Silence || ᶜʰᵃⁿˡⁱˣ

16.ᵗʷ

Il est quelques heures...? Ça fait combien de temps que je suis ici?

Ah... J'ai mal...

Les pensées de Felix étaient encore embrumées mais il y avait déjà deux choses sur lesquelles il était certain. Un, il n'était pas dans son lit, chez lui bien au chaud sous ses couvertures jaunes canaris et de deux, il n'avait pas rever. Il s'était vraiment fait vendu et violé. C'est drôle. Lui qui pensait que la vie allait pour le meilleur... Il se rendit compte qu'il n'y avait juste pas de sens à la vie. Il était venu au monde juste pour souffrir, pour être des "antistress" pour les autres. Ses parents avaient déménagé parce qu'il n'avait pas réussi à s'intégrer et personne ne l'aimait... Et maintenant? Qui l'aime encore? Qui cherche encore à prendre soin de lui? Il n'était plus un enfant innocent au sourire angélique.

Je préfère encore mourir plutôt que de continuer à vivre comme ça.

Là voilà, la solution. Mourir. Il allait certainement finir au paradis s'il mourait. Ça ne serait plus pire que ça... Jamais.

Après beaucoup de temps à être allongé par terre, le débris de condoms gisant par terre, Felix se leva, non sans difficulté. Il se rhabilla de ses vêtements et quitta la pièce.

Il en avait tellement marre. Une fois sorti de l'immeuble, il faisait déjà nuit. Il était resté évanoui.. ou même endormi pendant combien de temps? Honnêtement, ça n'avait plus d'importance. Ses pieds le portaient sans vraiment savoir où il allait. Sur le chemin, il tomba sur une pharmacie.

J'ai jeté mes lames. Je devrais en acheter de nouvelles.

Sans attendre, Felix entra dans le magasin, parcourut les allées à la recherche de lame de rasoir. Ce ne fut pas très difficile de les trouver. Il les paya, avec son téléphone, sous les yeux un peu perplexe du caissier puis il se remit en retour. Il cacha les lames dans ses poches avant d'arriver chez lui. Il était presque vingt-une heures et à sa grande surprise, la seule personne qu'il n'avait pas envie de voir se tenait devant la porte. Puisqu'il faisait noir, Felix fit demi-tour et passa par la porte du jardin. Silencieusement, il alla s'enfermer dans sa chambre. Une fois qu'il était dans sa chambre, Felix perdit son contrôle et laissa un sanglot sortir. Puis un autre et encore un, jusqu'à ce qu'il ne soit qu'un amas de pleurs. Il se leva et alla dans sa salle de bain, les rasoirs hors de leur cachette. Il les démonta pour n'avoir que la lame et fit ce qu'il s'était promis d'arrêter.

Contrairement aux autres fois, il avait un but bien précis en tête. Mourir. Il voulait en finir. C'est sous les pleurs, la détresse qu'il se coupa les veines. Profondément, bien assez pour que son lavabo en devienne rouge de partout. C'était un vrai carnage. De l'autre côté de la porte de la salle de bain, il pouvait entendre la voix, inquiet de sa mère qu'il l'appelait. Elle demandait à savoir où il était passé et pourquoi était-il rentré aussi tard mais ça en valait même pas la peine de répondre. Il allait se vider de son sang dans peu de temps.

Avec la bonne idée qui lui traversa l'esprit, Felix decida de prendre une douche, malgré ses veines qui pissent le sang. Sous la douche, ce n'était plus de l'eau claire et limpide, c'était de l'eau rouge vif, qui partait se faire filtrer dans les tuyaux ou peu importe comment ou par quoi l'eau était filtrée.

Cinq minutes plus tard, Felix était désormais, habillé mais pas propre pour autant. Il avait toujours la sensation des lèvres contre sa peau, des mains qui le touchaient. Il haïssait ça. Il s'assit sur son lit, les veines ouvertes, attendant que son sang se vide. Il était fatigué malgré tout il fit l'effort de se lever et de s'avancer vers la porte. Il pourrait peut-être essayer de convaincre ses parents qu'il allait bien mais il ne se sentait pas super bien. Les deux premiers pas qu'il fit était lourd mais le troisième fut la chute.