non avant de développer. Doucement mais sûrement, ils commencèrent à avoir une vraie discussion dans laquelle tous les deux s'expriment avec des mots.

Durant la journée, Chan avait fait découvrir pleins de nouvelles choses au noiraud. Mais beaucoup plus de nouvelles émotions. Il s'était senti, toute la journée, en sécurité et heureux. Il avait vraiment passé un merveilleux moment avec Chan. C'était à peine croyable. Il ne pensait pas qu'il allait passer un aussi bon moment.

Lorsque la journée toucha presque à sa fin, les deux jeunes garçons se rendirent à une crèmerie, là où ils prirent des crèmes glacées malgré le froid qui s'installait.

« Alors? Comment tu te sens? Lui demande le plus âgé, curieux de savoir si son ami avait apprécié leur journée ensemble.

– Hum... c'est bien. Je me suis bien amusé aussi.

– Tant mieux! Je préfère te voir avec un joli sourire sur son visage que celui que tu te forces à afficher à l'école. »

À cette déclaration, Felix leva la tête vers Chan. Il savait? Depuis quand? Était-il au courant pour autre chose? Il essaya de ne pas montrer la panique qui commençait à montrer le bout de son nez et sourit doucement.

« Désolé à propos de ça...

– Ne t'excuse pas. Si tu veux pas en parler, je comprends mais je veux juste que tu saches que je suis là si tu as besoin de parler. N'hésite jamais à demander de l'aide, encore moins envers moi».

Tout en parlant, il avait gentillement passé sa main dans ses cheveux alors que le noiraud ne put empêcher des rougeurs d'apparaître sur ses joues tachetées d'étoiles. Il lui murmura un pathétique merci avant qu'ils ne continuent leur chemin.

Petit à petit, Chan finit par ramener Felix devant chez lui. Lorsqu'ils arrivèrent devant la maison du noiraud, le plus vieux sourit doucement invitant le jeune garçon pour un câlin. Il hésita un instant avant de venir se mettre dans ses bras, les joues rougies et son cœur battant beaucoup trop vite. Ce câlin ne dura que quelques secondes mais on aurait dit des heures pourtant c'était étrangement agréable.

Lorsqu'ils se détachent l'un de l'autre, Felix leva les yeux vers lui puis sourit légèrement.

« Bon, hum.. on se voit demain? Demanda-t-il en passant une main dans ses cheveux de jais.

- Oui, à lundi ».

Chan se tourna, prêt à partir puis lorsqu'il arriva à la fin de rue, il se tourna vers lui, une dernière fois, en le saluant, avant de partir finalement.

Une fois que le plus vieux fut parti, Felix rentra dans sa maison et alla directement dans sa chambre, disant un rapide bonjour à ses parents. Il s'enferma dans sa chambre, repensant au câlin et aux paroles qu'il lui avait dit. Ce n'était pas grand chose mais ça le touchait beaucoup. Maintenant qu'il y pensait, il avait toujours été embarrassé au côté de Chan. Pas dans un mauvais sens, au contraire. Il se sentait bien mais en même temps, les actions qu'il laissait paraître en sa présence ne semblaient pas être les mêmes avec ses autres amis. Il voulait croire qu'il tenait vraiment à lui et cherchait à le protéger, comme un frère le ferait ou...

Un petit ami trop possessif...