Contre son gré, Jennie a accepté un rendez-vous planifié avec l'un des amis de son frère, ne sachant pas que ce serait l'une de ses blagues absurdes. Encore une fois. Lorsque Jennie le découvre, elle et son rendez-vous complotent un plan de revenge...
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"Arrêtes", ai-je dit dès que nous avons fait le virage et que nous étions enfin hors de vue de la maison des Kim. "Arrêtes la voiture. S'il te plaît." J'avais l'impression d'être sur le point d'exploser de toutes les émotions qui se mélangeaient à travers moi. Un trajet de deux heures à côté d'une Jennie silencieuse me tuerait. Nous avons besoin parler. Maintenant. "Nous devons parler."
"D'accord", a déclaré Jennie comme si elle venait d'accepter sa propre requête. Ses mains tremblaient alors qu'elle appuyait sur le clignotant.
Je voulais tendre la main et lui donner une pression réconfortante, mais je soupçonnais que ça rendrait Jennie encore plus nerveuse. J'ai donc forcé mes mains à rester immobiles et j'ai plutôt cherché quelque chose à dire.
Jennie s'est arrêtée dans un grand parking. Les phares de la voiture ont éclairé l'entrée d'un parc.
Avant de trouver les bons mots, Jennie a ouvert la porte et est sortie de la voiture.
J'ai suivi. J'ai gardé une distance respectueuse en errant devant des bosquets de cèdres, de palmiers, des séquoias et des chênes. L'obscurité était tombée, mais la lune et les lampadaires fournissaient suffisamment de lumière. Une famille emballait les restes d'un pique-nique près d'une fosse à barbecue, et devant, un homme promenait son chien, mais à part ça, il semblait que nous étions seules dans le grand parc.
Nous nous sommes promenées sur la pelouse jusqu'à ce que nous nous arrêtions sur le rivage incurvé d'un étang de lys. Les lumières se sont réfléchies sur l'eau. L'ombre de grands arbres était étirées à travers l'étang et m'ont donnée l'impression d'être coupée du reste du monde, avec juste le clair de lune qui brillait sur nous.
Un pont en bois reliait un bout de l'étang à un autre. Jennie a marché sur le pont et s'est arrêtée au milieu. Elle se tenait debout les mains fourrées dans les poches de son manteau. Elle a penchée sa tête alors qu'elle regardait dans l'eau sombre. Le vent s'est levé, ondulant l'eau et jetant des mèches sur le visage de Jennie.
Dit quelque chose, j'ai mentalement demandé à Jennie. Mais bien sûr, je ne l'ai pas dit à haute voix, sachant que je ne voulais pas précipiter Jennie. Pourtant, j'avais besoins d'un mot rassurant.
Jennie a déplacé la tête pour regarder des canards pagayer sur l'eau. "Dans mon enfance, je venais ici quand je voulais être seule." Elle parlait doucement, en observant toujours les canards.
Je l'ai regardée. Est-ce qu'elle veux être seule ? Est-ce qu'elle veux s'éloigner de moi ? Et si je lui laisses du temps, Jennie finiras t'elle par revenir et s'ouvrir à moi ou est-ce que je la perdrais pour toujours ? Malgré ma peur, j'ai décidé de poser la question à Jennie.
"Est-ce que tu..." Je me suis arrêtée pour me vider la gorge. "Tu voudrais être seule?"
Lentement, Jennie s'est tournée vers moi. Le clair de lune projetait des ombres sur son visage. "Non", a-t-elle dit. "Je ne veux pas être seule. Je ne suis simplement pas sûre d'être capable de..." Elle s'est arrêtée pour ronger l'intérieur de sa joue.
