Dans les yeux de mon père

🃁

22/08/2003

Chère Lou,

Tu sais bien que cette façon que tu as d'écrire comme si nous étions en 1827 me fait attraper des plaques rouges sur tout le visage ! 

J'ai bien compris que les romans de l'autre Jade-Austin-je-n'sais-plus-trop-quoi te montent à la tête, mais ta passion n'est PAS PARTAGÉE !

Soit, je devrais arrêter de faire ma drama alors que tu subis l'enfer chez toi... Bon Dieu, je t'en prie, les deux genoux au sol, de quitter cette foutue maison. Oui, je suis même prête à salir mon pantalon pour toi !

Tu vas sûrement être déçue, ma lettre n'a ni queue ni tête, mais Martin attend avec un air flippant que je te réponde. J'aimerais t'écrire les mots que tu mérites, sauf que là, promis, ton frère me fait vraiment peur !

J'ai entendu maman me dire que la famille Miller déménageait dans quelques jours. Je ne comprends plus rien, les rumeurs fusent de partout et je ne sais même plus à laquelle me cramponner ! Si tu savais comme je suis désolée Lou... je te présente mes excuses du plus profond de mon cœur et aussi fort que je peux ! Je prie pour qu'un jour, nous nous retrouvions !

Je ne t'oublierai jamais mon amie, tu peux en être sûre... Chaque détail restera gravé dans ma mémoire.

Cette façon amusante que tu as de froncer le nez dès que quelque chose se passe autrement que ce que tu avais prévu.

Cette lueur dans tes yeux qui me font comprendre que tu as une idée derrière la tête (une idée de merde si je peux me permettre).

Enfin bon, tu vois bien de quoi je parle...

Je t'aime Lou, tu as été la meilleure amie possible et je t'en remercie de tout cœur.

Tout me manquera chez toi, et ce, jusqu'à ta manière moyenâgeuse d'écrire les lettres.

Tu sais pourquoi ? Parce que tu es extraordinaire et que ta joie de vivre émerveille le monde, n'en doute jamais !

Ne change pas, Lou, s'il te plaît. Pour ce jour où nous nous retrouverons et qu'enfin je te serrerais dans mes bras.

Peu m'importe où tu seras, apprête-toi à me revoir parce que je te retrouverais ! D'ici là, trace ta vie et échappe-toi des griffes de ton paternel !

Ton amie pour la vie,

Abby.