➥ chapitre 20

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Quelques jours plus tard, comme chaque matin à l'aube, le soleil qui traversait sa fenêtre poussait y/p à se lever. Comme si il voulait lui dire que la vie ne s'arrête pour personne, qu'elle te tire par les jambes, que tu veuilles avancer ou non. C'était son cadeau, bien qu'il soit empoisonnée.

La vie l'obligeait à oublier comme il lui manquait, prévenant qu'elle va perdre sa peau jusqu'à qu'il ne reste plus rien d'elle. Elle allait devoir aller à la fin de ce qui n'est que le début, sachant qu'au moment où elle réouvra les yeux, la solitude la submergera.

Ses yeux ouvert faisaient des miroirs de toutes les surfaces réfléchissantes qu'ils lui traversaient, cherchant quelque chose de beau derrière cette vitre qu'elle n'avait pas fermée la veille. Ses oreilles recherchaient des compliments, des mots doux du matin, mais aussi loin qu'elle s'en souvienne, rien de ce genre n'était parvenu à ses oreilles.

Comment pouvait-elle se débrasser de ce sentiment d'inconfort quand elle voyait les autres heureux, animer les rues de Tokyo de si bon matin. Comment pouvait-elle s'aimer suffisamment quand elle comprenait que ses réussites n'était qu'à travers le sang et la violence.

Elle vivait encore un début de matinée merdique. Lorqu'elle était à demi consciente, en phase d'éveil, elle entendait les colibris dehors flirter avec les fleurs. Elle entendait les fleurs pouffer de rire et les abeilles devenir jalouses. C'est alors qu'elle se réveilla enfin.

Et c'est quand elle se retourna pour se préparer que tout recommençait : les halètements, les gémissements, les mains tremblantes, les gouttes de sueurs. C'était un choc pour elle de réaliser qu'il n'y avait toujours personne dans son appartement froid et humide malgré le soleil joyeux.

Y/p avait juste toujours aussi peur malgré les années passées. Elle n'arrivait presque jamais à lever ses yeux pour croiser le regard d'inconnu. C'était peut-être une simple excuse, facilitant un peu sa vie, n'empêche que cela atténuait le poids de son chagrin.

Il y avait des jours où le simple fait de respirer l'épuisait, où il semblait plus facile de renoncer à cette vie. L'idée de disparaître lui apportait la paix. Elle avait été plongée si longtemps dans un endroit où il n'y avait pas de lumière, où il ne poussait aucune fleur. Mais la réalité l'émergeait dans la nuit et la ramenait à la vie, contemplant un ciel rempli d'étoiles mortes.

Vivre était difficile, et ça l'était pour tout le monde. Beaucoup de personnes ce doit de subsister à l'envie de succomber aux mauvais souvenirs, refusant de plier devant des mois horribles où des années noires.

Pourtant, ce monde a tant d'eaux turquoise qui attendent que nous y plongions. La possibilité d'être amoureux, de manger de bonne choses, de visiter des lieux magnifique, des vallées qui ondulent vers de nouveaux mondes. Il fallait traiter la vie avec douceur, afin que ceux qui viendront après nous puissent faire l'expérience eux aussi de ce monde éblouissant. Il fallait juste qu'elle trouve son propre soleil, ses propres fleurs, son propre univers qui sera capable de lui fournir de la lumière et des graines.

Ne voulant plus penser à toute ses choses, elle se dirigea vers l'appartement de Sanzu, voulant se vider la tête. Comme elle s'y attendait, il n'ouvrait pas malgré ses toquements qui se faisait de plus en plus fort. Ayant les clés, elle ouvra pour enfin se diriger vers le lit du propriétaire. Elle le réveilla délicatement, même s'il râlait des mots inaudibles.

- Sanzu, dit-elle au creux de son oreille avec une voix mielleuse.

Dans un sursaut, il se releva du lit, ses joues un peu rougeâtre. Voyant l'état de son ami, y/p c'était mise à rire. Bizarrement, elle se sentait libre en sa compagnie, sûrement car elle ne l'avait jamais connus dans son enfance.

The Shadows and its Sun Où les histoires vivent. Découvrez maintenant