Chapitre 2

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La sonnerie du réveil réveilla Amalia en sursaut. Elle se frotta la tête, elle était si bien dans son sommeil. Elle s'étira et se leva poussée par une bonne énergie. Il faisait encore sombre alors elle alluma sa lampe de chevet en tâtonnant pour trouver l'interrupteur. La pièce s'éclaira d'une lueur douce. Amalia fit quelques pas. Au mur, de nombreuses toiles de peintures se dispersaient dans l'espace. Les couleurs utilisées étaient chaudes et chatoyantes donnant à la pièce une allure réconfortante et s'accordant parfaitement avec le lit dans un bois clair. Amalia saisit son petit arrosoir, vérifia qu'il y avait encore de l'eau dedans et fit le tour de la pièce pour arroser chacune de ses plantes. C'était sa manière de leur dire bonjour. Elle aimait l'allure sauvage que les plantes donnaient à sa chambre. Elle alla à la salle de bain et se mit de l'eau sur le visage puis elle enleva son pyjama et enfila un pantalon large noir et un haut orangé. Elle retourna dans sa chambre et continua les soins de sa peau. Un coup de blush, un coup de mascara et elle était prête. Elle releva ses cheveux bouclés en chignon et prit son tote bag avec ses affaires de cours. Elle cria :

- Maman !

Une femme arriva, à peine plus vieille qu'elle et s'énerva :

- On ne crie pas comme ça dès le matin ! Tu as déjà pensé aux voisins ?

- Ils sont vieux donc sourds, rit Amalia, dis, tu penses que je devrais emmener quelle toile ? J'ai une présentation aujourd'hui.

La mère prit un air sévère mais doux en répondant nerveusement :

- Tu n'as pas préparé ta présentation ?

- Non. Je n'arrive pas à savoir quelle toile est la plus intéressante, ajouta Amalia dans un sourire.

Elle présenta à sa mère les deux toiles entre lesquelles elle hésitait. Les deux étaient abstraites. L'une dans les tons très chauds avec une dominante de rouge et d'orange. L'autre était moins chargée où le bleu venait se mêler avec des pastels de rose et de verts. Sa mère connaissait bien l'art et elle regardait les toiles avec intérêt. Amalia crut lire dans son regard de l'admiration pour son travail.

- Allez Sofia, choisis !

- Ne m'appelle pas par mon prénom chérie ! rit doucement sa mère. Tu as vraiment une présentation pour les deux ?

Amalia fronça les sourcils :

- Maman, je dois parler de mon inspiration et du message que je dois faire passer avec mon tableau. Pas besoin de préparer une présentation, moi je sais ce que je peins.

- Très bien, très bien pas la peine de jouer la fille hautaine, dit Sofia en observant toujours les toiles. De mon point de vue de galériste, j'opterais pour celle qui a des couleurs pastels, elle est moins chargée.

- Parfait, merci maman.

Amalia claqua un bisou sur la joue de sa mère. Elle mit la toile dans sa pochette. Elles sortirent de la chambre et se dirigèrent vers la pièce principale où Sofia avait préparé le petit déjeuner. La pièce était remplie d'objets étranges que Sofia considérait comme de l'art. Les deux femmes avaient cette même perception : toutes choses pouvaient devenir de l'art. La pièce principale constituée du salon et de la cuisine était désorganisée, des objets les uns sur les autres posés sur les meubles. Des plantes partout dans une ambiance chaleureuse avec des meubles en bois recouverts de plaids en mailles. Amalia se sentait bien mieux chez elle lorsque tout était comme ça, un peu bordélique, une absence de rangement avec des bibelots qui donnaient une allure étrange, hors du monde. L'odeur du café trônait dans la pièce ainsi que de l'omelette qu'avait préparé Sofia. La table était prête pour qu'elles puissent manger ensemble entre deux dossiers et des livres. Elles prirent leur petit-déjeuner dans des éclats de rire. Personne ne pouvait nier la complicité entre cette mère et sa fille. Elles discutaient à la fois comme des amies tout en respectant l'autorité de Sofia. Il ne régnait aucun silence, des voix fortes et joyeuses se chamaillaient tels des oiseaux qui piaillent en chantant. Amalia regarda l'heure. Il était temps pour elle de partir en direction de son école. Elle embrassa sa mère qui lui rappela qu'elle avait un vernissage le soir même.

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