Toute histoire a une fin

Chapitre 3

C'est donc sous une fine pluie que je me retrouvais le lendemain, un balai à la main à participer aux sélections en train de maudire Sirius de toutes les façons possibles.

Lorsque je leur avais annoncé ma décision, Mila était enchantée que j'eus "soudainement retrouvé la raison" et "pris la bonne décision", Jack m'avait parlé tactique toute la soirée et Naomi avait cru que c'était grâce à elle. J'ai ensuite été me coucher, épuisée par cette journée ... sans savoir que celle du lendemain serait pire encore.

- Du calme, du calme, cria soudainement Chester, pouvant ainsi se faire entendre de tout le monde. Vous allez d'abord faire des tours sur votre balai pour savoir si votre niveau de vol est suffisant.

Je montais alors sur mon balai et commençais à voler. Chester faisait redescendre les personnes qui ne volaient pas assez bien. Il écréma ainsi une dizaine de personnes. Nous n'étions plus que vingtaine.

- Bien, maintenant séparez vous en trois groupes. Ceux qui veulent devenir Batteur à droite, les Poursuiveurs au milieu et les Attrapeurs à gauche.

J'ai donc été me placer à gauche tandis que Jack et Naomi allèrent se placer respectivement au milieu et à droite. Chester fit d'abord le choix des Poursuiveurs, il leur fit, en premier lieu, faire des lancers face au gardien, Charles Jones, qui était en sixième année. Il élimina ainsi tout le monde excepté Jack et un autre garçon de troisième année. Enfin Chester et Barbara, la seconde Poursuiveuse leur firent des passes afin de tester leur coordination avec les autres équipiers. Après ce qui me sembla un très long moment, Chester annonça à Jack qu'il était pris dans l'équipe avant de promettre au garçon de troisième année que si il continuait ainsi, il aurait une place dans l'équipe l'année suivante.

J'étais de plus en plus stressée. Oui, j'aimais bien voler, oui, je volais super bien, mais je n'avais pas envie de sentir le regard des autres sur moi. Et surtout, je ne voulais pas me ridiculiser devant tout le monde. Je fus de nouveau tiré de mes pensées par Davies qui appelait le groupe des attrapeurs. Apparemment, c'est un garçon de cinquième année qui avait été pris. Il était en train de parler avec l'autre batteuse Tracy Williams, qui était dans l'équipe depuis trois ans.

Ce ne fut que lorsque la fille à côté de moi enfourcha son balai que je compris que c'était vraiment notre tour. Pourquoi est-ce que je me perdais toujours dans mes pensées comme ça.

- Bon rappelez-moi rapidement vos noms, s'il vous plaît, nous demanda Chester.

- Tara Benter, annonça la fille à côté.

- Je m'appelle Oscar Green.

- Lucy Hailey.

- Ok, super. Pour votre sélection, on va procéder de manière très simple. On lance le vif d'or et on regarde comment vous vous débrouillez pour l'attraper. Autant clarifier les choses tout de suite. Ce ne sera pas forcément celui ou celle qui arrivera à l'avoir qui aura la place. On va surtout évaluer la façon dont vous vous comportez dans votre recherche. Dernière chose, je vais faire jouer les poursuiveurs pour voir comment vous gérez avec des obstacles. Vous êtes tous prêts.

Nous marmonnâmes un vague oui et montâmes sur nos balai. Aussitôt dans les airs, je me sentis un peu mieux. J'avais toujours conscience du regard des autres sur moi mais le fait d'être en hauteur me procurait un petit sentiment de puissance. Je me sentais plus libre ici que sur la Terre.

Aussitôt que le vif d'or fut lâché, il disparut dans les airs. Tara et Oscar étaient déjà en mouvement et essayaient de parcourir le terrain afin de le trouver plus vite. Je me délaissai de mon observation pour me concentrer sur le jeu. Si je n'étais pas prise, Sirius serait encore capable de me dire que je n'avais fait aucun effort. Je pris un peu d'altitude pour observer les alentours, mais la petite balle dorée échappait à mes regards. Je savais que le plus important n'était pas d'attraper la balle, mais de montrer ses capacités. Le problème, c'était que je ne savais pas quoi faire.

J'eus alors la mauvais idée de regarder vers les gradins. Je vis Chester, le gardien et un des deux batteurs qui me fixait aussi. Je détournais les yeux rapidement, mais c'était trop tard. Je sentais toujours le poids de leur regard sur moi. J'étais en train de me maudire lorsque j'aperçus le vif d'or devant moi. Je fonçai immédiatement sur lui et je ne crus pas ma chance lorsque je réussis finalement à poser mes doigts dessus. Une seconde après une main se posa sur la mienne. C'était celle d'Oscar.

Nous descendîmes alors tous deux sur le sol et Chester vînt vers nous.

- Tout d'abord, merci d'être venu et d'avoir participé à ces sélections. Vous avez tous les trois très bien joué. Nous avons finalement décidé de prendre Oscar comme attrapeur. Lucy, c'était bien d'avoir attrapé le vif d'or, mais tu ne nous as pas vraiment montré de quoi tu étais capable. Oscar s'est démené et il a réussi à "attraper" le vif d'or quelques secondes après toi. Néanmoins, si jamais Oscar ne peut pas jouer un match pour une quelconque raison, c'est toi qui le remplacera. Donc, continues à t'entraîner.

Après ce petit discours, où les seules éléments que j'ai retenus étant que je n'étais pas prise (Dieu merci), mais que je serai la remplaçante officielle (pitié, Oscar, ne tombe jamais malade). Je me sentis soulagée lorsque je pu enfin sortir du terrain pour rejoindre le château.

***

- Comment ça, tu n'es pas prise, râla Sirius. T'as vraiment fait aucun effort.

Nous étions assis dans une salle vide que Sirius avait réussi à ouvrir - évidemment, puisque c'était un maraudeur -. Lorsque j'étais revenue des sélections, Naomi avait insisté pour faire le trajet avec moi ; elle était triste d'avoir perdu mais également heureuse de ne pas être la seule, si j'avais bien tout compris. Mila m'avait réconforté - pourquoi croyait-on que j'étais triste ?- et Jack a juste laissé éclater sa joie d'être pris tout en essayant d'arborer une mine désolé - sans grand succès -. Maintenant, j'étais dans une salle de classe, qui avait réellement l'air plus accueillante la nuit qu'en pleine journée, avec Sirius à mes côtés.

- Oh, ça va. On n'a pas tous un talent naturel.

- Touché. 1-0 pour toi.

- Arrête de compter, tu sais bien que je finis toujours par gagner, me vantais-je.

- Alors là ! Je proteste, c'est faux !, s'offusqua Sirius.

- Sirius, il suffit de flatter ton égo pour gagner des points.

- N'importe quoi. Pour la peine je vais manger toutes les tchips.

- Sirius, on dit "chips", pas "tchips". Et de toute façon, c'est toujours le cas.

- Arrête de te moquer miss Parfaite.

- Arrête de m'appeler miss Parfaite, monsieur je-mange-à-longueur-de-journée-et-je-sais-pas-parler-correctement.

- Trop long.

- Non.

- Si.

- Non.

- Si.

Nous continuâmes ainsi toute la soirée. Ce genre de moment me faisait apprécier l'amitié. Ce genre de moment me faisait du bien.