Cours

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Un froid glacial te frappa de plein fouet, te réveillant brutalement. 

Toujours un peu dans les vapes tu ne réussis pas à apercevoir ce qu'il se passait autour de toi. Tout ce que tu savais c'est que ça bougeait, beaucoup trop même. Une soudaine envie de vomir te saisit, mais tu te rendormis avant, fort heureusement.

Quand tu te réveillais de nouveau, tu étais de retour sur la terre ferme. Pour autant tu pouvais encore sentir ta tête tourner et il fut difficile pour toi d'ouvrir les yeux. La lumière du jour t'aveugla légèrement et tu mis un certain temps à t'y habituer, mais quand tu fus en mesure d'y voir clairement tu découvris de grands arbres t'entourant. 

Des chênes, plus particulièrement. 

Les rayons du soleil passaient en travers des feuillages et s'est en observant les oiseaux que ta poitrine se serra.

Que faisais tu en plein milieu de la forêt ?

Tu n'eus pas le temps de réfléchir plus longuement, des craquements de branches et de feuilles se faisant entendre non loin de là. Quelqu'un arrivait, d'une démarche qui semblait lourde, tel un ours. 

La panique t'envahit, y avait-il des ours ici ? Un homme apparut alors de derrière un arbre. Il était grand, très grand, et imposant. Ces cheveux étaient plutôt cours et d'un châtain clair, ces yeux couleur noisette. Il afficha un grand sourire en te voyant, un sourire loin d'être rassurant.

Il aurait mieux fallu que ce soit un ours, finalement.

L'homme s'approcha de toi de sa démarche nonchalante et tu te dis immédiatement que si tu avais la force de t'enfuir tu aurais déjà pris tes jambes à ton cou. 

La brute se posta à un mètre de toi. Il n'était pas terriblement laid ou repoussant mais, même en l'ayant croisé dans un autre contexte, ton aprioris n'aurait pas changé. Quelque chose clochait dans sa manière de se tenir, dans la façon qu'il avait de respirer lourdement, dans son regard. Dans ses yeux impénétrable y était visible une étincelle de folie.

"Lève-toi" annonça-t-il d'une voix roque et fort peu amicale.

Tu ne lui répondis pas, trop faible et trop déboussolé pour prononcer quoi que ce soit. Il sembla alors s'impatienter et d'un mouvement vif, il parcourut la distance qui vous séparait et attrapa le col de ton pull. Tu fus brusquement soulevé de terre. Cela soulageait presque tes jambes tremblantes.

"Bien, il réfléchit quelques instants, prend ça, dit-il en sortant un couteau rouillé d'une des poches de son manteau. Il te le tendit."

Tu pris l'arme et serra fortement le manche de celle-ci. Elle t'apportait un semblant de sécurité.

"On me nomme Usher, fais en de même."

Tu acquiesças sans dire un mot. Même son prénom sonnait étrange lorsqu'il sortait de sa bouche.

Tu commençais à doucement reprendre tes esprits, regardant le paysage autour de toi. Tu vis alors l'homme bouger dans ta vision périphérique.

Il tenait une arbalète entre ses mains, le viseur pointé pile entre tes deux yeux. Aucun bruit ne réussit à sortir de ta bouche. Paralysé, tétanisé et absolument terrorisé tu ne pus rien faire. C'est alors qu'il prononça ces mots qui te glacèrent le sang :

"Cours."

LA TRAQUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant