Fiction Bizarre Adventure : Dio is lonely

Nuit de débauche

Les rues se vidaient selon une vitesse proportionnelle à celle des gouttes martelant le bitume. A l'abri de l'averse, Dio se tenait à l'entrée d'un Love Hotel aux côtés de son match Tinder. Il avait encore du mal à croire en son brusque changement de comportement. Lui qui, quelques jours plus tôt, n'hésitait aucunement à meurtrir de sang-froid tous les hommes qui passaient sur son chemin, lui qui devrait pourtant être l'homme au pouvoir le plus puissant, lui qui aurait dû se trouver au dessus du monde entier se trouve aujourd'hui en dessous d'un vulgaire inconnu, d'un simple mortel choisi uniquement pour sa silhouette comparable à celle de Jonathan. Foutaises ! Ce n'était pas une humiliation tant qu'il ne s'était encore rien passé. 

La tension sexuelle entre les deux hommes était tangible. Ces derniers se lançaient, à intervalles irréguliers, des regards emplis de désirs lubriques. Complètement trempés, les deux camarades se décidèrent à rentrer au sein de l'établissement où ils s'adonneraient à moult pratiques peu catholiques. Cela tombait bien, ils se fichaient éperdument de toute contraire religieuse. Leurs esprits pervers n'étaient concentrés que sur une problématique : devraient-ils, au cours de la nuit, faire le plein de préservatifs à la borne de distribution présente à l'extérieur du love hôtel ?

Dans la chambre qui leur était attribuée, Dio ne tenait peut-être plus tant à sa fierté. Ses froncements de sourcils montraient sa résignation et son exaspérations envers ses instincts primaires irrépressibles. Une hallucination de sa propre jeune personne le regardait déjà de haut. Tout cela était si ridicule, mais toutes ses ressources épuisées ne lui permettaient plus de faire autrement. 

- Mhmf ! Ngah... 

Le corps luisant de transpiration, Dio continuait assidument les va-et-vient au dessus de son partenaire. Malgré, quelques spasmes obtenus par la compatibilité de son rectum et le gland de son coup du soir, ses mouvements partiellement réguliers ne lui permettaient pas d'atteindre l'orgasme tant désiré. Le souffle haletant et rauque, il ne parvenait plus à se contrôler. La puissance de ses muscles jambiers se faisait alors sentir grâce aux multiples et rythmiques squats qu'il maintenait depuis près d'un quart d'heure. Les contractions de son anus sur le gland de l'inconnu renforçait sa sensation de plaisir. 

Malgré les quelques jouissances qu'il avait pu obtenir, Dio se sentait à sa grande surprise encore insatisfait. Il avait essayé plusieurs variantes de la position du cowgirl, avec les genoux à l'air ou sur le lit, face ou bien de dos au partenaire, mais rien n'y faisait. Il ne comprenait pas pourquoi son pouls restait si indomptable, pourquoi son flou visuel transitoire ne trouvait pas encore l'accalmie, pourquoi son anus frissonnait encore après tous les assauts qu'il avait subit. L'hypothèse selon laquelle le corps de Jonathan était habituée à l'abus sexuel ne lui faisait presque plus de doute. Ces fesses fermes, puissantes et insatiables, ces tétons aux auréoles élargies et rougis par les stimulations aléatoires de son partenaire, ce corps massif aux muscles saillants se durcissant sous chaque spasme de plaisir anal, cette partie inférieure profonde auto-lubrifiée et quémandeur, tous ces aspects si impudiques que Dio tentait fermement de nier lui procuraient a présent un plaisir coupable et insoupçonné. Les bruits de chocs entre ses fesses et les hanches de son partenaire n'étaient plus autant une source d'embarras, mais étaient devenus une part de l'érotisme qui le harcelait et dont il en redemandait.

Le ralentissement de son partenaire incitait le derrière de Dio à compenser doublement l'énergie manquante. Ses fesses élastiques résonnaient en symphonie avec sa respiration erratique et ses gémissements réprimés, mais rien ne pouvait indiquer la fin de leur moment d'intimité. Bien que la sensualité de Dio lui suscitait encore de l'excitation, les multiples éjaculations du mortel épuisaient celui-ci de sorte à ne plus pouvoir suivre le rythme. En face de lui se trouvait un beau jeune blond incarnant son type idéal, rouge d'excitation et tremblant de micro-plaisirs, avec un langage corporel criant de supplications pour des stimulations plus fortes. Il ne comprenait pas quel environnement et génétisme pouvaient engendrer un animal aussi érotique et enivrante de luxure.

- Argh, et puis merde !

Dio ne se souciait plus du regards de son partenaire depuis longtemps, mais comme sa propre singularité pouvait le laisser prévoir, il réussissait encore à se surprendre. Lui qui avait jusque là réussi à supporter le regard de son partenaire, commençait à penser que son propre champ vision lui posait problème. Quelque chose chez le jeune homme irritait les nerfs de Dio, probablement sa ressemblance ou bien peut-être ses différences avec Jonathan. Sous une impulsion libidinale, il avait alors déchiré le dessous d'un t-shirt quelconque pour s'en bander les yeux. Cette situation d'incertitude avait ravivé l'énergie de ses jambes et de ses bras. Son imagination lui apportait alors un plaisir supplémentaire difficilement quantifiable. Ses mains ne manquaient pas de glisser et s'amuser sur ses mamelons massifs et déjà gâtés par les attentions érotiques des heures précédentes. La sensation de choc électrique de sa poitrine atteignait irrésistiblement sa virilité toute tremblante, qu'il branlait alors fièrement et langoureusement. Les frissons de plaisir qui lui empêchaient de détendre son rectum devenaient frustrantes mais également incroyablement satisfaisantes. Son pouls se sentait à travers toutes les veines de son corps et semblait entraîner son sang à percuter au delà des veines. Ses muscles voulaient à la fois se relâcher et continuer les attaques. Se prodiguant des biens de tous côtés, le tournis avait anesthésié sa conscience au point de laisser l'inconnu le branler sans réserve tandis qu'il taquinait ses propres tétons. Son esprit semblait s'envoler, aussi bien que ses couilles qui avaient atteint leur limite.

- Anhg ! ...Hmf! Ngh~

Ses lèvres n'avaient pas scellés longtemps ses gémissements orgasmiques. L'apogée de son plaisir venait l'affaiblir de toutes parts. La sueur recouvrant son corps ne s'était pas encore refroidi lorsqu'il entendit le déclic du verrou de la chambre d'hôtel. Un groupe de trois hommes qui ne se connaissaient pas l'un l'autre entouraient à présent un Dio qui ne prenait même pas la peine de retirer le tissus couvrant ses yeux. Les hommes n'avaient pas besoin de communiquer pour comprendre que chacun d'entre eux étaient des pervers ayant posé des caméras dans divers chambres de Love Hotels, et que le spectacle offert par Dio ne les avait pas laissés de marbre. 

Une bribe de raison revenue à Dio lui fit comprendre qu'il devait alors changer ses plans. Tandis qu'il comptait se débarrasser aussitôt du Jonathan postiche, il devait maintenant s'occuper de plusieurs autres inconnus ayant potentiellement des copies numériques de cette nuit indécente et décomplexée. Les rictus se dessinant sur les visages des cinq hommes les faisaient s'entendre sur l'inachèvement de cette soirée.