Je me réveille enfin. Il faut dire que j'étais ailleurs depuis un moment déjà. Le regard dans le vide, recroquevillé dans un coin de la pièce. Je m'étais mis à pleurer sans même m'en rendre compte. Je crois que je me suis arrêté lorsque mes yeux étaient secs. J'ai pris un temps fou à me relever tellement j'étais épuisé. Je me suis replacé devant le miroir pour encore le regarder. La marque était là, elle sautait aux yeux. Comment les autres ont pu la manquer? Ma famille... S'il apprennent que j'ai côtoyé intimement le démon... Qu' adviendra-t-il de moi? Ils vont me renier? M'abandonner? Me laisser dans les pattes de ce sadique ? Non ! Je ne dois rien dire. Même pas à Mabel. Il sera dur de lui cacher des choses surtout qui concernent sa moitié. Peut-être que je m'inquiète un peu trop pour rien, mais je dois m'y tenir! Je ne veux pas les perdre.... Sans que je ne puisse l'approuver, des larmes de remirent à ruisseler sur mes joues. Et moi qui croyais quelles étaient finies. Je regarde la morsure et passa mes doigts dessus. Elle me brûla légèrement. Soudainement je suis pris d'un haut de coeur qui me pousse à vomir dans la cuvette. Je passe une demi-heure à le faire manquant à plusieurs fois de m'étouffer car je ne respirais pas assez. Mon estomac me laisse une minute de répis. Mon souffle est court et saccadé. J'ai l'impression de m'étouffer. Je rince ma bouche avec de l'eau avant d'aller finalement prendre ma douche. Je ne dois pas me laisser abattre! Je dois le battre! Et tout seul...
Sous le jet d'eau, je frotte vivement toutes les parties de mon corps pour effacer la sensation encore de mes mains de mon bourreau sur moi. J'avais plusieurs suçons un peu particulier. Je m'acharnais pour les effacer. Quelle ordure... Il... Pourquoi n'est-il donc pas mort?!
J'ai passé plus de temps qu'une fille finalement dans la salle de bain. Je vais dans ma chambre me changer. Je prends mes vêtements quotidiens pour ne pas changer mes habitudes. Je ferme bien le col de ma chemise pour ne pas laisser voir la marque de morsure. Que représente-t-elle pour lui? Ça aurait un rapport avec la question de Ford? Je me sens observé alors que je plaçais ma casquette au-dessus de mon front. Je me retourne mais bien-sûr il n'y a personne. Tel dans les films les plus effrayants. Je sors de ma chambre en claquant la porte. Mon corps est encore un peu lourd mais ce n'est pas bien grave. Je descends les escaliers pour croiser Oncle Stan avec sa nouvelle fournée de pancakes. Dandinou, gourmand, tente déjà de s'attaquer aux premières crêpes. Mais Mabel le retient avec force.
M: Mais Dandinou ! On attend Dippy! C'est un petit-déjeuner spécialement pour lui! Pas pour ton estomac. Allez, s'il te plaît, sois sympa.Le cochon groine pour lui répondre. Au même moment je fais éruption dans la pièce.
D: Salut.
M: Dippy! Viens manger! Je mets des paillettes sur tes pancakes ?
D: Euh... Non merci. Mais je pense que Dandinou en serait ravi.
M: Tu as raison ! N'est-ce pas mon gros cochon? Voilà ta part! Bon appétit !Je m'assois à côté de ma jumelle. Elle me tend mon assiette plutôt garnie. Elle me dégoûte légèrement. C'est sans doute à cause du souvenir de mon malaise ce matin. Mais pour faire bonne impression, je dévore mes pancakes avec un faux appétit. Mabel me raconte des histoires sur Candy, sa bonne amie. Elle tient toujours à me mettre en couple. Je n'y pense pas franchement. Je ne m'imagine pas vraiment hors de la vie de célibataire. Je suis bien comme je suis. Elle m'informe aussi que ses amies vont passer plus tard dans la journée afin de prendre de mes nouvelles. Oncle Stan une fois son déjeuner pris, se dirige vers le Mystery Shack pour commencer sa journée de vente. Les vacances d'été et les récents événements catastrophiques de la ville avaient ramenés énormément de touristes cette année. Tout ça grâce à ce stupide démon.... Je crois que Mabel m'entend soupirer de mécontentement puisqu'elle se retourne vers moi.
M: Dippy, tu es sûr que ça va? Tu es encore plus pâle qu'à ton réveil.
D: Oh? Ne t'inquiètes pas. Je suis encore un peu dans les vapes. Le sommeil risque de l'emporter. Mais je devrais aller rattraper mes heures de travail manquées.
O.S: Ce n'est pas la peine gamin. T'es convalescent. Je te laisse deux jours de repos.
D: Merci oncle Stan.
M: Et si on regardait coin-coin specteur? Tu as rayé les récents épisodes!
D: Oui, pourquoi pas?