temps cinq-cents

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Temps cinq-cents.

Madame,

Lorsque nous nous sommes vus pour la troisième fois, nous étions mercredi. Je suis arrivé au parc, sans ma mallette en cuir, parfumé d'eau de Cologne que j'avais vaporisée avec parcimonie dans le creux de mon cou et sur mes poignets. Je voulais être agréable, pour vous, parce que, si vous n'aviez pas l'air sensible au bruit, vous deviez certainement l'être aux odeurs.

Je vous ai fait signe, à quelques mètres de votre banc, mais vous n'avez pas semblé me reconnaître, aussi suis-je venu à vous. « Qui êtes-vous ? ». Votre question m'a décontenancé. Je vous l'ai retournée. « Lilianne », m'avez-vous chuchoté à l'oreille. J'ai trouvé votre confidence délicieuse. Amateur, je vous ai demandé si je pouvais vous appeler par votre prénom, voyiez-vous, il était si joli, et vous avez souri, vous avez souri, Lilianne, vous avez souri. Merveilleusement, vous avez souri. J'ai aimé cet instant comme j'aimais votre odeur de musc et de fleur d'oranger. Vous n'avez pas remarqué mon eau de Cologne. Ce mercredi-là, peu m'importait.

Nous avons recommencé notre danse là où nous l'avions abandonnée le jour d'avant. 9, 10. 1, 2, 3. « Tu danses bien ». J'ai laissé échapper un rire timide. Votre « tu », était tendre, insouciant. Il m'a plu.

L'inconnu du parc Monceau

la valse à mille temps - emma bernardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant