L'école du gouvernement mondial

Ce qu'il faut cacher et ce qu'il faut montrer

Le terrain sur lequel la course allait se dérouler s'étendait sur exactement 1 kilomètre. C'était une piste d'athlétisme basique. J'étais placé 350 mètres après la ligne de départ. A ma droite, Yanis, de la classe 8. Si je devais le décrire en peu de mots, je dirais que c'est un gars doté d'un corps très athlétique. A première vue, je pense qu'il exerce un sport dans le domaine depuis longtemps. Malgré cela, il va falloir que j'évite l'élimination de ma classe. Je prendrais les mesures qu'il faudra au moment donné.

Un coup de feu se fit entendre au loin. Je voyais les 2 filles entrain de courir pour une lutte acharnée. Joanna avait prit une avance plutôt considérable dans les 100 premiers mètres. Mais je me rendit vite compte que son endurance lui faisait bel et bien défaut. Jayne, de la classe 8, n'était pas très rapide au début, comparé à Joanna, mais commençait déjà à la rattraper. Les membres de chaque classe encourageaient au mieux les coureuses mais cela n'avait pas de grands effets quant à leur prouesse.
Elles avaient déjà atteint les 250 mètres les 2, Joanna n'avait plus qu'une dizaine de mètre d'avance et allait de moins en moins vite. Elle allait forcément se faire dépasser.
300 mètres, plus que 50 avant d'arriver à ma position. Je lâchai un dernier regard vers les filles qui arrivaient à la position que Yanis et moi occupâmes avant de me mettre en place. Joanna venait de se faire dépasser. Pas de problème, je rattraperais le coup.
C'est bon, Jayne a atteint la position de Yanis et celui-ci commença la course de 650 mètres qui l'attendait. Moi, je devais encore attendre quelques petites secondes le temps que Joanna arrive.
10 secondes déjà, ça commence à être long et ça va être difficile de rattraper l'autre coureur. Je me retourne, et je vois Joanna qui marche en se tenant au niveau de la côte. Un point de côté, c'est malheureux que cela arrive maintenant.
Elle arrive à ma position comme elle le pouvait. J'avais déjà une centaine de mètres de retard face à mon adversaire, mais je dois faire avec.
Je prends le relais puis m'élance. J'essaye de prendre un rythme qui me permettrait de la rattraper sans devoir forcément sprinter.
200 mètres effectués pour lui. 100 pour moi, je le rattrape petit à petit. Malgré tout, je sens qu'il y a anguille sous roche. Il est assez lent pour son corps. Je ne dois pas me laisser piéger, je prends donc un peu de vitesse.
300 mètres pour moi, 350 pour lui. Plus je me rapproche, moins je le sens.
Je le rattrape enfin, je suis à côté de lui. Il reste 100 mètres environ, je n'ai plus qu'à le dépasser et...
Voilà qu'il prend de la vitesse, il lâche un sprint avec toutes ses ressources. Je m'y attendais un peu, je n'ai pas pris trop de distance.
Notre course commençait donc maintenant. Pour une dizaine de secondes environ, afin de réaliser ces 100 mètres. C'était la survie de nos classes qui en dépendait et pour mon cas, ma survie personnelle. Je n'ai aucune raison de ne pas y aller à fond. Et pourtant, je ne fais que le strict nécessaire pour rester à son niveau.
Je suis tout de même impressionné par sa vitesse après avoir couru plus d'un demi kilomètre à un rythme assez constant. Il reste 50 mètres. Je prend l'initiative, je le dépasse. Pas de risque à prendre, surtout pas dans les derniers mètres.

Alors que j'atteins la fin, je regarde à ma droite, il était entrain de me rattraper voir même de me dépasser. Bordel, je ne dois pas me laisser faire. J'accélère encore, j'arrive à voir dans son visage un sentiment de découragement.
C'était fini.
J'avais gagné.
Je suis déçu, il est moins bon que moi.
Ahaha...

Je suis parfait...

Nous venions de passer la ligne d'arrivée. Au loin, j'entendais ma classe crier notre victoire. De l'autre côté, le désespoir. Yanis qui frappait au sol, Jayne qui arrivait avec un regard plutôt sombre.

Jayne - Comment t'as pu perdre ?! Tu nous avais dit que tu étais le champion d'Algérie des moins de 16 ans ! Comment un simple... merdeux comme lui a pu gagner contre toi ?