Chapitre 1

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Un chien en claquette. Un parapluie démunie de ses fonctions ainsi que son maître portant plainte contre lui pour refus dobtempéré .
Un crieur de rue, hurlant à ceux qui veulent l'entendre, la vérité sur les nombreuses disputes des voisins du 5ème. Le mariage risque de ne pas duré.

Un pot de fleur reconvertit en pot de chambre, sa boîte ayant fait faillite, hélas, trop tôt.

Et pour finir, un polaroid aux habitude bien grossière : « FuCK youR sElFIE ! » apparaissait sur la pellicule. Je dessine une petite étoile au dessus du mot « FuCK ».

Ça c'est clair.

Je porte mon stylo à ma bouche et griffonne.

L'ennui des cours de photographie de Monsieur Porter me fait parfois perdre la tête. Hier encore, je me prenais pour une artiste cubiste à repasser au stylo noir le quadrillage des feuilles de mon cahier. Et voilà que maintenant je me prends pour une future patiente d'asile psychiatrique, à imaginer des personnages tout droit sorties d'un dessin animé tordu jusqu'à l'os.

Mon regard scrute le visage du chien maléfique en claquette.

Son museau tordu laisse à entendre que je me débrouille beaucoup mieux dans le domaine de la photo qu'en dessin. Une discipline dans lequel mon frère et moi avons décideés de nous spécialiser.

D'ailleurs, celui-ci n'écoute pas plus le cours que moi. Mon fameux frère jumeau n'a aucune envie de détourner son regard de sa petite amie. Ils sont là, tous les deux, en train de glousser. Leurs doigts entrelacés dans un coin de la salle. Le visage de sa copine est aussi bronzée que le mien en plein été, alors que nous sommes en plein mois de mai. Elle est du style jolie en son genre, mais je ne comprend pas ce que mon frère lui trouve. Car en vérité, j'ai cette impression que quelque chose de médisant flotte devant son regard. Mais après tout, l'amour a ses raisons, ça, je l'entend.

Tout ça pour dire que, Simon et moi, nous avons toujours été comme ça. Nous ne pouvons pas faire plusieurs choses à la fois.
Lui, est troublé par sa copine, et moi, par mes gribouillis.
Je détourne mon regard lorsqu'ils eurent la sublime idée de commencer un concours de roulage de pelle. Tout le monde dans la salle se met à murmurer certaines choses à leurs sujets.
Beurk... De l'attention.

Simon n'arrêtera jamais de se faire remarquer. Je me souviens encore qu'en primaire, il avait pris l'habitude de venir à l'école avec la cravate rayée rouge et verte de notre grand-père, nouée maladroitement autour de son cou. Tous le remarquait avec ce bout de tissu bien trop grand pour lui. Certains s'en moquaient même. Mais Simon savait comment leurs faire comprendre que se moquer n'était pas une chose à faire. Il m'impressionnait dans ses moments là. Il m'impressionne toujours d'ailleurs.

Et moi je me contentais dun simple ruban provenant de cette même cravate, bien caché sous mes manches. Les choses ont toujours été moins directe à mon sujet. L'extrême na jamais été mon truc. Je dois avouer que cela ma toujours plu dêtre en arrière plan, dans l'ombre de mon frère. Cette place met tout aussi confortable que la place passager en voiture. Je le regarde briller et c'est comme... Agréable.

Je décide alors, tout en gribouillant dans mon carnet, d'observer discrètement mes camarades de classe. Il y a le pro du football qui adore mettre en évidence, qu'il n'est rien du cliché de l'ado sportif. Il adore lire et surtout, l'art de la photographie. Sa voisine de table, Peps comme ses amies aiment l'appeler, ( sûrement en raison de son manque complet d'énergie ) est en permanence la tête coller au ra de sa feuille. Celle-ci ne manque rien des instructions du professeur. Elle et Natalia sont sans aucun doute, les plus sérieuse de cette classe. Je tourne ma tête en direction de la rouquine. Natalia est assez jolie : elle à un style décalé qui en intrigue plus d'un et plus d'une.

Behind these walls Où les histoires vivent. Découvrez maintenant