Chapitre 11 : Café ou pas café ?

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Café. C'était le mot préféré d'Izumi. Surtout en ce moment. Mitsuki avait rangé, ou plutôt caché, la cafetière et le café moulu, en la voyant tenter de se faire une infusion à l'aide de la théière avec, en dépit de toutes les interdictions. Trahison. Disgrâce. L'esprit du mal était marqué sur le visage de la mère de famille. Izumi la fixait encore depuis le canapé, attendant le moment propice pour foncer vers la sortie et aller dans le premier café qu'elle trouverait. Oui, elle était en manque de café et cela la faisait légèrement vriller.

Elle était enfermée dans la maison toute la journée. Les seules nouvelles qu'elle avait de l'extérieur, c'était venant des infos et aussi ses deux garnements de petits frères. Elle avait accès aux cours au moins...

- Tu veux m'aider pour le gâteau ? Lui fit Mitsuki, depuis la cuisine, devant un livre de recette. Ça te ferait passer le temps, au lieu de me fixer jusqu'au premier moment d'inattention. Tu ne sortiras pas de cette maison, cherches pas sale gosse.

La châtaine regarda l'horloge, en grimaçant. Elle avait été découverte. Quatorze heures. Ils rentreraient dans longtemps encore... Elle hocha la tête en soupirant, avant de s'avancer dans la cuisine, jetant un regard nostalgique à l'ancienne place de la cafetière, en essuyant une fausse larme du coin de son oeil. Mitsuki rit un peu en la voyant faire.

- Si t'es sage, tu y auras droit bien assez tôt.

Le regard peu convaincue de l'aînée Midoriya parla pour elle. Elle se pencha à son tour au dessus du livre de cuisine, avant de pointer le gâteau aux fraises sur la page de droite.

- Oui c'est celui-là que je veux faire. J'ai des fraises à passer avant de devoir les jeter. Ça te tente ?

Un pouce en l'air de la jeune fille fut la seule réponse qu'elle eut, avant que Izumi ne sorte les ustensiles dont ils auraient besoin tout du long de la recette. Mitsuki s'occupa des ingrédients. Ainsi, Izumi attrapa une baffle avant de mettre une playlist Disney à fond, pour le plus grand plaisir de la mère de famille qui devait connaitre les paroles tout aussi bien que les quatre... Trois enfants.

- CE RÊVE BLEUUUUUUUUUUUUUUUU ! JE N'Y CROIS PAS, C'EST MERVEILLEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUX !

Izumi avisa la mère Bakugo et la filma en cachette. On ne la croirait jamais, sinon. Elle rangea l'arme du crime, son téléphone, dans sa poche arrière, avant de découper les fraises équeutées en cube, qu'elle plaça dans un saladier tout aussi rouge que les fruits. Mitsuki s'occupa de faire fondre le beurre. Izumi se mit doucement à danser sur une chanson de Tarzan, à défaut de pouvoir la chanter. Le gâteau après quelques minutes de préparation partit au four qui avait été mis à préchauffer précédemment. Elles se tapèrent alors un chorégraphie dans le salon, toujours sous la compilation de chansons du grand classique pour enfants. Enfin, pour enfants... C'était vite dit, vu l'allure de Mitsuki.

Et c'est ainsi que les deux derniers enfants les découvrirent à leur retour, entrain de danser dans le salon, deux heures plus tard, Mitsuki chantant la plus célèbre chanson du film de la Reine des Neiges.

- LE VENT QUI HURLE EN MOI NE PENSE PLUS A DEMAIN ! IL EST BIEN TROP FORT, J'AI LUTTÉ EN VAIN !

Ils revenaient d'une épuisante journée de cours. Le cendré en profita pour dégainer son téléphone, activant un live sur Instagram, filmant la scène devant lui. Même Izuku alla avec sa famille, dansant presque correctement, chantant d'une voix magnifique.

- L'AAAAMOUR BRILLLLLEEE SOUUS LES ÉTOIILES, D'UNE ÉTRANGE LUMIIIÈÈÈREEE !!

Izumi fit son meilleur playback avant de sortir le gâteau du four, avant qu'il ne soit trop tard, laissant les trois autres chanter comme si il en valait de leur vie. Même l'explosif était à fond, le sourire aux lèvres. Soudain, Izuku s'agrippa à sa grande sœur dans un gros back hug, vite rejoint par Kastuki.

