A tire-d'aile

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Huit ans plus tôt.

Un petit garçon blond jouait dans sa chambre avec ses jouets. De temps à autre, il activait son alter afin de rajouter du réalisme à ses histoires en simulant les explosions avec son alter. Sa mère lui criait souvent dessus lorsqu'il faisait malheureusement exploser ses jeux, les réduisant à un vulgaire tas de poussière et de cendres fumantes. Il n'avait seulement que quatre ans quand son alter s'était déclaré et les explosions accidentelles étaient monnaie courante, il avait les larmes aux yeux quand ses jeux perdaient de leur utilité après avoir été réduits en morceaux. Il n'avait jamais perdu la face, ravalant ses larmes afin de rester fort aux yeux des autres. Son alter était puissant, il devait en être fier malgré les désagréments occasionnés parfois.

Il faisait courir une petite voiture sur une tapis crée à cet effet en marmonnant les bruits de la voiture sur le circuit. Il aurait bien joué avec ses amis dehors mais le temps était à l'orage et il n'avait guère envie de partager son air avec ce sans-alter, Deku, comme il avait l'habitude de l'appeler. Il n'aimait pas ce garçon de son âge, il se pensait mille fois supérieur à lui car il avait son alter, un alter puissant qui plus est. Ce garçonnet avec des taches de rousseur et des cheveux verts lui faisaient quelque peu pitié donc il se la jouait un peu brute avec cet autre gamin. Pourtant, le vert ne se laissait jamais décourager et revenait de manière presque sempiternelle. 

Sa mère le sortit de ses pensées en l'appelant à goûter, il lâcha sa voiturette et détala en direction de la cuisine pour manger. Quand il revint dans sa chambre, la pluie s'abattait avec vigueur sur les carreaux de sa fenêtre, il alla vers elle afin de vérifier si elle était bien fermée et quelle ne fut pas sa surprise en trouvant un oiseau sur son rebord de fenêtre. La pluie avait détrempé son plumage noir, Katsuki supposait qu'il s'agissait d'un corbeau mais rien n'était sûr. A huit ans, il ne s'y connaissait pas plus que cela en oiseaux.

Cependant, ce qui le frappa fut la trainée de sang qui coulait sur le rebord. La pluie diluait le liquide rouge mais cela n'en diminuait que peu la véritable couleur. L'oiseau semblait sonné et une de ses ailes était comme incapable de se déplier complétement, il devait être blessé à son aile. La météo ne devait pas l'aider non plus, le garçonnet eut de la peine pour l'espèce aviaire et partit chercher une trousse de secours dans la salle de bain de ses parents. Il revint quelques secondes plus tard vers la fenêtre tenant une mallette blanche contenant tout le nécessaire de soin. Il décida d'ouvrir délicatement sa fenêtre afin de ne pas effrayer le volatil. Ce dernier tourna sa tête avec une rapidité surprenante dans sa direction, le stoppant dans son mouvement d'ouverture de la vitre. 

Ils se scrutèrent quelques temps avant qu'il ne reprenne son geste et l'oiseau tourna tout son corps afin de lui faire face malgré son aile en berne. Il devait terriblement souffrir, pensa le blond. Il entreprit alors de communiquer avec l'oiseau :

- Je ne vais pas te faire de mal, tu me laisserais te soigner ? Je suis pas vétérinaire mais je peux essayer de faire quelque chose pour ça, dit -il en pointant l'aile blessée du corbeau.

Pas timide pour un sou, le volatil croassa dans sa direction et se jeta sur lui. Il pensa d'abord à une attaque mais il n'en était rien, l'oiseau alla simplement se poser sur son épaule, salissant son t-shirt au passage avec de l'eau et du sang dilué. Il perdait beaucoup de sang, se dit le blond en voyant la blessure de l'oiseau, une blessure par balle étant donné la forme de la perforation dans son aile. Le corbeau sur l'épaule, il avança doucement vers la trousse de soins laissée temporairement à l'abandon sur son bureau. Arrivé devant, il prit délicatement l'oiseau blessé qui se laissa faire, docile, et le posa sur la surface plane. Il nettoya la plaie avec de l'alcool après avoir vérifié que la balle était ressortie. Il tenta de freiner la coulée de sang avec des compresses mais avec son niveau, il n'aurait pas pu faire de miracles. Il n'avait d'ailleurs pas le matériel nécessaire pour recoudre, car oui, il faudrait recoudre pour être sûr que l'oiseau s'en sorte. 

A tire-d'aile (OS - Bakugo Katsuki x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant