Odes à la beauté prosaïque

Toilette

Que tu sois japonaise ou même en étant turque,

Que tu sois pour les hommes ou alors pour les femmes,

Ton parfum enivrant résonne dans mon âme,

Tuyaux et chasse d'eau en mon être bifurquent.

Toi ma meilleure amie, tu enrichis ma vie,

Ta présence vitale est une délivrance,

Et une aménité qui fait entrer en transe,

Une source de joie, un bonheur inouï.

Mes fesses te caressent et soudain j'évacue

Moultes déjections qui sortent de mon cul,

Puis ainsi étourdi j'atteins l'ataraxie.

Certaines sont privées et d'autres sont publiques,

Mais, toilette rêvée, seule toi est unique.

Tunique esthétique, ton manteau opalin

Se tâche chocolat quand mon fion te côtoie.

Mais un beau coup de brosse et sa clarté revient,

Ta robe embrasse alors son éclat d'autrefois.

Toilette, les toiles étoilées toilaient ton toit.

Maudites araignées qui souillent ton palais.

Sur ton trône avachi, je passe mes journées

A songer à la vie, aux autres et à toi.

M'imaginer ainsi sans toi ni toit m'est dur,

Alors j'ai composé une ode à ton augure.

Aujourd'hui fâché, je voudrais t'informer

Que tous ces ténébreux qui te croient prosaïque

Ne sont point conscient de ton joyau caché,

Alors je t'embellis, céleste mosaïque.

J'étais assoiffé et ton eau m'a abreuvé,

J'étais déprimé et tu m'as réconforté,

J'étais seul et tu m'as accueilli en ton sein,

Démuni dans la nuit, tu m'ouvres le chemin.