- ET MES AMIS, VIENNENT DE L'HAUT-DELÀ !!!

Ils étaient dans leur délire de méchants disney. En même temps, ceux là étaient tellement plus classes que les vrais qu'ils pouvaient même en faire les mimiques. De vrais petits acteurs. Ca pourrait leur servir dans leur carrière, avait dit Izuku, s'ils avaient à infiltrer le camp ennemi. Izuku se fit un plaisir d'embarquer sa grande sœur pour danser aussi avec eux, la faisant sourire. Elle avait encore du mal à manger et à dormir plus de quatre heures par nuit. Mais elle avait toujours pas le droit au café. Et il arrivait fréquemment qu'on vérifie sous son haut si elle avait remit des bandes. Ce fut donc avec un soupir qu'elle sentit Mitsuki coller ses mains froides sur sa poitrine, entre son pull et son débardeur, lorsqu'elles furent hors champ de téléphone.

- C'est bon, elle a pas de bandes.

« Froid. »

- Oups, pardon !

Elle enleva ses mains avant que Izumi ne dise que le gâteau était prêt et refroidi. Bakugo partit arrêter le live, en récupérant son téléphone.

- Qui veut du gâteau ?

Tous les mineurs arrivèrent dans la cuisine, sans autre sommation. Ils partagèrent un temps autour du dessert. Mistuki regarda alors la grande sœur droit dans les yeux avant de lui dire, sans détour.

- Tes seins ont grossi, 'Zumi.

Izumi posa alors ses mains sur sa poitrine, pour jauger sous le regard de Izuku qui fit tourner la tête de Bakugo. La grande ouvrit de grands yeux. Ah non. Pas ça. Elle courut alors dans la salle de bain, en enlevant son t-shirt de rock à l'effigie de Nirvana, aussi rapidement que son pull avant de regarder son reflet. Si elle avait pu hurler, elle l'aurait fait. Un D. Elle avait prit plus d'une taille de bonnet en seulement une semaine. Non, plus. Elle n'avait pas de bandes lorsqu'elle s'était réveillée à l'hôpital. Depuis quinze jours. Misère.

- Zumi ? Demanda timidement Izuku, à l'entrée de la salle de bain.

Les yeux de la grande rencontrèrent ceux de son frère, effarement contre inquiétude.

« Je fais du D. Rends-moi mes bandes. »

- Non. Interdiction de l'infirmière. C'est pas bon pour ton corps.

« Alors je veux un café. Tu te démerdes, mais c'est l'un ou l'autre. Soit j'arrête ce bordel tout de suite, soit je veux pouvoir encaisser la nouvelle avec du café. Rêve pas, le chocolat de notre Denki national n'y pourra rien. »

Il soupira avant de se pencher au dessus des escaliers, interpellant la blonde qui s'occupait de la vaisselle.

- Mitsuki ?

- Oui, Izuku ?

- Izumi a prit deux tailles de bonnet !

- Ah. J'ai donc vu juste.

La mère monta les escaliers avant d'arriver dans la salle de bain. Les yeux de Izumi criaient : « sauvez-moi », comme si elle allait mourir.

- Eh bah, Izumi. C'est vrai que tu as pris de la poitrine, mais c'est peut-être juste leur taille normale qu'ils sont entrain de prendre car tu ne mets plus de bandes.

« Mais je ne veux pas moi ! Les maux de dos, les pare-chocs et le regard des mecs sur moi, c'est mort ! »

Mitsuki rigola en secouant la tête.

- On va te trouver des sous-vêtements à ta taille. Tu veux un café ?

« Café ? »

- Oui, mais tu restes sage. Et t'as intérêt à dormir cette nuit.

Les yeux de Izumi auraient pu servir de phares en période de brouillard tellement ils s'illuminèrent. Elle hocha la tête avant de remettre son haut et de suivre presque en sautillant la mère de famille, sous le rire de son frère. Tous passèrent à table, devant un bon gratin de pomme de terre, et Izumi eut droit à une double ration, la faisant soupirer. Et dire que ça allait être comme ça pendant encore sans doute des mois... Elle allait devenir une baleine, si elle pouvait pas s'entrainer. Elle reçut un message qui la fit sourire, sous le regard interrogatif de son frère, qui ne comprenait pas qui c'était. Surtout, qu'elle lui cachait volontairement son écran de téléphone. 

Les Yeux de Jade Asséchés [Fanfic MHA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant