Métamorphoses

Entrée à Poudlard

Septembre 1991 - Première Année

Alors que retentissait plus loin un sifflet, couvrant le bourdonnement joyeux des conversations, le Poudlard Express vrombissait, comme pour lui répondre, laissant échapper un épais panache blanc de vapeur à travers sa grande cheminée rouge éclatante.

Impatients, les plus jeunes poussaient leur chariot vers les rails dans un fracas épouvantable, les bagages valsant de plus belle à chaque bousculade, faisant s'envoler précipitamment des nuées de pigeons sur leur passage.

Le soleil tapait à travers les vitres de la voie neuf trois quart. Il n'était pas encore à son zénith mais ses doux rayons estivaux réchauffaient déjà allègrement la foule déchaînée. L'horloge accrochée à l'un des piliers du quai bondé affichait onze heures moins cinq.

Les parents tentaient d'enlacer une dernière fois leurs enfants, avant de les laisser grimper à bord du train, ces derniers peinant à porter leur attirail.

On ressentait comme une nostalgie profonde dans les regards adultes tandis que les petits boudaient, lançant des coups d'œil envieux à leurs ainés montés dans les wagons.

Parmi l'attroupement, un couple se tenait au plus proche des rails. La femme, yeux noisettes et cheveux bouclés, tenait son mari par la taille.

« N'oublie pas de nous envoyer un hibou, Lena ! lança cette dernière d'une voix comme attristée.

- Oui maman, j'y penserai ! assura une fillette penchée par la fenêtre de l'un des derniers wagon face à ses parents. Promis, je t'écrirai des parchemins entiers pour tout te raconter ! »

Son interlocutrice lui sourit et lui fit un signe de la main tandis que la locomotive s'ébranlait enfin.

« Ne fais pas de bêtises, s'empressa de rajouter son père. Je ne veux pas me retrouver dans le bureau de Dumbledore !

- Ne t'inquiètes pas pour ça ! piailla Lena assez fort pour se faire entendre. Je serai sage comme une image ! »

La locomotive du Poudlard Express poussa un long sifflement puis commença à prendre de la vitesse. Lena se rattrapa de justesse à la rambarde de la fenêtre encore ouverte, souriant à son père qui tenta de poursuivre le convoi, évitant coûte que coûte les autres sorciers.

Puis, à mesure qu'ils avançaient, ses parents devinrent de plus en plus petits. Le train quitta la gare, Lena se retrouvant éblouie par le soleil, et c'est à ce moment qu'elle les perdit de vue.

La jeune fille soupira longuement puis ferma la fenêtre avant de se s'assoir en tailleur sur son siège.

Elle repoussa le livre qu'elle avait pris avec elle pour lutter contre l'ennui - Histoire de la Magie - et se mit à caresser doucement Flamme, la chatte que ses parents lui avaient offert pour son onzième anniversaire. Celle-ci roula sur le dos tout en ronronnant de satisfaction.

C'était la première fois que la petite brune quittait la maison aussi longtemps. Elle qui avait été si proche de ses parents sentit d'un coup un poids sur son cœur. Ils avaient été ses instructeurs, ses partenaires de jeux mais aussi son réconfort depuis son plus jeune âge. Ils lui manqueront terriblement c'était certain.

Mais en même temps, quelle ne fut pas son bonheur en découvrant la lettre jaunie portant le sceau de la prestigieuse école de sorcellerie, Poudlard. Elle avait tant attendu d'avoir l'âge requis qu'elle avait sauté de joie lorsqu'on le lui avait apportée.

Lena avait hâte d'y découvrir le château, sa Maison, ses camarades ainsi que ses enseignements. On lui avait toujours dit que ce serait les plus belles années de sa vie.