20 putains de secondes

430 30 2
                                    

Je ne bois pas d'alcool. Je ne fume pas de cigarettes et n'ai jamais essayé d'en prendre une. Je travaille correctement au lycée. J'aime faire des musées et écouter les guides. Oui, j'ai 16 ans et je ne suis pas ce que vous appelleriez une fille "cool", pourtant... J'aime faire la fête. J'aime chanter et crier sur une musique. J'aime sortir le soir. J'aime éclater de rire et faire des tas de conneries. J'aime mettre les pieds sur les sièges de devant au cinéma. J'aime me lâcher et danser avec un côté sexy. Mais tous ces côtés un peu rebelles de ma personnalité vous ne les voyez pas. Vous ne voulez croire que les vingt premières secondes où vous avez posé les yeux sur moi. Vous ne voulez voir que la fille à lunettes qui fait ses devoirs et révise pour les contrôles. Vous ne voulez voir que ma politesse et mon côté sérieux du lycée. Vous me gardez exclue de tous vos délires et de toutes vos activités car vous êtes incapables de voir au delà de ce que vous voyez au quotidien. Mais elle est là, la fille qui sait s'amuser et profiter de la vie. Je ne suis pas qu'une intello comme vous le dites si bien. Je transgresse les règles aussi bien que vous. Mais vos yeux ne s'arrêtent qu'à ces vingt premières secondes qui me tuent. Si seulement vous acceptiez de me voir autrement, je pourrais vous prouver qui je suis vraiment. Mais vous êtes cons, débiles. Vous vous faites une idée sur une personne en vingt putain de petites secondes et aucun changement n'est admis. Quelle bande d'imbéciles ! Je suis seule pour cause de votre stupidité, de votre jugement si dur. Mon adolescence et mon enfance sont détruites par votre comportement envers moi. Je suis incapable de dire que je m'en fous, parce que je veux cette liberté et partager ces délires comme vous. Isolée, tout est bien moins amusant. Je refuse de détruire ma santé pour vous ouvrir les yeux. Vous ne savez jurer que par l'alcool et le tabac mais je n'ai pas besoin de ces choses pour m'amuser, pour être "cool" mais ça vous être bien trop naïfs et stupides pour le savoir, le comprendre. Alors peut-être que la vie vaut mieux être vécue sans vous et vos putains de jugements. Mais au final, ça me fait mal, vous me faites souffrir et je garde le silence lorsque les larmes coulent sur mes joues parce que il ne sert à rien de vous le montrer ou de vous le dire. Il faudrait remonter le temps pour changer ces vingt premières secondes mais j'en suis incapable. Je suis perdante mais pas si seule que ça et indépendante.

Textes d'un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant