vingt-sixième

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maxence

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maxence.


Je referme mes cahiers de cours en soufflant. J'ai l'impression de passer mon temps à réviser depuis les dernières vacances d'octobre mais c'est à cause de ces putains de profs qui nous foutent presque toutes les semaines vingt mille contrôles.

Je les range dans mon sac à dos en me disant que c'est suffisant pour ce soir et que je verrais le reste demain en étude. Je finis par sortir de ma chambre et rejoindre ma mère pour l'aider à débarrasser le lave-vaisselle, si on veut pouvoir manger dans des assiettes propres ce soir.

Quand mon père m'a dit qu'il allait faire
des courses pour manger raclette, mon regard s'est direct illuminé. C'est un de mes plats préférés, alors ça ne pouvait que me ravir. En plus, il fait le temps parfait dehors pour pouvoir en manger.

Donc, j'ai juste trop hâte qu'il rentre pour qu'on puisse allumer l'appareil et que l'on commence à déguster. Je finis de mettre les derniers couverts sur le plateau prévu pour que je l'emmène sur la table de la salle à manger, quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir.

Ma mère et moi on se regarde lorsque l'on entend une deuxième voix juste après celle de mon père. J'essaye de me concentrer pour voir si je la reconnais ou pas mais la cuisine se trouve trop loin et donc c'est un échec.

« - J'ai pas rêvé, y'a bien deux voix?, je demande à ma mère, les sourcils froncés.
- Non, non chérie, t'as pas rêvée, elle dit en posant le dernier verre dans le placard.
- On attendait quelqu'un ce soir?
- Non, pas à ce que je sache mais c'est peut-être ton oncle, vu que Marlène est en déplacement en ce moment. »

Je souris face à cette hypothèse, puisque j'adore mon oncle Marc, on se tape toujours des délires entre nous. C'est un homme de la trentaine et il est toujours au courant des derniers potins, de quoi s'en mettre pleins sous la dent.

Je finis rapidement de vider les dernières assiettes tout en n'oubliant pas de mettre un couvert en plus sur le plateau. Puis, je le récupère et je m'avance, un grand sourire aux lèvres, jusqu'au salon.

Mon sourire se fane directement lorsque je comprend que ce n'est pas Marc qui est là mais Mathieu. Je fronce les sourcils, une grimace sur le visage. Qu'est-ce qu'il peut bien foutre ici. Je suis à deux doigts de lâcher mon plateau quand je me reprend et que je le dépose sur la table à manger.

Je secoue légèrement la tête de gauche à droite et essaye de plaquer un semblant de sourire afin de ne pas paraître suspecte devant mes parents.

Je m'approche doucement de lui, tandis qu'il me regarde avec un air désolé et je lui fais la bise, parce que je suis un minimum polie.

Il est vrai que l'on ne s'est presque pas parlé depuis plusieurs semaines, je ne comprend donc pas ce qu'il fait là puisque je ne l'ai pas invité. Ça aurait été bizarre de ma part.

Papa dépose les paquets de viandes et de fromages sur la table tandis qu'il part vers la cuisine pour ranger le reste tout en parlant:

« - J'ai croisé Mathieu sur la route, alors je lui ai proposé de venir manger avec nous comme ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vu.
- J'peux toujours m'en aller si ça dérange, j'voulais pas m'incruster de base, répond le blond en se dandinant légèrement.
- Non, tu nous dérangeras jamais mon chéri, ma mère s'approche de lui et le prend dans ses bras. »

Je lance un discret regard vers lui et lâche une fois de plus, une grimace. J'avais oubliée à quel point mes parents aime Mathieu et le considère presque que comme leur fils qu'ils n'ont jamais eut. C'est là que je me dis que j'aurais peut-être dû leur dire qu'en ce moment lui et moi, ce n'est pas trop ça.

Je me dirige vers la table et commence à mettre le couvert quand Mathieu vient près de moi afin de m'aider.

« - C'est ton daron qui m'a forcé, j'suis désolé, il me dit en chuchotant. »

Je tourna ma tête vers lui tout en restant neutre.

« - Tu pouvais toujours trouver une excuse pour dire non, je claque ma langue contre mon palet.
- Ouais, j'sais, j'ai essayé mais tu le connais..., il laisse sa phrase en suspend. »

Oui, je le connais et c'est bien pour ça que je sais que mon père ne l'aurait jamais laissé retourner chez lui. Je souffle légèrement et part chercher le pichet d'eau dans la cuisine.

« - J'espère que ça te fait plaisir ma chérie, je sais que c'est compliqué pour vous de vous voir en ce moment, j'ai pensé que tu serais contente, il me sourit.
- Oui, oui, merci papa, je dis dans un sourire crispé. »

Je déteste mentir à mes parents mais en même temps, comment leur dire pourquoi on se parle plus avec Mathieu. Il faudrait déjà qu'on puisse en parler tous les deux.

On retourne tous les deux dans le salon, où ma mère ouvre les paquets qui se trouvent sur la table et Mathieu allume l'appareil à raclette.

Je le vois bien qu'il est autant gêné que moi d'être ici. J'espère que le repas va se passer rapidement pour qu'il rentre chez lui au plus vite.

On commence tous à manger alors que mes parents parlent entre eux dans un premier temps mais c'est sans compter sur ma mère qui s'intéresse au polonais.

« - Alors, donne nous un peu de tes nouvelles, toi, elle s'adresse à lui, Max nous a dit que tu bossais beaucoup mais on en sait pas plus, alors qu'avant c'était Mathieu par ci, Mathieu par là. »

Je fais les gros yeux face au discours de ma génitrice et je sens mes joues chauffer directement. Je lance un regard en coin au faux blond et je le vois se mordre la joue en essayant de cacher un petit sourire.

Par contre, ça, je peux toujours compter sur ma mère pour me foutre la honte, putain. Je prend un morceau de formage que je saupoudre avec des oignons frits et le met dans la coupelle avant de mettre cette dernière dans l'appareil pour le faire fondre.

« - Ouais, j'bosse comme un dingue en ce moment, il coule un regard vers moi, entre le garage et le studio, j'ai pas beaucoup de temps pour sortir. »

Je sais que c'est faux, puisqu'il vient toujours aux soirées et d'après les gars il est toujours fourré chez sa meuf, pendant ses autres temps libres. Mais ça il va pas le dire devant mes darons sinon ça contredirait mes dires. Et d'un côté, je le remercie pour ça.

« - Pas simple tout ça mais j'espère que ça va quand même, mon père lui sourit.
- Et chez toi, avec ta grand-mère?, surenchérit ma mère. »

Je vois Mathieu froncer légèrement les sourcils pendant une seconde et se mordre la lèvre inférieur. Je le connais par coeur, y'a un truc qui cloche.

« - Ouais, quelques galères en ce moment mais tranquille, on essaye que ce soit carré, il fait un sourire qui semble tout sauf vrai. »

Même si on ne se parle plus, j'aime pas savoir qu'il ne va pas bien. Je le ressens au fond de moi et ça me rend mal à mon tour. Si c'est juste pour ça, je ferais un effort pour aller lui parler.

Le reste du repas se passe toujours dans une ambiance gênante, mes parents me demandent pourquoi je ne parle presque pas et je leur dis que je suis fatigué, même si il y a une part de vérité, c'est pas vraiment à cause de ça.

On débarrasse la table tous les quatre et je décide d'aller dans ma chambre. Mais j'ai le pré-sentiment que Mathieu va me suivre.






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c'était mieux après • 𝐩𝐥𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant