INTRODUCTION

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3 mois, deux semaines, 21 jour, 1 heure et trente seconde qu'il avait fait d'elle sa proie. Il s'était appliquer avec soin à tout savoir d'elle, ce qu'elle aimait, ses petites habitudes, comme placer son chewing-gum usager derrière son oreille ou encore s'amuser a compter les voitures d'un air absent. Elle n'était pas écolière, trop âgée pour ça, c'était une roturière, une vagabonde. De par ses habits dépareillés et usé, elle vivait au jour le jour, la victime idéal.. Pas de bol pour elle, le rituel journalier qu'elle s'est employée avec minutie a emprunter causa sa propre déchéance.

Comment aurait-elle pu deviner que son petit verre de Jack Daniels, fidèle allié depuis environ six mois la conduirai jusqu'à lui. Ce soir, son verre d'alcool la trahi car insidieusement et à son insu se fondit une petite pilule « Poussière de Rêve » Ainsi l'appel-t-on par ici. Un demi verre est te voila plongeant dans les méandre d'un sommeil ténébreux et sans rêve. La jeune demoiselle avait réussi n'est en moins en titubant a s'extirper du bar et s'effondra comme par miracle, dans une des ruelles sombre et déserte. Ce fut pour lui un véritable jeu d'enfant.

  
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Bon sang , il lui en faut plus. Bon sang qu'est ce qui ne tourne pas rond ? Juste encore un peu, une goutte de plus. La lame sanguinolente transperce le cœur de sa victime. à l'agonie, sa chevelure brune a pris la couleur de son hémoglobine, il coagule sur sa face figé d'horreur. Ses yeux verts si vivant sont devenu livide et vitreux, son corps tressaute puis s'éteint silencieusement. Les mains ensanglantées, il soupire d'aise. Ses billes sombre se posent avec dédain sur le corps. L'obscure forêt craque, les rayons de la lune transpercent à travers les arbres. Accoudé contre un arbre il ouvre la poche de sa veste en cuir et s'en grille une.

Une des seules choses au monde qui peut apaiser ses nerfs. Son paquet de cigarette. La première bouffée lui monte à la tête. Le ciel ce soir est strier d'étoiles, la lune fait sa timide cachée par un épais nuage. La nuit est sa plus fidèle alliée car comme lui, elle vit dans les ténèbres. Ayant finit sa besogne, il se doit de s'atteler à présent à une tâche bien moins grisante, un air dégouté, il s'active. Le temps est contre lui, toujours contre lui. Quelques idées lui vient en tête alors qu'il s'affaire mais le découpage n'a jamais été sa spécialité, une partie de l'opération qu'il apprécie guère et qu'il trouve un peu trop barbare à son goût.

Mais le risque de laisser son corps ici est trop élevé. Peu de personnes osent s'aventurer dans cette forêt, effrayant la moitié de la population, il est sans doute une des seules âmes à s'y sentir à son aise. Pas étonnant, il n'a jamais fait ou était comme le commun des mortels. Il se doit de faire preuve d'intelligence et de méthode. La police ne doit pas remonte jusqu'à lui, pas après tout ce qu'il a accompli.

Mais n'avait-il pas tout prévu, n'etait-il pas le roi de la débrouille ? Évidemment que oui. Il esquisse un sourire, tout ce dont il a besoin est là, à ses pieds. Couverture, cordes, ruban adhésif... etc. Toute la panoplie d'un serial killer de feuilleton de samedi. Il n'a jamais été fan du moment où il faut se débarrasser du corps, cela demande trop d'effort et il est de nature fainéante.. Il soupire, prend la couverture avec lequel il la recouvre. Il s'empare de la corde qu'il noue à ses chevilles et au niveau de ses bras pour faciliter le voyage mortuaire de Rose ou Hélène ou bien Parker, pas d'importance.

Le transport lui se fait sans encombre. Tirer la jeune femme ne fut pas une tâche facile et il se jura que plus jamais il n'aurait à refaire ça. Heureusement l'endroit idéal pour se débarrasser d'elle n'est pas très loin. Prenant son sac sur son dos, il tire le corps par les pieds dans la forêt. Le vent glacial d'automne frappe son visage et caresse ses cheveux.

Ce n'est pas sans peine qu'il arrive à destination. Ici, se trouve un vieux puit qu'on a du mal à distinguer dans la pénombre de la nuit, les briques s'effritent et moisissent. Tout près, se dissimule une cabane familière.. Il n'a aucune idée de l'ancienneté de cette petite bâtisse mais ça ne date pas de sa génération. Le haut du puit est bouché avec une sorte de bouche à égout placé grossièrement. Lorsqu'il l'ouvre il est presque étonné de ne pas y trouver un mort, après tout c'est un bon endroit pour y cacher un cadavre, il remercie le ciel pour cette bonne étoile. Au fond du puit quelques feuilles et un rat mort qui dégage une odeur exécrable.

Il soulève le corps et le jette dedans, il tombe avec une telle violence que la colonne vertébrale de la pauvre fille se brise. « Peu importe elle est déjà morte ». Dans ce genre d'instant ou l'adrénaline et la peur se mêlent il a comme une lueur de lucidité qui passe dans son regard. « Qu'est ce que je fous là moi, je devrais être dans mon lit à roupiller ! » Dire que cela relève de l'humanité serait un peu grossier mais il aime se complaire dans le rôle d'un homme qui garde certains principes. Le regard figé sur sa victime, il l'étudie en silence puis s'accoude avec nonchalance contre les briques en pierres, une main posée sur son visage. Son rituel morbide peut commencer.

- C'est une démarche étrange, je suppose... C'est vrai, je devrais arrêter de me la raconter sur les tombes. Parler à un cadavre en plein milieu des fêtes de Noel il y a plus excitant en cette période. Mais voila, je suis accompagné de mon acolyte la raison et je vais arroser ta tombe avec. Ce machin battant qui me sers d'organe vital a décidé de se réveiller. Alors autant me noyer dans ma complainte et vomir mes soi-disant regrets. Je t'ai choisi parce que tu étais sans attache. T'étais seule et ça a fait écho à ma propre solitude. En parfait connard, j'ai décidé de bousillé ta vie, pour me sentir mieux. Oui, je sais du pur égocentrisme tout ça. T'es mieux là où tu trouves, crois-moi. Je t'ai rendu service, Taylor. Taylor ? Ça ne te dérange pas que je t'appelle comme ça, je trouves ça plutôt jolie. Aussi bien que le peu de peau qui te restera sous ces tas de vers de terre qui te dévoreront. Cette confession manque véritablement de romantisme. Je devrais terminer cette note avec un : repose en paix mais j'ai pas assez d'âme pour ça ! Que dis-tu de... on se reverra en enfer !

Il ponctue ses mots avec une jetée de feuilles mortes qu'il lui balance dans un signe qu'il appelle compassion. Ce qui est géniale avec les feuilles en automne c'est qu'il y en a toujours assez pour recouvrir ce que l'on veut à tout prix dissimulé. Il prend la vieille pelle poser contre le mur de la cabane et s'attaque à la tâche de empoigner, jeter, empoigner, jeter. Il répète cette opération jusqu'à satisfaction. Il soulève la bouche d'égout et la remet à sa place initiale.

- Un vrai jeu d'enfant !

Il ouvre son sac et en sort des lingettes nettoyant son visage et ses mains immaculé éclaboussé par sa frénésie meurtrière. Retirant sa veste, il enlève son col roulé tâcher et le remplace par un autre de couleur sombre, un rituel qu'il enchaine avec mécanisme. Soulager de voir que son jean a été épargné par sa folie, il jette ses affaires ainsi que les lingettes imbibées a même le sol, sort son briquet et y met le feu, les flammes rougeoient dans ses yeux de braises incandescentes. À présent il est temps de faire un petit tour au Sharp Claws. Des néons de lumière se font entre percevoir dans l'obscurité de la nuit, ceux de l'institut.

Le manoir Les Tours Noires se trouve près de la bordure de la forêt et c'est à un kilomètres d'ici. De loin il a l'impression que le château lui hurle son infamie et le fixe de ses lumières rouges. Mais après tout qu'est-ce qu'il en à faire ? La seule chose qu'il l'obsède en ce moment même c'est de se vider la tête dans un bon verre d'alcool,, il boira à sa santé et à la sienne... à celle du corps qui ne tardera pas à se cadavériser.

L'ambiance dans le bar est à son paroxysme, le thème est un peu vintage et sombre mais quelques lueurs émises par les néons rouges donnent le change. Les comptoirs regorgent de verres et de bouteilles d'alcools. La fumée des cigares et des cigarettes se mélangent aux teintes. Bizarrement aucune voix ne s'élèvent trop fort, ce ne sont que des vibrations et des chuchotements éparpillés. C'est un bar ou il fait bon vivre à l'abris des regards indiscrets, c'est assez coquet. Ici, on retrouve toute sorte de personnalités atypiques, des routards, des bikers aux gros bras.

Des étudiants en manque qui cherche à vibrer. Des écrivains en quête d'inspiration, des vieux couples à l'épreuve du temps. Une serveuse aux cheveux dépareiller surpasser par le trop plein de client, envahissants et bourrés. Certains d'entre eux se font discret observent les mouvements de leurs camarades un verre de vin à la main. Et puis il y a Lui. Son attitude et son apparence se démarque parmi la foule d'ombre qui se mouvoient devant lui. Il ne fait pas vraiment parti du décore, il est tel une tâche sur une peinture. Il est vraisemblablement hors du temps et il apprécier être en arrêt comparée à ses congénères. Dans ses mains ni verre ni feuille de papier qui pourrait s'apparenter à celle d'un étudiant mais il en a l'allure. Il veille et guette en silence faisant tapisserie. À l'affût de la prochaine...

INSTITUT- LES TOURS NOIRES Où les histoires vivent. Découvrez maintenant