La Louve Blanche : l'Union - SLOW UPDATE

Prologue

Je suis réveillée en sursaut par des cris au loin. Paniquée, je saute de mon lit et enfile une robe de chambre ainsi que des chaussons à la va vite.

— Mère ! je m'exclame en dévalant les escaliers.

Sans attendre, j'emprunte le passage secret qui me permet de rejoindre ses appartements.

— Mère !

À peine a-t-elle le temps de poser les yeux sur moi que les portes s'ouvrent sur Fiona, ma servante. Son visage est blême et son souffle court comme si elle avait couru.

— Votre Altesse Royale, ils sont là.

Ma mère m'attrape par la main et s'approche de la fenêtre par laquelle elle jette un coup d'œil à l'extérieur.

— Mère que se passe-t-il ? je demande une pointe d'affolement dans la voix.

— Il est temps, dit-elle à l'attention de Fiona.

Cette dernière acquiesce et nous suit hors de la pièce. Tout autour de nous, le chaos, les cris, les gardes courant dans tous les sens. Quelque part, une explosion retentit.

— Plus vite, me presse ma mère en tirant sur ma main.

Nous regagnons le petit jardin intérieur au centre duquel trône une fontaine dont l'eau dorée m'a toujours intriguée. Ma mère s'agenouille face à moi, son regard sérieux ancré au mien :

— Eden, je veux que tu m'écoutes attentivement. À trois, nous allons sauter dans la fontaine d'accord ?

J'acquiesce. Elle m'adresse un sourire et m'embrasse le front.

— Allons-y.

Elle se relève. J'attrape sa main ne comprenant pas comment sauter dans l'eau va nous aider en quoi que ce soit, d'autant plus que la fontaine n'est pas profonde. Nerveuse, je tends ma main libre à Fiona qui l'attrape sans hésiter.

La voix de ma mère me fait tressauter :

— Un...Deux...

— Mère...

— Trois !

Nous sautons. À ma plus grande surprise l'eau se referme sur nous dans un bruit sourd et nous emporte. La main de Fiona glisse de la mienne. Je me cramponne de toutes mes forces à celle de ma mère, incapable de faire le moindre mouvement. Tout semble tourner autour de moi. Les cris restent coincés dans ma gorge. L'eau s'infiltre dans mes poumons. Après un temps qui me semble interminable, nous finissons par émerger. Je recrache l'eau immédiatement. Fiona me hisse hors d'une autre fontaine. Je ferme les yeux tout en prenant une grande bouffée d'air. Je peux sentir mon corps trembler tandis qu'elle me pose à terre.

— Qui va là ?

Mon regard se pose sur le groupe de gardes autour de la fontaine. Ma mère, que je n'ai pas vue sortir de l'eau, retire sa chevalière qu'elle leur tend. Le garde fronce les sourcils, une lueur surprise dans le regard.

— Votre Altesse Royale, dit-il mettant un genou à terre imité par ses collègues.

— Je vous en prie Sebastian, relevez-vous.

L'intéressé s'exécute. D'un signe de tête, il ordonne aux autres d'en faire de même. Ses iris dorés s'attardent sur moi. Je détourne le regard, gênée.

— Je vous présente ma fille, la princesse Eden, dit ma mère.

— Votre Altesse, me salue-t-il. (Je lui réponds d'une révérence furtive. Il se concentre de nouveau sur ma mère :) Que faites-vous ici à une heure pareille ?

— Il nous a retrouvées.

Je peux sentir mon cœur cogner contre mes tempes tandis que tous semblent digérer une nouvelle dont j'ignore la gravité.

— Suivez-moi.

Ma mère m'attrape par la main. Fiona et quelques autres gardes sur les talons, nous suivons Sebastian jusqu'à l'immense palais entièrement illuminé devant nous. Malgré la fatigue, je ne peux m'empêcher de regarder tout autour de moi, surprise. Tout a l'air... Différent. Nous regagnons une grande pièce dans laquelle un garçon blond aux yeux marron-vert, un peu plus âgé que moi, semble en plein entraînement.

— Votre Altesse.

Le jeune homme appuie sur un bouton qui fait disparaître la lame de l'arme avec laquelle il s'entraînait.

— Sebastian qu'est... (Il s'interrompt. Une lueur surprise parcourt ses yeux.) Princesse Elowyn ?

— Prince Aikon. (Ma mère s'incline dans une révérence.) Vous avez bien grandi depuis la dernière fois que je vous ai vu.

— Et vous, vous n'avez pas changé. (Ses yeux s'arrêtent un instant sur moi.) Je suppose que cette jeune fille est la vôtre.

— C'est exact.

Il sourit, un sourcil haussé.

— Princesse... ?

— Eden, Votre Altesse.

Il s'agenouille face à moi.

— Ravi de faire votre connaissance. (Il m'offre une main. Je frissonne.) Sebastian, allez prévenir ma mère, ordonne-t-il sans me lâcher des yeux. (Le garde acquiesce et se retire.) Que vous est-il arrivé ?

— Une attaque. J'ai été réveillée en pleine nuit par les bruits.

— Heureusement, Eden m'a rapidement trouvée, et nous avons pu regagner la fontaine, ajoute ma mère.

— La fontaine ?

Ma mère et le prince échangent un regard.

— Que se passe-t-il ? je demande d'une petite voix.

Ses yeux marron-vert se baissent à nouveau sur moi.

— Rien, ne vous en faîtes pas. (Sa main se resserre chaleureusement autour de la mienne.) Vous êtes en sécurité.

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