Chapitre 26 (final) : Learning to warm cold hands

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<< S'il te plaît parle-moi. >> 23h46.

<< Dit-moi si j'ai fait quelque chose de mal, Yuki. >> 00h13.

<< Pourquoi tu ne viens plus en cours ? Réponds je t'en supplie. >> 00h56.

Ça faisait maintenant plus d'une semaine que je n'étais pas sorti de chez moi, et pendant ces jours-là Kris m'envoyait des messages toutes les nuits. Pendant que je m'occupais, soit à dormir, soit à faire des mini-overdoses. Je ne pouvais pas lui répondre, je ne pouvais juste répondre à personne. Je ne voyais personne, ne parlais avec personne. Ma santé mentale se dégradait de pire en pire. J'étais dans le noir toute la journée, mes volets étaient tout le temps fermés et je ne regardais pas ce qu'il se passait autour de moi. Ce qui comptais maintenant était juste de ne pas faire une tentative de suicide, de me concentrer sur moi même et d'essayer de rester. Mais tout ce que je faisais de mes journées, c'était.. rien. Juste rien. Je descendais presque jamais mes escaliers, je ne faisais pas d'efforts physiques, j'avalais rarement autre chose que des médicaments, et mon hygiène était devenue horrible. 

Je ne sais plus ce que je suis devenu.

J'étais juste, faible.

Je n'avais plus d'énergie pour faire quoi que ce soit, même juste pour me lever de mon lit. Je passait le quart de mes journées à dormir. Et pour le reste, je pleurais, je regardais les messages que Kris m'envoyait, et je m'enfonçais dans la merde de jours en jours.

.

Je me réveille dans mon lit, une nouvelle fois. Je regarde l'heure : 

<< 2h31 >>. Bon, je pense qu'à force, j'arrive plus à dormir plus de trois heures sans me réveiller en plein milieu de la nuit.

Toujours endormi avec mes yeux à moitiés fermés, je fouille les tiroirs de mon meuble près de mon lit. Je ne les trouve pas. J'ouvre les yeux cette fois, je trouve toujours pas. Je me lève de mon lit pour les trouver, toujours rien. Est-ce que j'avais déjà tout pris ? Sûrement pas... il m'en reste probablement dans un coin, non ?...Non. Il m'en restait plus. Donc je devais soit aller m'en racheter soit ne pas en prendre.

Je mets un pull en dessous de mon t-shirt, je mets un pantalon pour sortir.

J'ouvre la porte d'entrée. Ce lampadaire public est toujours au même endroit, la route et les chats qui rôdent dans les parages sont toujours là, eux aussi. Rien n'a changé, rien change, même après mon absence. Les choses restent à leurs places et ne bougent pas.

Je me dirige vers la pharmacie la plus proche, mais je n'ai pas assez d'argent pour m'acheter ce que je veux précisément. Je me dirige alors vers une autre. Et toujours pas. Le prix était plus élevé que d'habitude. Je n'avais pas le choix, je devais aller prendre mes médicaments dans la pharmacie près de chez Kris.

Ma tête me fait mal tout le long du chemin, mes jambes sont trop faibles pour marcher, mon cœur battait lentement. J'avais tellement froid, et je savais même pas quel jour, ou même quel mois on était actuellement. 

Je rentre dans la pharmacie, je cherche ce que je veux. Le prix est plus bas de juste quelques centimes. Je soupire et je regarde l'argent que j'ai, 19 €. Le paracetamol coûte 20,69€ alors qu'il est à 20,99 € dans les autres pharmacies à côté de chez moi. 

Je me tape plusieurs fois le front avec mon poignet lorsque l'idée de voler me vient en tête. Suis-je fou ? j'ai perdu la tête pour penser à ce genre de choses.

Je sors de la pharmacie et je reprends le chemin du retour. 

Vers la fin du trajet, j'entends quelqu'un crier mon nom de loin. Je n'ai toujours pas mes lunettes, donc je ne vois pas cette personne, surtout qu'il fait nuit et qu'il y a peu de lampadaires pour éclairer la rue. Elle se rapproche de moi, je comprends que c'est Kris et je recule un peu en arrière.

Learning to warm cold hands ( BxB )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant