Dernier chapitre

0 0 0
                                    

Ça fait déjà quelques jours que mon père est venu. Je garde le contact avec lui depuis, en l’appelant le plus souvent que possible. Parfois nous allons prendre un café avec John et Maxence. Il n’y a pas longtemps, ma mère et mes sœurs sont venues me rendre visite après les cours. Elles m’avaient tellement manqué ! Entre temps aussi, Maxence et John
m’apprennent à maitrîser la magie et l’énergie. A en comprendre le sens,
la façon dont elle fonctionne, et sa puissance. J’arrive enfin à prendre
contact avec mes vies passé et à parler en « super-télépathie » avec John.
Quelques fois les souvenir qui remontent sont bon, mais d’autres fois ils sont effrayants. Mais Maxence m’a expliqué que je ne dois pas avoir peur de mes souvenirs, puisqu’ils font partie de mon passé. Il faut que je ne retienne seulement la leçon qui en ressort. Enfin bref, j’ai beaucoup évolué, et je suis très fière de moi tout comme les autres. Et Côme est presque sortie de mes pensées. Même si je reste vigilante jusqu’au jour
de « l’attaque ».
Aujourd’hui je vais chez Maxence. Il ne fait pas très beau, alors nous avons prévu une petite après-midi « Netflix-Chocolat ». On s’installe confortablement et je me pelotonne dans les bras réconfortant de Maxence. Il me caresse tendrement les cheveux et dépose un baiser délicat sur mes lèvres. On lance le film et je me sens apaisée. Au bout d’un moment, je commence à m’endormir dans les bras, quand soudain un orage gronde et le vent tournois autour de la maison. L’ambiance devient sombre. Une porte s’ouvre. Le vent pénètre dans la maison. Des cadres sont projetés par terre, les papiers s’envolent, et le courant se
coupe. Nous somme plonger dans le noir total. Je plisse les yeux et soudain je le vois. Côme. Il est là. C’est maintenant. C’est réel. Je dois agir mais j’ai peur. Peur d’échouer, de faire fausse route et de faire plus de mal que de bien… La peur s’empare de moi, et je suis paralysé. Mais
soudain une voix douce me parvient :
-Tu peux le faire mon amour. Respire doucement, et laisse la lumière entrée.
Je fais ce que Maxence me dit, et je me sens mieux. Invincible. Je m’approche de Côme et le regarde dans les yeux. Comme dans mon flash, il essaye de me faire peur, et cherche le moindre coin d’ombre, de peur. Mais comme il ne trouve rien et se sent perdu. Ses yeux deviennent verts, et un air d’enfant se dessine sur son visage. Je lui souris doucement. Contrairement à ma vision, il ne disparaît pas, mais sont visage d’enfant, alterne avec son vieux visage dur et repoussant.
-Pourquoi n’as-tu pas peur ? Me dit-il soudain, avec une voix dur et froide.
Je lui souris :
-Pourquoi avoir peur de toi ? Tu n’es pas méchant…
-Si ! Je suis ton pire cauchemar ! Je suis l’enfer sur Terre ! Si tu savais à
quel point je peux te faire du mal tu ne serais plus aussi sûr de toi…
Sa voix flanche. C’est là, sa faille. Même lui ne croit pas à ce qu’il dit. Je fais un pas vers lui, et il ne bouge pas. Je me rapproche encore, et c’est là
qu’inconsciemment, il recule. Il est perdu, il a peur.
-Ce n’est pas toi. Tu crois que ça l’est mais c’est ta peur qui parle. Tu as
peur de nous perdre. Moi et Maxence…
-Non c’est faux…
La voix est grave, comme si elle ne lui appartenait pas. Comme si elle sortait de ténèbres, comme un rugissement sombre. Le vent gronde encore plus fort et les débris qui étaient par terre, s’envole et tourne autour de nous en tourbillonnant. Il est bien plus grand que moi, et se rapproche, mais je n’ai pas peur. Je me rapproche encore vers lui. Et c’est là que le mot de John me revient à l’esprit. Et là je comprends tout. J’ai
trouvé le fin mot de l’histoire.
-Il y a des choses que l’argent ne peut pas acheter, comme le savoir-vivre,
la mortalité, l’intelligence et l’élégance. Mais surtout Côme, l’argent ne
peut pas acheter l’amitié, l’amour et la confiance. Tu peux avoir notre
amour si tu le souhaite…
-Comment ?
Cette fois-ci, c’est la voix d’un jeune homme, perdu et triste qui sort de sa
bouche. J’arrive même à percevoir une larme qui coule le long de sa joue.
-Il suffit que tu te rendes compte qu’on t’aime pour ce que tu es. On t’aime pour ta personnalité, pour ta force, ton courage. Et non pas pour ta puissance et pour ta richesse.
Il me regarde dans les yeux. Je sais que ce que je vois au fond, c’est le vrai Côme MishNôme. Je sens la présence de Maxence qui se rapproche de nous.
-Tu as peur qu’on t’abandonne. Dit-il. Tu as peur qu’on ne te laisse seul,
parce que tu n’es pas assez bien, pas assez cool, pas assez beau, pas
assez riche ! Mais moi je m’en fou ! Je t’aime comme tu es !
Des larmes coulent le long des joues de Maxence. Je prends la main de Maxence et la pose sur le cœur de Côme. Je pourrais avoir peur qu’il ne nous repousse, mais je sais au fond de moi que Côme est là. Je regarde tendrement son expression perdu et lui parle doucement :
-On t’aime… reviens nous.
Et comme par magie, tout s’arrête. Le vent cesse. L’orage et les lumières
reviennent. Puis d’un coup, la tête de Côme se lance en arrière et ses bras s’écarte. Maxence me prend le bras et me recule de quelque pas.
Comme du sable noir, le mal s’évapore de Côme. Comme aspirer par
l’extérieur, emportant avec lui, le mauvais temps. Et c’est là que je le
redécouvre. Devant nous se tient un jeune homme musclé aux cheveux
blond et lisse, avec des yeux d’un vert enivrant. C’est vrai qu’il est beau…
Quand il revient à lui il nous regarde les larmes aux yeux et nous dit :
-Les amis …
Et il court dans nos bras. Je rigole et Maxence pleure de joie. Content d’avoir enfin retrouvé son meilleur ami. On se sert fort tout les trois, puis Côme s’écarte de nous.
-Merci beaucoup. Je… Je ne vous remercierais jamais assez.
Puis il se tourne vers moi et me prend les mains.
-Je suis tellement désolé Jane. Je suis désolé de t’avoir fait endurer tout
ça ! Tu ne méritais pas ça, et rien ne pourras excuser mon comportement.
Des larmes coulent le long de ses joues.
-Je vais vous prouvez que je suis quelqu’un de meilleur. Continue t-il. Et je
voulais te dire à quel point je suis content que tu es trouvé quelqu’un
comme Maxence. Vous vous mériter tous les deux !
Je lui souris, et ressert mes mains sur les siennes. Je n’ai rien à dire puisque qu’il me comprend. Dans mon regard et mon sourire.
-Grâce à vous je suis libre. J’ai essayé tant de fois de me libérer de cet
enfer, comme la fois où j’ai envoyé un message à Maxence pour faire la paix, mais le mal reprenait constamment le dessus. Heureusement que j’ai réussi à me contrôler un minimum en évitant que je ne te tue… Je n’ai jamais réussi à faire complètement disparaître les ténèbres en moi.
Et je faisais pire qu’avant… Comme pour me punir d’avoir résisté… Je suis désolé…
On lui sourit.
-On le sait tout ça Côme.
-Je sais mais… Des mots dits à voix haute ont plus d’impact… Vous ne
méritez pas ce qui vous est arrivés…
Maxence se rapproche de Côme et passe une main sur son coup pour rapprocher son front du sien.
-Peut-être qu’on ne méritait pas ça, répond Maxence, mais toi non plus.
Tu as passé tellement d’année seul, en pensant que personne ne t’aimait. Et je sais que pour toi c’est la pire des sentences… Mais ce n’est pas le cas et tu le sais à présent.
C’est là que j’en comprends vraiment le sens. Côme s’était emprisonné dans ses remords, dans ses blessures. Il voulait m’avoir pour lui seul, il ne voulait plus se faire abandonner. Il voulait simplement être aimé par quelqu’un, et a cause de tout ça il est devenu aigri. Il n’a jamais parlé de toutes ses craintes à personnes et elles ont finies par le ronger de
l’intérieur. Et le fait de nous en parler, de mettre des mots sur ses douleurs, lui a permis de se libéré.

« Parfois, la vérité nous fait mal, mais la maturité
d’accepter la vérité nous fait grandir »

FIN

Jane ClonnsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant