Le Temps

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Tous mes instants, je me prélasse
Attendant que le temps se lasse
De mon infime existence,
De cette énième présence
Sur cette terre dévastée
Qui a vu naître les calamités

Je me mets à compter les heures
A rêver de cet éphémère bonheur
A regarder les semaines qui s'envolent
En un clignement, les mois décollent
A bas le sablier qui lâche tous ses grains
Minuscules comme ces vies ne valant rien.

Chronos me joue des tours
Je paresse pendant que lui, il court.
Le Temps file, se cache
Comme un enfant toujours aussi sénile.
Et moi, je me tâche,
Comme une vieille beaucoup trop juvénile
De regrets et de remords
Que les secondes me jettent encore et encore
A chaque fois qu'elles défilent
Tandis que le Temps enfoui
Derrière un concept abstrait,
Me tranche de sa faucille, tout aussi pressé.

Bref.
Pour faire court,
Et achever ce piètre discours

De jours en jours,
De nuits en nuits,
A jamais et pour toujours
Le Temps s'ennuie.

Pensées d'écrivaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant