Son calme apparent se voulait envers et contre tout le plus naturel possible. L'image d'un être sophistiqué et gentilhomme qu'il se donnait par son apparat et sa posture n'aurait pas suscité le moindre soupçon sur la vulgarité de ses désirs en cet instant précis. Le regard lubrique et persistant de quelques bibliophages, ainsi que l'inefficacité de la lecture pour lui changer les idées, avaient amené le jeune homme à se trouver un lieu moins animé.
- soupir
Dio se sentait en fait extrêmement étrange ces temps-ci, probablement à fleur de peau. Depuis qu'il avait pris possession du corps de Jonathan Joestar, il devait s'habituer à ce nouveau corps, sa souplesse, et ses proportions, en particulier celui d'un membre dont la grandeur était fort inappropriée pour le combat. En effet, les frictions et les effets de balancement dues à la pesanteur avaient pour conséquence de le fatiguer plus que nécessaire, voire de produire des réactions physiologiques non souhaitables lorsqu'il désirait être pris au sérieux.
De là, il devait depuis perdre davantage de temps sur le choix de vêtements adaptés à la discrétion et au confort de sa troisième jambe. Pourtant, son plus grand problème avec ce nouveau corps concernait plutôt une partie voisine, qui par quelques spasmes nocturnes lui procurait une sensation indescriptible de frustration.
Rien, au cours de ces quelques semaines, n'avait pu combler ledit manque, malgré toutes les gâteries et suppléments fournis par les employés des maisons rouges. Ceci, à terme, ne faisait que nourrir cet étrange rongement qui aimait se propager jusqu'à son ventre et son cœur. Le professionnalisme des hôtesses n'était pas à remettre en cause, mais leur impuissance successive face à son problème ne pouvait que l'irriter davantage, et donc le rendre plus vilain encore dans sa mauvaise conduite.
- Les vilains garçons ne perdent pas.
Dio, ne s'avouant jamais vaincu, s'était promis qu'il éliminerait le mal qui grandissait en lui, peu importe le bilan humain. Il essayait de son propre côté plusieurs méthodes trouvées sur internet qui auraient pu atténuer cette obsession. L'une d'elle avait été d'abord vue avec grand mépris, comme si l'audace même n'aurait pas osé lui proposer une telle pratique.
Mais il a dû comprendre par l'expérience que son insatiable postérieur ne lui laissait plus que cette seule issue, une pratique des plus ridicules à ses yeux mais qu'il ne pouvait plus éviter. Tous ses efforts pour satisfaire Jonathan junior par le contact direct lui semblaient à présent si vains. Toutes ces longues et vives astiquations, les bruits obscènes causés par l'accumulation de liquide préséminal, son envie démesurée de jouir, ses mouvements de va-et-vient qui s'accélèraient et le faisaient parfois frémir, mais qui n'étaient jamais suffisant pour le libérer de cette privation involontaire, sa respiration qui se voulait contrôlée, mais son pouls qui restait incontrôlable, sa main qui tentait de poursuivre alors qu'elle ralentissait par fatigue, puis qui reprenait de plus belle car son esprit flou ne lui laissait pas le choix, sa frustration montante, sa respiration et ses gémissements qui se multipliaient et s'aggravaient, son poignet qui essayait de garder le rythme, quelques spasmes et moments d'étourdissement qui lui donnaient un peu d'espoir, ses paupières fermées et sourcils froncés prouvant sa concentration, et toujours un nouveau départ dans ce cycle infernal enchaînant plaisir et frustration. Il en avait ras-le-bol et s'était résigné à utiliser sa prostate en première ligne.
- Hmhf...
Le soir venu, Dio s'était lavé dans les moindres recoins, et se trouvait à présent semi-allongé sur un lit ridiculement grand, mentalement prêt à explorer son corps en profondeur. Pour ne pas brusquer son anus, et sa fierté, il s'était décidé à n'utiliser pour l'instant que ses doigts. Pour ne pas perdre sa confortable position, il se servait de quelques coussins pour le cambrer. Il soutenait alors d'une main ses testicules, puis de l'autre commençait à écarter lentement son anus.
Malgré une généreuse poignée de lubrifiant, un doigt lui semblait déjà difficile, ce qui n'était pas si étonnant au vu de la grandeur des mains du Joestar. Après une interminable série de taquineries pour détendre ses sphincters, il se trouvait capable de faire des va-et-vient avec deux ou trois doigts. Il sentait une chaleur monter en lui, mais quelque chose manquait. Peut-être qu'il ne le faisait pas assez fort, ou vite, ou profondément. Il essayait alors de s'allonger sur le côté, afin de stimuler plus facilement son devant et derrière, avec moins de retenue dans ses gestes et sa voix, en entrant dans une concentration lui faisant oublier presque le monde extérieur. Son pouls martelant et sa respiration haletante prouvaient son désir de libération, mais le plaisir n'était pas encore suffisant.
Il changeait régulièrement de position, en écartant toujours un peu plus les jambes et relevant toujours plus haut ses fesses, ce qui multipliait ses spasmes et sensations de choc électrique. Sa frustration était incomparable à tout ce qu'il avait connu jusque-là, elle aurait pu lui faire oublier en cet instant toute fierté et même lui faire inviter un inconnu s'il se tenait à côté. Malgré la vulgarité de toutes ses astiquations vigoureuses et pénétrations bruyantes, il n'avait pas envie de s'arrêter si proche du but. L'obscénité de cette scène était même devenue une source d'excitation. Ses quelques larmes de plaisir se mélangeaient avec la sueur qui rendait son corps désagréablement collant, mais il n'avait pas le privilège de s'en soucier plus que de la sensation de ses doigts attaquant assidûment sa prostate. Encore quelques minutes avant d'atteindre son but, il ne lui suffisait plus qu'à maintenir le rythme.
Si seulement il pouvait utiliser quelque chose de plus large et de la bonne forme, ceci aurait pu s'achever plus rapidement. Il s'imaginait alors, non sans réticence, le pénis d'un autre assaillir ses zones sensibles sans répit, plus rapidement que ses propres doigts, avec une rythmique qui ne lui laissait pas le temps de reprendre sa respiration, de taille plus redoutable, aussi chaude et affamée que son propre cul. Peu importe qui, il voulait quelqu'un capable de satisfaire sa frustration, peu importe son apparence, peu importe son statut, n'importe qui, même Jonathan. Jonathan. L'image produite lui faisait alors froncer les sourcils avant d'atteindre la jouissance culminante. En tentant de reprendre sa respiration, la vision blanche et le corps léger, il sentait presque des larmes couler sous quelques spasmes perdus. Il préférait éviter de réfléchir pendant quelques minutes et laisser son corps se refroidir.
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Fiction Bizarre Adventure : Dio is lonely
General FictionPar reflexe de survie, Dio avait pris possession du corps de Jonathan, mais il ne se doutait pas de l'ampleur des répercutions que cela produirait sur son quotidien. Il se rendait compte alors bien trop tard que ce corps était d'une sensibilité hors...