3 - cours ombrageux - 3

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★★★

Comme ils l'avaient prédit, la rentrée fut fort douloureuse pour les Cinquième Année.

Susan avait eu les plus grandes peines de la galaxie à conserver ses yeux ouverts lors des enseignements toujours aussi soporifiques du fantôme qui lui servait de professeur d'Histoire de la Magie, et la jeune fille était certaine d'avoir manqué une bonne partie de la leçon du jour dans les notes qu'elle avait mollement griffonné. Du coin de l'œil, Susan avait pu constater qu'elle n'était guère la seule à avoir lutté contre l'ennui et le sommeil. Harry Potter et Ron Weasley, assis juste devant elle, avaient dédié le plus clair de leur temps à jouer au pendu sur un morceau de parchemin, Hannah s'était à moitié assoupie sur son poing gauche tandis que sa main droite peinait à tenir convenablement sa plume, Lavande Brown et Parvati Patil bayaient aux corneilles, Zacharias marmonnait pour lui-même au sujet du Quidditch et Dean Thomas dessinait. Seuls Hermione Granger et Ernie, pour une raison que Susan n'arrivait toujours pas à déceler, étaient parvenus à demeurer suffisamment attentifs. Vraiment, c'était à se demander si quelqu'un allait un jour se dévouer pour tenter de convaincre le professeur Binns de prendre enfin sa retraite, et c'était sans compter le peu d'attention qu'il accordait à son entourage à l'ordinaire.

La Métamorphose avait été pire encore. Le professeur McGonagall avait dédié les vingt premières minutes à les angoisser au sujet des BUSEs puis ils s'étaient employés durant le reste de l'heure et demi à tenter sans le moindre succès d'exécuter le sortilège de disparition, qu'ils devraient maîtriser à la perfection à la fin de l'année lors de leurs examens. Lorsque la cloche du déjeuner avait sonné, Susan n'était parvenue qu'à faire légèrement pâlir la pauvre souris sur laquelle elle s'entraînait.

La journée s'était enchaînée sur un petit-déjeuner avalé du bout des lèvres dans la morosité ambiante et le spectre de la mort de Cédric, lorsque Maxine O'Flaherty, sa remplaçante au poste de capitaine, était venue voir Zacharias pour choisir l'horaire des essais au poste d'attrapeur. Ce sentiment de tourner la page sur ce jeune homme si bon et généreux qui avait été comme un grand-frère bienveillant pour tant de Poufsouffle et fait la fierté de leur Maison, leur déchirait le cœur sans pitié.

Sans surprise, Susan était ressortie des Runes Anciennes le cerveau épuisé et les bras chargés de rouleaux de parchemins à traduire pour le prochain cours. Accompagnée d'Hannah, d'Ernie et de Sally-Anne, les trois dirigèrent leurs pas vers leur dernier cours, lequel pouvait aussi être le pire si Susan se fiait aux récits peu élogieux de sa famille sur Dolores Ombrage.

- Ah, vous voilà ! les héla Megan, encerclée d'une mare de Gryffondor avec qui ils avaient cours en commun. Bon sang, j'ai si hâte que la journée se termine. J'ai crû que la Divination allait m'achever, gémit-elle, les yeux fermés. Déjà que la chaleur ambiante et les frasques de Trelawney c'est beaucoup mais maintenant elle veut qu'on tienne un journal de rêves. C'est déjà pas suffisant pour elle qu'on essaie de décortiquer tout ça en classe au nez de tout le monde...

- Vous avez affaire à la Sigmund Freud des sorciers, quoi ! rit Sally-Anne. En vrai, tu sais, c'est super intéressant l'étude des rêves, ça peut t'en apprendre beaucoup sur ton existence...

- J'en sais rien de ce qu'il en pensait ton Freud machin-chose mais je vois pas comment ça va m'apprendre des choses sur mon avenir de rêver de manger des patacitrouilles sur un boursouf géant ou que ne sais-je. Après, si ça t'intéresse, on peut échanger.

- Sans façon. J'ai dit que le sujet du cours était intéressant, pas la prof qui le donne.

- De toute façon, je crois qu'il n'y a que ces deux filles de Gryffondor, là, Parvati et Lavande, et ce type de Serdaigle, je crois qu'il s'appelle Terry ou un truc du genre, qui boivent les paroles de Trelawney. Je me demande bien comment ils font... Tu sais, je devrais faire comme Potter et Weasley et juste raconter des bobards vu que Trelawney gobe tout tant que tu lui parles de malheurs.

LYS À LA CANNELLE - SUSAN BONESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant