L'étrangère solitaire

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1.

C'est l'automne, mais on sent le début de l'hiver. Le ciel s'assombrit plus vite, l'air se refroidit énormément et il n'est plus vraiment prudent d'être dans la rue à cette heure-ci.

Jennie le sait. C'est pourquoi elle visite des refuges locaux pour voir s'ils ont de la place pour elle, mais il semble qu'il soit trop tard. Tout les endroits prétendent être pleins. Ils lui ont demandé ses coordonnées au cas où une place se libérerait, mais elle a vendu son téléphone pour payer les factures médicales de sa mère avant même qu'elle ne soit à la rue.

Camper à l'extérieur dans un endroit relativement aisés pour la nuit semble être l'option la plus sûre pour elle en ce moment, et demain elle pourra continuer à chercher un lit sur lequel dormir, ou même une tente ; elle ne se permet plus d'être difficile.

Voyant une ruelle propre mais vide, Jennie s'effondre contre un des murs et regarde sans réfléchir les voitures passer devant la route.

Une voiture s'arrête sur le chemin de la route, juste en face de l'endroit où Jennie est assise. Elle la regarde un instant car elle semble attendre quelque chose, mais personne ne sort et la voiture ne bouge pas.

Les phares clignotent et comme il n'y a personne d'autre que Jennie dans cette rue, elle ne peut s'empêcher de penser que cette voiture est là pour elle.

Mais sûrement pas, cette voiture était chère, tout comme le quartier dans lequel elle se trouvait, une berline noire, et Jennie ne connaissait personne d'aussi riche. Elle se disait que, une fois de plus, ça devait sûrement être un snob riche qui lui demandais de partir parce qu'elle ruinait l'image du parfait quartier.

Néanmoins, Jennie était encline à le savoir, alors lorsque la berline a de nouveau clignoté ses lumières, elle s'est levée, a serré sa doudoune et a marché lentement vers elle.

Et bien sûr, alors qu'elle s'en approchait, la fenêtre arrière s'est baissée, révélant une fille d'apparence étrangère, avec une frange épaisse et de gros yeux de biche bruns.

Elle semblait innocente, mais Jennie était sceptique et ne s'est donc pas approchée trop près, bien qu'elle était déjà assez proche pour voir le joli visage la regarder depuis la grosse voiture.

"Puis-je vous aider ?" Elle a essayé de paraître aussi amicale que possible.

"Oui, en fait, rapprochez-vous." Sa voix semblait être apaisante et douce pour jennie et elle se sentait plus en sécurité, même si elle restait néanmoins sur ses gardes.

"Non merci, je suis bien ici."

"Je veux juste discuter."

"Vous pouvez me parler d'ici, je peux entendre ne vous inquiétez pas."

"Je veux conclure un accord avec vous."

"Non merci. Je ne suis pas une prostituée." Déclare Jennie avec finalité et seulement un soupçon d'offense.

"Je sais. Vous n'avez pas l'air d'une prostituée. Mais vous avez l'air d'avoir besoin d'argent. Je peux vous aider."

Jennie fit un pas de plus. "Quoi ? Vous comptez m'offrir un emploi ou quelque chose comme ça ?"

"Quelque chose comme ça. Montez dans la voiture et nous en parlerons."

Jennie croisa les bras et leva les sourcils. "Est-ce que j'ai l'air stupide pour vous ?"

"Non. Écoutez, mes chauffeurs ici sont très compétents, vous êtes parfaitement en sécurité. Entrez simplement et nous parlerons pendant cinq minutes."

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