La mort

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Ô toi, lointaine amie, ombre noire et sacrée :

Ma vie, mon point d'honneur, mon vœu, ma destinée ;

Dis-moi : qui est l'enfant qui tète ton sein chaud ?

Promets-moi qu'il pourrisse au creux de ton berceau.


Qui transportes-tu donc sous ta cape d'ivoire ?

Est-ce un cœur déchiré ? Le feu de ma mémoire ?

Une silhouette blonde enflammée dans tes bras ?

Dis-moi, sombre déesse, emmène-le là-bas ;


Là-bas où les grands cerfs dans des forêts sans arbres

Brament le chant des morts sous des piliers de marbre ;

Où Chaos a vu naître, en son flanc déchiré,


Les rayons du soleil et de l'éternité.

Fuis, loin, va-t'en aurore obscure et décharnée,

Dans les cieux aux couleurs de l'opale gelée.

Sonnet pour une mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant