Chapitre 3

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On finit par s'arrêter devant un bar situé dans une rue pas très recommandable et j'aide Alejandro à descendre de la voiture. Nous avions laissé Arthur et Elio faire une sieste dans la limousine pour accompagner plus facilement Cameron et Sebastién. Sur un signe de Sebastién les gardes du corps restèrent auprès de la voiture tandis que nous pénétrâmes dans l'établissement. Le bar en lui-même est assez rebutant, avec très peu de clients et une décoration de très mauvais goût.
...
Rahhh...il m'exaspère, pourquoi nous avoir emmenés dans un bar miteux où il n'y a que trois pauvres types en train de se saouler ? Sebastién se dirige alors derrière le bar et après un signe de tête au barman, il disparaît par une porte dérobée. Alejandro me regarde en fronçant les sourcils tandis que nous suivons les autres. Derrière c'est un tout autre univers, avec des lumières tamisées et de multiples portes d'où s'échappent des gémissements. Quelqu'un s'approche alors pour nous emmener dans une sorte de salon très luxueux avec des canapés en satins, un petit bar en acajou ainsi qu'une femme dénudée sur une barre de pole dance. Face à ça, je sais maintenant avec certitude où nous a emmenés Sebastién...
Il nous a emmener dans un putain de bordel !!!! J'ouvre la bouche sur le point d'exploser ma colère à Sebastién lorsque quelqu'un m'interrompt :

-Vos Altesses, monsieur. J'espère que vous passez une agréable soirée. Comme convenu je vous ai installé dans le salon VIP, je vais maintenant vous présenter nos meilleurs produits.

Je sers les dents, «nos meilleurs produits» c'est hallucinant comment encore au 21ème siècle, des êtres humains sont considérés ainsi, qui plus est des femmes... J'abhorre tout ça mais malheureusement le proxénétisme est encore très présent dans notre société actuelle, surtout dans les plus hauts cercles. Il y a même une tradition secrète parmi les familles royales qui consiste à acquérir une ou plusieurs femmes en tant que maîtresse. Tout comme le ferait un objet, elles appartiennent à leur maître et sont sensées réaliser toutes ses exigences et tous ses désirs. Elles servent donc à leurs plaisirs mais aussi à ceux d'autres comme monnaies d'échange entre les différentes puissances. De plus, il est courant qu'elles soient utilisées comme mère porteuse étant donné que la maternité est fastidieuse et pas sans dommage permettant donc à la reine d'avoir un enfant sans en souffrir. En clair, ce sont des objets. Trois filles en talons entrent alors les unes à la suite des autres, toutes vêtues d'un simple string noir ainsi que d'un soutiens gorge, noir aussi, en dentelles et complétement transparent ce qui laisse tout apercevoir. Il y a donc une brune et deux blondes, toutes très belles mais leur beauté est atténuée par leurs regards vides comme si elles avaient été droguées...

-Comme vous pouvez le voir, elles sont jeunes, toutes entre 17 et 20 ans.

Cameron met alors la main au cul à la brune et fait un clin d'œil à Sebastién. Ce dernier rigole puis demande à la personne en charge de notre groupe :

-Aufaite je suis en train de me renseigner pour en acquérir une bientôt étant donné que dans peu de temps je serai amené à régner. En avez-vous une à me conseiller pour que je puisse l'essayer ?

-Oui bien sûr, nous en avons une très jolie qui même après toutes ces années garde un tempérament fougueux. C'est notre meilleur produit, nous comptons la vendre aux prochaines ventes aux enchères de Los Angeles. Je vous l'apporte tout de suite, Votre Altesse.

L'homme s'en va quelques instants puis revient avec la fille la plus incroyable que je n'ai jamais vu de ma vie. Elle a les cheveux ondulés, longs et châtain-claires atteignant sa poitrine voluptueuse. De grands et magnifiques yeux d'un gris cristallin surmontant un petit nez arrondi agrémenté de délicates tâches de rousseurs et d'une bouche pleine et rosée. Je suis tiré de ma torpeur par Alejandro entrain de me donner un coup de coude, il me chuchote alors en rigolant :

-Fais gaffe, tu baves un peu.

Je me redresse en rougissant tandis que Sebastién se lève soudainement attrapant la fille par le poignet. Il congédie celui qui la lui avait apportée puis il se dirige vers une porte à côté. La fille essaye alors de le retenir :

-Non... S'il vous plaît...

-Tais-toi et suis-moi, je vais bien m'occuper de toi. Les gars je vous laisse vous amuser ou partir comme des poules mouillées si vous voulez mais à partir de maintenant, moi, je suis occupé.

Il entre alors dans la pièce tandis que la fille essaye de se dégager. Elle a dit "non". Une fois la porte refermée, je me lève soudainement et comme mue par une puissance supérieure, je me dirige vers la porte qu'ils viennent de franchir pour en découdre avec Sebastién. Toute la rage accumulée au cours de la soirée me revient de plein fouet et mes poings me démangent. Juste avant d'entrer, je lance à Alejandro :

-Attends-moi dehors, je m'occupe de ça et puis on se casse.

La pièce est presque entièrement plongée dans l'obscurité ayant pour seule lumière de petites leds rouges permettant d'apercevoir un grand lit au centre de la pièce. Dessus l'on pouvait voir Sebastién écrasant de tout son poids la fille allongée pour l'empêcher de bouger. Il essaye de l'embrasser de force tandis qu'au même moment je le tire en arrière le faisant tomber par terre :

-Mais qu'est-ce q...

Ne lui laissant pas le temps de finir sa phrase, j'abat mon point sur sa figure puis encore une fois et encore une autre... Son nez émet alors un craquement satisfaisant tandis qu'il s'évanouit sous la puissance de mes coups. Je me redresse enfin recoiffant les mèches de cheveux qui me sont tombées devant les yeux puis observe la fille. Elle fronce les sourcils et me regarde les bras croisés. Ce n'est pas vraiment le comportement à quoi je m'attendais après l'avoir sauvée...

-Heuuu... Ce n'est pas censé être le moment où tu me remercie de l'avoir empêché de te violer ?

Elle se met alors à rire et d'un ton condescendant me répond :

-Haha comme si c'était vraiment nécessaire. Tu n'étais pas là lorsque les précédents eux ont réussi. Lorsqu'ils ont abusé de mon corps les uns après les autres si ce n'était pas en même temps. Donc tu veux que je te remercie de quoi ? D'avoir voulu te faire passer pour un héros un soir parmi tant d'autres de ta vie normale voire banale ? Tout ça juste pour sentir un peu d'adrénaline, pour pouvoir raconter à tout le monde ta conduite héroïque de ce soir ? Nan merci ce n'est pas la peine. Tu peux partir maintenant.

Abasourdis je m'exécute et sors lentement de la pièce tandis qu'elle est toujours dans la chambre assise sur le lit. En sortant je remarque que le salon est vide, Cameron et les trois prostituées ont disparu tandis que Alejandro a dû partir. Je vais donc le rejoindre dehors puis nous rentrons, le soleil commençant à se lever à l'horizon...

NarcisseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant