Le fruit interdit

Le jardin d'Eden

( tw : ~ts )

«Nous sommes accablés de toutes sortes de souffrances, mais non écrasés, inquiets, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, jetés à terre, mais non anéantis » -Corinthiens 4:8-9

J'ai toujours eu peur de tomber amoureuse, d'aimer et d'être aimé.

L'Amour? ça ne me dit rien.
Voir tous ces couples se marier, se disputer, puis se faire tromper, pour enfin divorcer ça ne me tente pas.

Pourquoi devoir aimer si on a peur de le faire? de le mettre en œuvre?

Le temps passe et aimer perd de sa valeur.
Ce sentiment autrefois présenté comme un sentiment magique, accompagné de bonheur et de joie n'amène plus que tristesse et haine.

Il finit par détruire un de vos organes les plus importants : le cœur.

Je parle en connaissance de cause, après lui tout a changé, je n'ai plus vu l'amour de la même manière, j'étais si proche de la mort que j'ai enfin compris lorsque Dieu disait que l'amour était aussi fort que la mort ou bien quand Maupassant a dit dans un de ses recueils « mais cet amour est devenu quelque chose d'irrésistible, de destructeur, de plus fort que la mort. »

Mon cœur avait mis longtemps à s'en remettre, mais lorsqu'il s'en est remis, je me suis promis de ne plus jamais tombée amoureuse.

Plus personne ne me détruirait, plus personne ne me ferait du mal.

Enfin, c'est ce que je me disais mais je l'ai rencontré lui.

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L'eau bouillante me transperce le corps, cette sensation est incroyable.
Chaque goute qui se dépose sur ma peau me brûle, elle ne me brûle pas de douleur mais de bonheur.

Cela faisait quelque jours que je n'avais pas réussi à prendre de douche, cette sensation m'avait manqué , mais c'est vrai que ça avait été compliqué.

L'hygiène quand tu ne vas pas bien est pratiquement inexistante.

Peu de personnes le savent, mais c'est tellement compliqué, compliqué de devoir prendre soin de soi, de faire des efforts, de trouver la motivation qui te manque.

Prenant une serviette pour m'essuyer je regarde droit devant moi ; un miroir me reflétant y fait face, mon pauvre corps s'y trouve.

Je n'ai jamais eu le corps que la majorité des hommes préfèrent.

Mon corps se résume à de longues jambes, des cuisses qui s'entrechoquent entre elles, et qui finissent par me brûler lorsque je porte une jupe sans collants.

Je n'ai jamais réellement été complexé de celui-ci, il y a bien deux ou trois choses que j'aurais aimé changé mais Dieu m'a donné un corps et je dois l'aimer et l'accepter enfin c'est ce que je me disais mais il est trop tard maintenant.

J'ai décidé que ce serait aujourd'hui.
Aujourd'hui sera le jour de ma mort, le jour où mon âme s'envolera vers les flammes.

Ma vie avait longtemps été entre les mains d'autrui, je n'avais jamais été le personnage principal de ma propre vie, je n'étais que figurante, alors pourquoi devrais-je continuer à jouer un rôle qui ne me permet pas de choisir quand je peux le faire avec la mort?
Quand je peux décidé du sort de ma vie?
De sa fin? De son dernier chapitre?