J'avais douze ans quand j'ai rencontré Éros.
Il m'a volé mon premier bisou à mes quinze ans.
J'ai couché avec lui à mes dix-sept ans.
Et cinq jours après avoir couché avec lui, il a piétiné mon coeur comme une vulgaire feuille morte.
Il a arrêté...
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Blue : 23 ans.
Le lendemain, je me suis réveillé dans ma chambre. Couverte, et très bien placée sur mon lit. J'ai d'abord pensé que c'était peut-être un rêve. Mais par la suite j'ai vite compris que ce n'était pas possible. Je n'avais jamais rêvé d'Éros. Mais ça, cela ne veut rien dire. Alors j'ai soulevé mon t-shirt ample, et j'ai vu un énorme bleu sur mon ventre.
Ouais, c'était vraiment pas un rêve.
Est-ce que Éros m'a directement emmené ici quand je me suis endormie? Ou est-ce que nous avons dormi ensemble et il s'est levé plus tôt que moi, donc il m'a emmené ici?
Je suis perdue, à vrai dire j'en ai juste marre. J'en ai ras-le-cul de toujours être présente pour Éros. Il m'a frappé hier, et j'ai été gentille avec lui! Mais putain qu'est-ce qu'il ne tourne pas rond chez moi? Pourquoi c'est si dur de rester loin de lui?
Je n'arrive pas à comprendre.
J'ai l'impression de n'être qu'une petite fille perdue. Je ne veux plus l'être, je veux être forte. Je veux changer, je veux prouver au monde entier que Blue Havisham peut se débrouiller toute seule!
Ouais, je peux me débrouiller toute seule.
Je suis sortie de ma chambre en tenant mon ventre. Dis comme ça, c'est plutôt étrange. Mais j'ai tellement mal que j'ai l'impression que mon ventre va tomber par terre.
Je grimace à chaque mouvement que je fais. Je me sens mal en revanche, je ne saurais dire si c'est à cause de mon ventre, ou de ma gentillesse avec Éros.
Sûrement de ma gentillesse.
Je suis arrivé en bas, et je me sentais faible. Je l'étais physiquement, mais mentalement je l'étais encore plus.
J'ai croisé Azarias, j'ai dégluti, je me sentais encore mal de lui avoir tiré dessus. Mais il ne fallait pas qu'il le sache.
-Salut petite soeur. Dit-il avec un sourire.
J'avoue avoir froncés les sourcils, je n'ai pas compris. Pourquoi me parlait-il comme si rien ne s'était passé? Je lui avais tiré dessus, j'ai tiré sur sa jambe. Et pourtant, il me parle, et me sourit.
C'est incompréhensible.
-Azarias? Demandais-je avec une pointe d'appréhension dans ma voix.
-Oui sœurette?
Il s'est dirigé vers la cuisine, et il a demandé à Margerita de lui servir un verre d'eau. Bien sûr parce que ce con ne peut pas se servir un putain de verre d'eau tout seul, comme un grand.
