Chapitre II

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Il décide enfin à se montrer, et me fonce dessus. Il prend appui sur une brique mal placée contre le mur, saute encore plus haut et va réattérir sur ma tête. Ma main gauche se colle par réflexe sur le bâton et l'élève avec l'aide de ma main droite, ma parade est prête. Pendant qu'il redescend, l'homme balance ses mains par-dessus ses épaules et sort deux épées.

Il frappe d'abord une première fois. Il est fort, mais bon, rien d'insurmontable. Avant de frapper avec sa deuxième épée, il charge pendant un court instant son coup. Puis, il baisse sa main droite avec férocité. Je chancelle, mes genoux sont déstabilisés, mais je réussis finalement à contrer son attaque en forçant dans mes bras pour le repousser. Suite à cette dernière, il ne peut plus m'asséner de coup avant de reprendre appui sur le sol. Pendant ce petit laps de temps, je lui enfonce mon poing gauche dans le bide, pour le distancer et me repositionner. J'aurais bien pu le planter directement, mais je veux m'assurer de son identité, pour savoir si c'est un énième criminel que je dois terrasser. Chose faite, son corps devrait réattérir un mètre devant moi, et avec un peu de chance, pas sur ses pieds.

Mais, à peine remis sur pieds, littéralement, Il charge de nouveau dans ma direction tout en croisant ses épées. « Ce coup risque d'être encore pire à encaisser, vaut mieux attaquer dessus », me dis-je. Je lève donc mon Hollowz et enfonce mes pieds dans le sol. Pas le temps d'attendre, je dois directement le baisser. Au moment où je le baisse, il lance son coup en décroisant ses sabres. Dès que nos armes sont en contact, je chancelle de nouveau, mais je réussis tant bien que mal à garder ma position. Heureusement, il a l'air d'avoir été déstabilisé par mon coup. Nos regards se croisent enfin. On dirait qu'il me reconnaît, étrangement. Mais, je le reconnais. Kibhope, le héros officiel de la ville. Le seul survivant du camp, visiblement. Lui n'a pas l'air de se rappeler de se rappeler de moi, le masque y joue sûrement pour beaucoup.

-Je te reconnais enfin, dis-je en essayant de paraître imperturbable.

-Je ne peux pas dire que c'est réciproque, rétorque-t-il de manière confuse et un peu agacée.

-Oh, je vois. Éclaire-moi, t'es bien le seul survivant du camp ?

-Comment es-tu au courant, questionne-t-il avec étonnement ?

-Tu sais très bien qui je suis, tu as dû l'oublier. Qui d'autre pourrait être au courant de l'existence de ce camp?

-Oh, c'est donc toi, la lâche.

-Appelle-moi Awakny, ça suffira. Les autres pensent la même chose de moi ?

-Je suis le seul survivant du camp, les autres n'étaient que des faibles

De rage, je sers de plus en plus mon bâton, que je tiens désormais d'une main pour marquer une pause dans le combat.

-Non mais tu t'entends parler ?! C'étaient des gosses, bordel ! Des putains de gosses ! C'était juste inhumain de nous faire subir ça, et je suis sûre qu'au fond, tu l'sais !

-Je... je... là n'est pas la question ! Mon devoir est de t'arrêter, donc je vais t'arrêter, point barre !

Pendant qu'il me répond, je sens une lueur étrange dans son regard, comme si des souvenirs douloureux ressurgissaient de sa mémoire. D'un mouvement de tête, il tente de les dissimuler à nouveau, apparemment en vain car cette lueur subsiste.

-Et voilà. C'est c'que j'craignais. Tu peux plus penser par toi-mê...

J'n'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'il me fonce de nouveau dessus. L'une de ses épées reste contre son torse, probablement pour assurer sa défense. L'autre est pointée directement contre mon cœur. Il veut vraiment me tuer. Il va falloir jouer sur une fenêtre de temps bien précise. Je bloque ma respiration, tous mes muscles se contractent. Au dernier moment, je balance fermement mes bras vers la gauche, le bâton dévie l'épée, qui passe donc au ras de mon épaule gauche. Mais, j'avais tort sur un point. Sa deuxième épée n'assurait pas une défense, mais bien un deuxième coup, au cas où le premier ne m'atteignait pas. Il fait pivoter cette épée, elle se dirige vers mon nombril. Je n'ai qu'à faire balance sur le bâton pour que le côté le plus proche du sol se dirige sur la trajectoire de son épée. Le choc entre les armes crée un énorme bruit. Nos regards n'ont pas arrêté de se croiser, mais cette fois-ci, nous échangeons des regards de haine. Je saisis donc mon bâton à deux mains, commence à forcer dessus avec ma main droite afin de lui asséner un coup venant d'en bas. Il tente de bouger son épée, mais j'étais trop rapide pour ce coup-ci. Je regagne enfin l'avantage, et je m'écrie :

Her Own PathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant