Chapitre 1

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Je suis irrécupérable. Je suis triste et je compte me relever de cet abandon, de ce mensonge. Comment a-t-il pu me mentir après ce qu'on a vécu ensemble. Je le pensais sincère, je pensais qu'il n'aimait que moi. Repenser au passé me fait mal mais c'est plus fort que moi. Les souvenirs de sa main enlacée dans la sienne, les regards amoureux qu'ils se lançaient. Ces regards qu'il me lançait un jour plus tôt.

[Un couloir lumineux se dresse devant moi. Je ne suis encore jamais venue par ici. Je sors avec Asher depuis des mois et je ne connais pas ce couloir. Je sens une boule se former dans mon estomac – ce n'est pas bon signe. Pourquoi est-ce que je ressens ça ?

A peine passé le pas de la porte, personne ne fait attention à moi. Louis qui m'avait escorté prend place à table en me laissant seule au milieu de l'embrasure de la porte avec lui comme seule personne qui fait attention à mon arrivée.

Il n'est pas seul.

Sa famille est attablée à cette magnifique grande table en bois et qu'est-ce que cette pimbêche d'Abby fait ici ? Elle est assise à la place juste à côté de mon copain. Je regrette instantanément de la détailler car dans ses mains aux doigts soigneusement manucurés se trouve celle d'Asher.

Je ne peux pas croire que c'est la vérité. Trois jours avant, il me dit qu'il m'aime pour la première fois et je le vois aujourd'hui avec elle.

Enfin après ce qui me semble une éternité, ils me voient. Abby et Asher. Il se lève instantanément et délasse sa main de la sienne.

- Louis tu peux nous présenter l'invitée ? demande son père.

Louis s'apprête à répondre mais je tente de l'arrêter. En vain, Asher répond plus vite que moi :

- C'est Maïa, dit-il simplement devant la petite assemblée.

Il fait le tour de la table et se rapproche de moi.

Je le regarde et reste interdite. J'ouvre la bouche pour riposter mais rien. Je suis scotché sur place, ni mots, ni souffle ne sort de ma bouche. Pourquoi mentir ? Pourquoi elle ? Pourquoi pas moi ?

Il m'entraine hors de la pièce et m'emmène jusque dans sa chambre. Le chemin se passe dans le silence. Je garde la tête haute mais ce n'est qu'une façade. J'ai tellement envie de pleurer. Pourquoi elle ?]

A ce moment-là, je n'étais que dans l'ignorance et stupéfaite. Je ne m'attendais pas à ce qu'il allait m'apprendre.

[- Est-ce que tu peux m'expliquer ce que je viens de voir à l'instant ? je lui demande juste après que nous sommes monté dans sa chambre.

Je me tenais dans un coin de sa chambre où nous avions dormi ensemble deux jours avant. Je croise les bras sur ma poitrine pour montrer que j'ai besoin d'une explication maintenant. Ce qu'il ne sait pas c'est que dans cette position je peux me pincer la peau sous mon bras sans qu'il ne le voie pour éviter de pleurer devant lui.

- Tu ne peux pas comprendre pour Abby, finit-il par répondre.

- Bien sûr qui si ! je m'exclame en m'asseyant sur son lit, les bras toujours croisés, mes doigts qui pincent toujours ma peau.

- C'est la fille du patron de mes parents. On fait semblant de toujours être ensemble devant eux pour éviter que mes parents se fassent renvoyer, lance-t-il.

- Pardon ? C'est quoi ça pour une excuse ? Tu n'es qu'un pauvre type !

Dans quelle réalité une excuse comme celle-là peut vraiment tenir la route ?

Ces moments passésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant