2-Le pont

12 1 0
                                    

Je marchais dans la rue. Il faisait nuit et la pluie venait de s'arrêter. Des millers de questions me venaient en tête, je n'en pouvais plus. Soudain ce poids. Il revenait me rappeler que j'étais mal, que je souffrais. Je ne pouvais pas respirer. Je m'adossa debout sur un mur en dessous d'un pont. J'essayais de me calmer, de me concentrer sur ma respiration mais le bruit de la rivière juste à côté me déconcentrait. Les larmes montaient, je glissais en pleurant contre le mur. J'étais maintenant assise par terre sur le sol humide sous ce stupide pont. Tristesse. Colère. Haine. Désespoir. Ce sont les sentiments que j'ai ressenti sur le moment. Je n'arrivais toujours pas à reprendre ma respiration. Les larmes coulaient maintenant à flot, le bruit de l'eau était trop fort. J'avais l'impression que j'allais exploser. J'avais envie d'exploser. Soudain je me mis à crier. Les murs et le sol tremblaient. Je souhaitais être débarrassé de ses sentiments qui me gâchaient la vie. Je souhaitais ne plus rien ressentir.
À la fin de mon cri, je senti un vide en moi. Les sentiments avaient disparu. Tout ce chaos qui me déchirait le cœur, il n'était plus là. Pour la première fois depuis longtemps, j'étais sereine.
Des cris stridents me sortirent de ma bulle de calme. Je sursauta tellement ils étaient nombreux. Je sorti de dessous ce pont et regarda la route qui se trouvait derrière. Les gens sortaient des voitures, ensanglantées et choqués. La route n'existait plus. Un grand trou béant se situait à sa place. Les personnes blessées criaient de peur et douleur.
Je me sentis terrifiée quand j'aperçu la moitié des villageois dans ce trou, écrasés par les voitures. Ils étaient mort. J'avais ce sentiment que je les avaient tués. Oui c'est ça, je me sentais coupable. Mais ça ne pouvait pas être moi qui avait causé cette horreur, ce n'est pas possible. N'est ce pas ?

Encore une fois, je souhaita ne pas ressentir ce sentiment de culpabilité. Mon cœur me disait que c'était ma faute tandis que mon cerveau pensait le contraire. C'est irrationnel. Ma respiration s'accéléra et mes jambes commencèrent à courir sans même que je m'en rende compte. Je fuyais à toute vitesse. Les larmes coulaient sur mes joues.

Je finis par me cacher dans une petite rue entre deux immeubles. La rue était sale, ça sentait l'urine à plein nez. Mais je m'en fichais, je n'avais pas la tête à ça. Les images des cadavres tournaient en boucle dans ma tête. Les enfants qui criaient de terreur en voyant leurs parents dans ce trou, sans vie. Ce poids, il était revenu. J'avais l'impression que le monde entier me blâmait d'avoir tué ces gens.
- JE N'AI RIEN FAIT ! CE N'EST PAS MA FAUTE ! criais-je aussi fort que je pouvais.
Je ferma les yeux et me concentra, cette fois ci je ne voulais plus rien ressentir pour de vrai.
Absolument rien.

The idiocy of ignorance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant