Chapitre 57, ou comment louper un battement

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Chan faisait la vaisselle quand Dongchul sortit de la réserve. Il était propre et frais comme un gardon, même si un tache verdâtre ornait sa mâchoire. Chan le remarqua, et haussa un sourcil, posant une question muette. Dongchul se saisit d'une assiette sur l'égouttoir, et commença à la sécher avec chiffon.

Juste Jisung qui m'a donné un sacré coup d'épaule.

Il l'a fait... Exprès ?

Bien sûr que non ! Répondit instantanément Dongchul. Il m'a juste retourné. Pour une fois que c'est lui, qui y arrive.
— Oh, je vois.

Chan lava deux bols avant de demander :

Et du coup, il devient bon maintenant ?

Très. Il a un style différent du mien, comme il est plus petit. Mais il commence à me mettre la pâtée.

Il apprendre vite.

C'est vrai.

Dongchul hésita un instant.

Ce serait bien... Si tu pouvais l'affronter ? Même si tu ne sais pas vraiment faire du ssireum, ce serait juste pour qu'il se fasse à d'autres types d'adversaires. Tu es plus petit que moi mais tu es tout aussi musclé. Et même plus épais. Je pense que ce serait un bon exercice.

Chan haussa les épaules, pourquoi pas. Cela avait l'air amusant, et cela ne devait pas être bien sorcier, non ? Ce fut ce qu'il répondit à Dongchul, le bêta expliquant qu'il avait quand même une certaine technicité dans la lutte traditionnelle. Mais cela n'allait pas être dur à maîtriser.

Comprendre les bases c'est facile. Être bon, c'est plus dur.

Je vois. On pourra faire ça, oui. Et avec Changbin aussi.

Dongchul acquiesça, posa le chiffon et s'appuya contre le canapé, alors que Chan se lavait les mains et les essuyait avec le torchon que Dongchul avait reposé. Le bêta reprit ensuit :

Jisung m'a parlé de tournois entre les meutes.

Errr... Peut-être ? Je n'en ai jamais entendu parler. Mais pourquoi pas ? On compte sur vous cependant.

Pas de souci. Répondit le bêta avec un large sourire.

Chan acquiesça pour lui-même, faisant une note mentale d'en parler avec Jisung, et peut être même avec Inhyung, à l'occasion. Ils continuèrent de parler un peu, l'heure du repas n'étant pas encore arrivé. Chan demanda à Dongchul si sa relation avec Jisung s'était amélioré.

Le bêta répondit qu'il pensait que oui. Jisung grognait que lorsque Dongchul lui mettait la pâtée, et il estimait que c'était légitime. Ce n'était pas tendu ou gênant entre eux, ils parlaient un peu, ils badinaient même sans trop de mal.

Chan parut définitivement rassuré. Si cela s'arrangeait peut-être que cela voulait dire que Dongchul allait pouvoir rester, et ce, sans énerver qui que ce soit. Chan se permit alors de redemander à Dongchul s'il comptait vraiment rester au moins tout le mois de janvier, après avoir vu comment la vie se passait ici.

Ils s'étaient déplacés du coin cuisine au salon, s'asseyant de part et d'autre du canapé.

Le bêta expliqua qu'il se sentait bien. C'était différent de la ville, définitivement. Il n'y avait pas toutes les commodités, mais il trouvait ça intéressant. C'était agréable. Certes, ils devaient se battre pour manger, et encore il ne savait pas ce que cela faisait d'entretenir un champs.

Mais travailler dans la ville était aussi dans le but de le nourrir. Sauf qu'il n'y avait cette fois pas d'intermédiaire. Ils tuaient le lapin, ils mangeaient le lapin. Et il n'y avait pas d'impôt pour prendre un bout de lapin. Peut-être que Dongchul allait un peu trop loin dans les comparaisons.

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