Chapitre 16 : 12 Août 2286.

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12 Août 2286,

J'ai passé la journée dans ma chambre, seul, regardant cette photo comme si elle allait devenir poussière et que toute cette histoire allait s'envoler avec elle. J'ai réussi à me barricader en bloquant la porte pour éviter que quelqu'un ne rentre. J'ai besoin d'être seule avec mes questions : Maman savait elle que son mari était ici pendant qu'elle s'occupait de moi toute seule ? Pourquoi est- il parti, était il au courant de mon existence ? Est-ce que l'Abri savait qu'il avait une femme et une fille dehors ? Je suis à deux doigts de devenir folle.

Naturellement Deborah a prévenu le Superviseur de tout ça. Hier soir, après lui avoir révélé la vérité, je suis parti en lui disant que j'avais besoin de réfléchir et je l'ai remerciée de m'avoir montrée ça.

Depuis ce matin, j'ai dû entendre taper cinq ou six fois à la porte. Celui qui a le plus tapé étant Houston. Je ne sais pas quoi leur dire. Ils étaient peut-être au courant, je ne sais plus à qui faire confiance. Vers la fin de journée quelqu'un a glissé une lettre sous ma porte. C'est Jacob qui l'a écrite :

"Tyffanie,

Je m'inquiète pour toi et je ne suis pas le seul, Houston est passé te voir plusieurs fois, le Superviseur, Albert et Bryan aussi sont venus pour essayer de te faire sortir de ta forteresse. En vain.

J'ai côtoyé Carl Davis presque tous les jours, de son intronisation à sa mort. J'étais avec lui lors de cette bataille, où il s'est sacrifié pour des nomades comme toi. C'était un homme bon, il a fièrement servi notre Abri et nous a sorti de la merde un bon nombre de fois. Avec le recul, savoir que tu es sa fille n'est pas si surprenant.

Mais malgré ses qualités, il ne parlait presque jamais. Je ne l'appelais pas "Le Muet" pour rien, et déjà qu'il n'était pas causant au quotidien, il était littéralement muet en ce qui concerne son passé. Peut-être pour vous protéger.

Je ne peux pas te garantir que Tom et Sullivan n'étaient pas au courant. Je peux juste te jurer que ni moi, ni les autres Cerbères d'ici n'étaient au courant de ça.

Tyffanie, j'ai combattu pendant presque dix ans et pour tout te dire je serais déjà revenu avec vous si le Superviseur ne m'avait pas collé à l'armurerie. Mais avec ton arrivée, cette nouvelle escouade peut devenir aussi féroce que la première, et je suis sûr que Carl serait aussi surpris que fier de te voir dans une de ces armures.

Nous savons tous que tu passes un moment pourri, alors nous allons te laisser tranquille ce soir, en espérant que demain matin tu sois au rapport. On est avec toi.

Jacob."

Cette lettre, bien qu'elle me laisse sceptique, me conforte dans l'idée que j'ai de vrais alliés ici. J'ai besoin d'encore un peu de temps pour tourner la page, mais je le ferai.

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