𝙨𝙖𝙫𝙞𝙣𝙜 𝙮𝙤𝙪 | 𝘮𝘪𝘬𝘦𝘺 𝘴𝘢𝘯𝘰 𝘹 𝘧𝘦𝘮𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳

1 - L'incapacité de dormir

------------------🌙------------------

C'était la fin de la nuit, la lune en forme de croissant illuminait doucement le ciel avec l'aide des étoiles qui scintillaient inlassablement. Rien d'autre que les sons occasionnels des grillons et les bruits rapides des motos qui vrombissent dans les rues de Shibuya.

C'était censé être une journée fatigante pour toi, tu t'attendais à être rapidement endormi après toutes les tâches que tu as accomplies pendant la journée. Non, ce n'est pas comme si tu aimais te stresser jusqu'à atteindre un point de fatigue insupportable, mais aujourd'hui était cette période de l'année.

Chaque année, tous les treize juillet depuis douze ans jusqu'à aujourd'hui, quelque chose qui s'était produit dans le passé t'empêchais de bien dormir. Cependant, après avoir déménagé au Japon il y a deux ans, cela n'a fait que rendre tes nuits de cet événement annuel plus insupportables.

Tu as remué et tourné pour la énième fois de la nuit. Après avoir été couché sur le côté, tu t'es couché sur le dos en regardant fixement le plafond, comme si tu attendais que quelque chose d'étonnant en tombe.

Poussant un soupir en raison de ta tentative désespérée de t'endormir, tu t'es redressé, as ôté les couvertures de tes jambes et t'es éloigné de ton lit pour te diriger vers ton placard.

Tu ouvres les portes en bois de l'armoire, les charnières grincent doucement. Tu t'agenouilles sur la moquette et pousses un autre soupir en posant tes mains sur le bord le plus éloigné du placard.

En fouillant dans les piles de dossiers, de boîtes et de vieux vêtements, tu as réussi à mettre la main sur une vieille boîte (C/f). Sa couleur s'estompait doucement et les imprimés floraux qui accentuaient la couleur unie de la boîte semblaient s'être fanés.

C'était comme une habitude chaque fois que tu te retrouvais incapable de dormir la 13ème nuit de juillet. Une habitude que tu te disais que tu allais éliminer de force de ton système, mais chaque année tu n'y parvenais pas, après tout, c'était la seule fois où tu t'autorisais à le faire.

Tu as lentement soulevé le couvercle de la boîte qui a révélé un tas de vieilles photos, de petits bibelots et de reçus en lambeaux datant du début des années 2000, lorsque tu étais au collège. Un sourire amer s'est formé sur ton visage alors que tu étudiais les visages familiers présents sur les photos.

Une douleur aiguë a rongé ton cœur alors que ta poitrine se resserrait, des souvenirs se sont précipités dans ton esprit, repassant à l'arrière de ton tête.

Il y avait des souvenirs douloureux, heureux, frustrants, excitants et déprimants que la boîte ouverte avait déverrouillés.

Tu aimais comment tout était au collège, mais il y avait des choses que tu souhaitais ne pas voir arriver et qui t'avaient causé leur lot de traumatismes, la mort de quelques amis proches, la chute d'une organisation à laquelle tu tenais tant, et comment tu avais vu ta relation avec ton être humain préféré devenir froide et distante.

C'est pourquoi l'une des raisons pour lesquelles tu es revenu au Japon après des années à essayer d'estomper la peur et l'effroi d'affronter ton passé est que tu voulais te réconcilier avec toi-même, rattraper tes anciens amis et renouer avec lui. Mais tout était trop tard pour ça.

Quelques mois plus tôt, tu avais enfin des pistes sur l'endroit où il se trouvait et tu avais un moyen de le contacter sans risquer votre vie.

Après avoir saisi la chance de lui parler grâce à tes efforts combinés et à ceux de tes anciens amis, tu as enfin pu le rencontrer pour la première fois en plus de dix ans.